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mardi 28 avril 2020

Mandoline : Pierre LEVINVILLE luthier spécialiste de mandoline : De Paris à Besançon.


Tous les dictionnaires sur les luthiers français reprennent l'affirmation d'Albert JACQUOT (La lutherie Lorraine et Française) sur "LEVINVILLE luthier dont on ne connaît l'existence que par une étiquette signée de ce luthier à Besançon et sans date".
Étiquette mentionnée par A. JACQUOT.

Dans le cadre de notre travail sur le dictionnaire des "Facteurs, luthiers, marchands d'instruments de musique de l'Est de la France", nous avons fait quelques recherches sur ce luthier.
Signature de Pierre LEVINVILLE en 1787.

Pierre LEVINVILLE est né en 1734 à Melun. Son père Pierre LEVINVILLE était maître tuilier et marchand à Melun
Le 25 août 1750 à l'âge de 16 ans, il entre en apprentissage chez Pierre François SAINT-PAUL, maître luthier (reçu Maître le 5 juillet 1736) à Paris jusqu’ à sa mort en 1751, puis il passe chez Joseph GAFFINO (1720-1789), maître luthier (reçu Maître le 25 avril 1748) né à Turin et installé à Paris et successeur de Castagneri. (Minutes du notaire H. BOULARD de 1745 à 1782, archives nationales).
Étiquette du luthier parisien P.F Saint Paul.
Pierre François Saint-Paul (c1714-1751) est un célèbre luthier parisien, fils d'un notaire parisien il exerçait en 1742 rue Saint André des Arts à la "Lyre d'Apollon" ; son fils prit la succession de son beau père, le célèbre luthier GUERSAN.

Violon de Saint Paul.
Violon de Joseph GAFFINO.

Joseph GAFFINO était d'origine italienne ; il travailla pour CASTAGNERI rue des Prouvaires et lui succéda dès 1748 ; sa veuve tenait encore son magasin en 1789.
Publicité de Gaffino.



Joseph GAFFINO était d'origine italienne ; il travailla pour CASTAGNERI rue des Prouvaires et lui succéda dès 1748 ; sa veuve tenait encore son magasin en 1789.

Pierre Levinville après son apprentissage est reçu Maître  le 25 juin 1764. Il est installé à Paris en 1767 et spécialisé dans la fabrication de mandolines lorsqu’il distribue la méthode de mandoline de :
Léone Gabriele  - Méthode raisonnée pour passer du violon à la mandoline et de l’archet à la plume ou le moyen seul de jouer sans maître en peu de temps pour des signes de convention assortis à des exemples de musique facile. Contenant  XXIV airs dansants à deux mandolines, VI menuets avec accompagnement, II duo, I sonate avec la basse et plusieurs airs connus variés.

A Paris, l'Auteur... chez Mr. Levinville, luthier ; gravé par Mme Vendôme, imprimé par Montuhai.



Méthode de Léone GABRIELE.

Gabriele LEONE est un mandoliniste virtuose italien qui a parcouru l'Europe et qui a donné de nombreux concerts.  Après avoir étonné les Parisiens en jouant des sonates pour mandoline au Concert Spirituel, il devient pour une saison l'impresario du directeur de l'Opéra de Londres, puis revient à Paris où il enseigne son instrument au Duc de Chartres, le futur Philippe-Egalité, père du roi Louis-Philippe. C'est à lui qu'il dédie son incomparable Méthode raisonnée pour mandoline en 1768. Leone est sans doute celui qui porte au plus haut point la technique de la mandoline à cette époque. Comme dans la 6è variation du 3è mouvement de la sonate enregistrée sur ce disque, il demande parfois de jouer deux notes différentes sur les deux cordes d'une même paire ; il faudra attendre la fin du vingtième siècle pour voir resurgir cette technique. 
Pour en savoir plus sur l'histoire de la mandoline consulter ce site :


