Cette année, les ventes de décembre ont été particulièrement intéressantes.
Les vacations du premier et deux décembre, concernant le quatuor ont été l'occasion de mettre sur le devant de la scène deux grand luthiers français de Mirecourt.
C'est tout d'abord un violon de Jean Baptiste VUILLAUME (1798 Mirecourt- 1875 Paris)réalisé vers 1840 d'après un modèle de Guarnérius del Jesu qui atteignait l'enchère de 78 000 euros.
Mais c'est surtout un violoncelle d'Auguste Sébastien BERNARDEL dit BERNARDEL père (1802 Mirecourt - 1870 Bougival) qui a dépassé le record pour ce luthier : 111 528 euros (frais compris). Quel revanche pour la lutherie de Mirecourt....Une anecdote, ma soeur, violoncelliste professionnelle avait un professeur à Nancy dans les années 1960 qui refusait que ses élèves jouent sur des instruments de Mirecourt. " Ils ne sonnaient pas assez, comparés aux italiens".
Il faut dire que cet instrument est exceptionnel car il n'a pas été restauré depuis son achat en 1855, donc il est "dans son jus" et tout à fait authentique. Rassurons nous il a été acheté par un musicien...français...donc nous aurons l'occasion de l'entendre.
Le samedi 11 décembre, c'est au tour des "amoureux" des cordes pincées (guitares, mandolines...), de l'accordéon et des instruments à vent de s'enthousiasmer.
Beaucoup de très belles guitares, dont cette guitare du XVIII° siècle de Pierre LOUVET (1709 - 1784) fabriquée à Paris en 1760 et qui a atteint les 13 500 euros.
Quant aux instruments à vent (qui sont plus notre domaine), nous avons pu admirer de très belles flûtes, clarinettes....des hautbois, bassons de facture lyonnaise. Les MANGEAN, SAUTERMEISTER, SIMIOT, BERNARD, FAVRE, LANGE...étaient très représentées.
Si vous avez des renseignements sur certains de ces facteurs lyonnais, ils seront les bienvenus.
Mais la vedette de cette vente est cet ophicléide de Pierre Louis GAUTROT en ut à 11 clés....non pas pour sa facture, mais son histoire. En effet il porte également la marque d'Adolphe Saxe.... car il appartenait à sa collection et a été preuve à conviction dans les nombreux procès qui ont opposés Adolphe SAXE et de nombreux facteurs parisiens.
Cet instrument a été acquis par le musée de la musique de Paris la Villette
Quant à ce buccin à tête zoomorphe de KRETSCHMANN à Strasbourg, il a été acquis par " les musées de Strasbourg ". Formidable est ce que celà veut dire que Strasbourg s'intéresse enfin à la facture d'instruments de musique alsacienne ? Où que les conservateurs des musées strasbourgeois ont découvert que Karl Gottlob KRETSCHMANN (1777 - 1842) a fourni 3 instruments (dont ne fait pas parti ce buccin) au procés qui a opposé son fils Charles Auguste KRETSCHMANN (1818 - 1888), au béliqueux Adolphe SAXE ? Ou sont ils tout simplement amusés par la tête de dragon ?
Mais celà nous donnera l'occasion d'écrire un article sur la famille KRETSCHMANN.
En tout cas, nous avons passé un bon moment à Vichy avec nos amis......
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