Clé de si B grave du corps main droite caractéristique de la facture lyonnaise. |
Description de l'instrument :
Clarinette en buis, baguée ivoire en six
parties, percée de 17 trous dont
huit sont couverts par des clés rondes
« arrondies » qui épousent la courbure de l’instrument. Si les trois
grandes clés ont leurs ressorts rivetés, les 5 autres sont à ressorts fixés
dans le bois comme on le faisait au 18° siècle.
Ressort fixé dans le bois. |
Les clés sont montées sur blocs
et sur le bulbe du corps main droite. A noter le bloc et la clé de Sib grave du
corps main droite, caractéristique de la facture lyonnaise. Autres originalités
qui rappellent les instruments de SIMIOT à Lyon : les doubles trous C#/G# du
corps main gauche et le tube métallique pour accorder l’instrument reliant le
corps main gauche et le barillet, procédé que l’on retrouve très fréquemment
utilisé pour les flûtes, et très rarement pour les clarinettes
Doubles trous du corps main gauche. |
Tube métallique d'accord. |
Denis WATEL situe cet instrument vers 1815 et construit sur le modèle de 1808 de Jacques François SIMIOT. (Voir la collection de Sir N. SHACKLETON page 107).
Clarinette en Ut de SIMIOT. (Musée d'Edimbourg)
Il existe une clarinette à 7 clés pratiquement identique (sans la grande clé de trilles sur le corps main gauche) au National Music Museum de Vermillion dans le Dakota du sud aux USA : Clarinette Bouchmann du musée de Vermillion.
Quelques éléments historiques.
BOUCHMANN n’est pas connu, nous avons juste trouvé quelques éléments :
Archives de la Côte Saint-André (Isère), patrie d'Hector BERLIOZ :
"....Il ressort qu'un mouvement musical inaccoutumé se produisit dans la petite ville, exactement pendant la période où BERLIOZ enfant grandissait et s'ouvrait aux premières impressions musicales...En 1805 les Côtois, pour la première fois éprouvent le besoin d'avoir une musique militaire. Le maire traite avec un marchand de musique de Lyon, nommé BERNARD, pour l'acquisition d'instruments : clarinettes, bassons, cors, un bonnet chinois, une bonne paire de cymbales de Constantinople ou de Smyrne, mais vraiment turques qui valent quinze louis, enfin un serpent".
BERNARD à Lyon. |
" Deux ans plus tard, le fournisseur des instruments procure aux Côtois le professeur de musique nécessaire à la direction de la troupe instrumentale. Voici comme il le présente au maire, par une lettre du 21 avril 1807: " je vous adresse avec la présente M. BOUCHMANN professeur de musique ayant été chef de musique de différents corps, jouissant d'une honnête probité, connaissant parfaitement son état, jouant de la clarinette, donnant du cor, jouant de la flûte, basson et violon. C'est un sujet qui vous convient pour faire marcher votre musique et y mettre du zèle. Je lui ai fait part de la somme que vous lui donnez qui est de 100 francs par mois et je l'ai décidé à partir de suite".
Le 6 mai suivant le dit BOUCHMANN en une lettre d'une écriture moulée écrit à son tour : " M. le Mère, je suis charmé da lai abithé Permis vos amateur...."
Hector BERLIOZ enfant. |
Musée Hector Berlioz à la Côte.
Le musée possède une clarinette BERNARD/SIMIOT ?
Nous n'avons pas encore terminé notre article que Jean Jacques BONA à déjà trouvé une autre piste :
Adrien Chomel, Le Collège d’Annonay, 1800-1880 mémoires et souvenirs recueillis, Annonay, Hervé, 1902
"Nous ne pouvons guère que nommer les prédécesseurs de M. Monchovet comme professeurs de musique. Le plus ancien dons nous ayons trouvé le nom, était un alsacien, M. Bouchmann. Voici ce que nous en dit M. Tracol en novembre 1836.
Annonay |
"M. Bouchmann n'a plus une santé sur laquelle on puisse faire
fonds, mais pour reconnaître les services qu'il nous a rendus depuis vingt cinq
ou vingt six ans, il parait qu'on lui fera une pension alimentaire. Il convient
essentiellement à un établissement comme le nôtre, de faire des bonnes
œuvres, et surtout de ne point oublier des hommes qui se sont montrés si
empressés à nous obliger dans toutes les occasions, surtout quand leur conduite
a été constamment religieuse et exemplaire.
M. Bouchmann fut, cette année même, logé et nourri au
collège comme les professeurs, mais malgré les soins qui lui furent prodigués,
il mourut à la fin du mois de janvier 1837."Agenda musical: source Gallica. 1837: Annonay- Buckmann prof. de musique.
Archives de l'Ardèche. Le 27 janvier 1838- Décès de Bernard Bouchemann âgé de 70 ans, musicien demeurant à Annonay.
Merci et bravo à Jean Jacques pour sa rapidité. Hé oui encore un alsacien.
Acte de décès de Bernard BOUCHMAN. |
Vos avis, vos commentaires, vos suggestions....pour résoudre le mystère BOUCHMANN.......