Tous les dictionnaires sur les
luthiers français reprennent l'affirmation d'Albert JACQUOT (La lutherie
Lorraine et Française) sur "LEVINVILLE luthier dont on ne connaît
l'existence que par une étiquette signée de ce luthier à Besançon et sans date".
Étiquette mentionnée par A. JACQUOT. |
Dans le cadre de notre travail sur le
dictionnaire des "Facteurs, luthiers, marchands d'instruments de musique
de l'Est de la France", nous avons fait quelques recherches sur ce
luthier.
Signature de Pierre LEVINVILLE en 1787. |
Pierre LEVINVILLE est né en 1734 à
Melun. Son père Pierre LEVINVILLE était maître tuilier et marchand à Melun
Le 25 août 1750 à l'âge de 16 ans, il
entre en apprentissage chez Pierre François SAINT-PAUL, maître luthier (reçu
Maître le 5 juillet 1736) à Paris jusqu’ à sa mort en 1751, puis il passe chez
Joseph GAFFINO (1720-1789), maître luthier (reçu Maître le 25 avril 1748) né à
Turin et installé à Paris et successeur de Castagneri. (Minutes du notaire H.
BOULARD de 1745 à 1782, archives nationales).
Étiquette du luthier parisien P.F Saint Paul. |
Pierre François Saint-Paul (c1714-1751) est un célèbre luthier parisien, fils d'un notaire parisien il exerçait en 1742 rue Saint André des Arts à la "Lyre d'Apollon" ; son fils prit la succession de son beau père, le célèbre luthier GUERSAN.
Violon de Joseph GAFFINO. |
Joseph GAFFINO était d'origine
italienne ; il travailla pour CASTAGNERI rue des Prouvaires et lui succéda dès
1748 ; sa veuve tenait encore son magasin en 1789.
Publicité de Gaffino. |
Joseph GAFFINO était d'origine italienne ; il travailla pour CASTAGNERI rue des Prouvaires et lui succéda dès 1748 ; sa veuve tenait encore son magasin en 1789.
Pierre Levinville après son
apprentissage est reçu Maître le 25 juin
1764. Il est installé à Paris en 1767 et spécialisé dans la fabrication de
mandolines lorsqu’il distribue la méthode de mandoline de :
Léone Gabriele - Méthode raisonnée pour passer du violon à
la mandoline et de l’archet à la plume ou le moyen seul de jouer sans maître en
peu de temps pour des signes de convention assortis à des exemples de musique
facile. Contenant XXIV airs dansants à
deux mandolines, VI menuets avec accompagnement, II duo, I sonate avec la basse
et plusieurs airs connus variés.
A Paris, l'Auteur... chez Mr.
Levinville, luthier ; gravé par Mme Vendôme, imprimé par Montuhai.
Méthode de Léone GABRIELE. |
Gabriele LEONE est un mandoliniste
virtuose italien qui a parcouru l'Europe et qui a donné de nombreux
concerts. Après avoir étonné les
Parisiens en jouant des sonates pour mandoline au Concert Spirituel, il devient
pour une saison l'impresario du directeur de l'Opéra de Londres, puis revient à
Paris où il enseigne son instrument au Duc de Chartres, le futur Philippe-Egalité,
père du roi Louis-Philippe. C'est à lui qu'il dédie son incomparable Méthode
raisonnée pour mandoline en 1768. Leone est sans doute celui qui porte au plus
haut point la technique de la mandoline à cette époque. Comme dans la 6è
variation du 3è mouvement de la sonate enregistrée sur ce disque, il demande
parfois de jouer deux notes différentes sur les deux cordes d'une même paire ;
il faudra attendre la fin du vingtième siècle pour voir resurgir cette
technique.
Pour en savoir plus sur l'histoire de la mandoline consulter ce site :
Il épouse Anne Magdeleine LORRAIN
(Lorin) dont il aura au moins deux enfants Le 25 novembre 1766 lorsque son fils
Pierre Joseph (1766-1846) naît et est baptisé à Saint Eustache, il est Maître
luthier, rue Plâtrière dans le 1er arrondissement (aujourd’hui rue Jean Jacques
Rousseau).
Ce fils sera militaire, marié à
Catherine Dumoûtier, il aura plusieurs enfants dont Léon Levinville, plus connu
sous son nom d’acteur de l’Odéon : SAINT LÉON.
SAINT LÉON acteur de l'Odéon. |
Étiquette d'une mandoline de 1768. |
En 1772 il est installé au Havre comme
le montre cette mandoline (Collection Sinier de Ridder).
Étiquette de la mandoline de 1772. |
Il était veuf lorsqu'il épouse le 17
juillet 1787 à Besançon Marie Louise COULON. Lors de ce mariage il se déclare
luthier et mécanicien.
Pierre LEVINVILLE est décédé le 19 mai
1788 à Besançon à l'âge de 54 ans et a été inhumé le lendemain dans le
cimetière de l'église Saint Paul et Saint Donnat. Merci à Roger Chipaux de
Besançon pour cette information essentielle.
Merci à Françoise et Daniel SINIER DE
RIDDER pour leur précieux soutien.
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