Il épouse Anne Magdeleine LORRAIN (Lorin) dont il aura au moins deux enfants Le 25 novembre 1766 lorsque son fils Pierre Joseph (1766-1846) naît et est baptisé à Saint Eustache, il est Maître luthier, rue Plâtrière dans le 1er arrondissement (aujourd’hui rue Jean Jacques Rousseau).
Ce fils sera militaire, marié à Catherine Dumoûtier, il aura plusieurs enfants dont Léon Levinville, plus connu sous son nom d’acteur de l’Odéon : SAINT LÉON.
SAINT LÉON acteur de l'Odéon.
1768 : il habite toujours rue Plâtrière à Paris, comme le montre cette étiquette d’une mandoline (collection particulière non connue-Source Sinier de Ridder).
Étiquette d'une mandoline de 1768.
En 1772 il est installé au Havre comme le montre cette mandoline (Collection Sinier de Ridder).
Étiquette de la mandoline de 1772.
Il était veuf lorsqu'il épouse le 17 juillet 1787 à Besançon Marie Louise COULON. Lors de ce mariage il se déclare luthier et mécanicien.
Pierre LEVINVILLE est décédé le 19 mai 1788 à Besançon à l'âge de 54 ans et a été inhumé le lendemain dans le cimetière de l'église Saint Paul et Saint Donnat. Merci à Roger Chipaux de Besançon pour cette information essentielle.

Merci à Françoise et Daniel SINIER DE RIDDER pour leur précieux soutien.






lundi 8 avril 2019

Jean François SALOMON (1781-1831) inventeur de l' Harpolyre, à Besançon. Jean François SALOMON (1781-1831) inventor of the Harpolyre, in Besançon.

Le XIX° siècle, avec l'avènement de la musique romantique voit se développer l'intérêt pour la guitare. De nouveaux virtuoses de l'instrument, comme Fernando SOR se produisent dans toute l'Europe. Certains inventeurs cherchent à développer la guitare classique, c'est le cas de J.F. SALOMON et de l' Harpolyre qui malheureusement ne rencontra pas le succès qu'il escomptait.
Harpolyre de J.F. SALOMON. (Collection J.M. Renard)

Jean François SALOMON est né le 22 mars 1781 à Besançon. Son père Louis SALOMON était maître boulanger et sa mère était Louise GRESSET. Il devint orphelin assez rapidement, puisqu'il perdit son père, veuf de son épouse en 1786.
Signature de J.F. SALOMON.
On ne sait pas comment il se forma à la musique, mais il était déjà professeur de musique à son mariage avec Jeanne Bégnine CHALON, la fille d'un serrurier de Besançon le 12 avril 1809.
Marque de l' Harpolyre de la collection J.M. Renard.
Ils eurent plusieurs enfants : Françoise Catherine SALOMON (1810), Claude Etienne SALOMON (1811), Charles Henry SALOMON (1812), Sophie Antoinette SALOMON (1817), Christine Marie SALOMON (1822), Augustine Sophie SALOMON (1825).
Marque au fer d'une Harpolyre du Musée de La Villette.
En 1825, il est professeur de musique, Maître de chapelle à l'église métropolitaine de Besançon, Professeur de guitare et de chant à l'école polytechnique. Le 22 août il demande un brevet d'invention pour une guitare à 3 manches et 21 cordes qu'il dénomme Harpolyre (Arpolyre).

Fixation des 21 cordes sur l'Harpolyre de la collection J.M. Renard.
Cette guitare comportait 6 cordes sur le manche du milieu, qui étaient accordées comme une guitare ordinaire. Le manche de gauche était destiné aux basses et comportait 7 cordes accordées par demi-tons depuis le mi du bas jusqu'au la grave de la contrebasse. Le manche de droite était le manche diatonique et comportait 8 cordes (ut, ré, mi, fa, sol, la, si, ut).
Harpolyre d'André Augustin CHEVRIER.
 (Métropolitain Muséum de New York)
Mais visiblement sa description de l'instrument et ses explications ne suffirent pas au jury, qui demanda des dessins et explications supplémentaires. Puis des erreurs d'envois de courriers retardèrent la décision, ce qui désolait le pauvre SALOMON qui avait engagé ses économies dans la fabrication d'instruments.
Lettre du 10 février 1829.
" Jean François Salomon, Maître de Chapelle de l'église métropolitaine de Besançon, inventeur d'un instrument nommé Harpolyre, sollicite de votre excellence un brevet d'invention depuis le 22 août 1828. Il a rempli toutes les formalités qu'exige cette demande. Il a eu déjà eu deux fois l'honneur de vous supplier de vouloir bien lui faire expédier ce dit brevet et pourtant il gémit toujours dans l'attente ; il est privé après avoir épuisé toutes ses ressources pécuniaires à faire fabriquer de ces instruments, d'en continuer la fabrication et il a tout à craindre que les ouvriers qu'il a employé ne deviennent contrefacteurs si ce brevet qu'il attend depuis prés de six mois ne vient pas lui donner le droit de les poursuivre". (Dossier de l'INPI)
Dessin complémentaire fournit lors de sa demande de brevet, 
montrant les différentes utilisations des trois manches 
et le branchement avec le piédestal résonateur. (INPI)
Finalement il obtiendra son brevet le 19 mars 1829. Ses instruments étaient réalisés par un luthier né à Mirecourt : André Augustin CHEVRIER qui s'installa ensuite à Bruxelles.
Pour faire connaître et développer son invention, il s'installa à Paris chez le "Sieur DUCOUDRAY rue Saint Thomas d'Aquin à Paris". Il commercialisa une méthode pour Harpolyre et demanda à Fernando SOR (1778-1839), le guitariste, né à Barcelone, le plus célèbre du moment d'écrire de la musique pour Harpolyre.
Fernando SOR.

Le 19 septembre 1829 il demande un nouveau brevet pour un "Instrument propice à accorder les instruments à cordes" qu'il nomme accordeur. Il s'agit d'un système à lames métalliques sonores, accordées sur l'échelle chromatique, associé à un mouvement d'horlogerie à ressort qui permet de faire vibrer la note choisie aussi longtemps que souhaitez. Mais là également il rencontre des difficultés et il n'obtiendra son brevet que le 18 mai 1830.
Dessin de l'accordeur. (INPI)
L'Harpolyre n'a pas eu de succès, car aucun artiste ne voulait se livrer à l'étude des difficultés liées à l'utilisation des trois manches. "Après avoir fait inutilement un long séjour à Paris pour y faire adopter ses inventions J.F. Salomon retourna à Besançon, où la fatigue de ses efforts et le chagrin d'avoir dissipé en essais le fruit de ses travaux et de ses économies, le conduisirent au tombeau à l'âge de 45 ans (49 ans)"
François Joseph FETIS
Harpolyre de J.F. Salomon (Musée de la Musique Paris)
Jean François SALOMON est décédé à Besançon à 49 ans le 19 février 1831.
Cette Marche funèbre pour Harpolyre écrite par Fernando SOR était prémonitoire.






samedi 30 mars 2019

Nicolas SULOT (1780-1858) inventeur de violons "ondulés" à Dijon. Nicolas SULOT (1780-1858) inventor of "wavy" violins in Dijon.

Signature de Nicolas Sulot en 1818.

Nicolas SULOT est né le 19 juillet 1780 à Châtillon sur Seine (21). Il était le fils de Pierre SULOT employé. Violoniste et professeur de musique à Dijon il épousa Jeanne NAUDET  (1791-1868), le 9 juillet 1818 à Dijon et reconnaissent quatre enfants : Jean Hubert (1813), Louis Robert (1815), Bernarde (1816), François (1817). Ils auront 14 enfants dont la plupart seront musiciens à Dijon et à Paris. Il s’intéressa à la lutherie dès 1828 et obtient  le 17 décembre 1829 un brevet d’invention de 15 ans pour « une table d’harmonie à ondulations qui peut être adaptée à tous instruments à cordes de quelque nature qu’ils soient ».

Dessin du Brevet de Sulot. (Source INPI)


































Pourquoi des tables ondulées ? « ….mon moyen nouveau permet d’augmenter le volume d’air renfermé dans l’instrument et par conséquent d’en augmenter les proportions ». Mais ses recherches ne se bornaient pas aux « tables ondulées », il étudiait également toutes les solutions pour améliorer la sonorité : « Éclisses droites, table plane avec éclisses droites, table convexe à ondulations horizontales sur éclisses courbes, table à courbures progressives convexes et à ondulations…… » Il essayait de trouver la meilleure combinaison.
Violon Sulot à table ondulée. (Vente de Vichy 2008)
Tous les instruments de Nicolas SULOT étaient en fait fabriqués par Claude Raymond HENRY (1799-1850) de Dijon, luthier de Mirecourt qu’il avait convaincu de s’installer à Dijon en 1829. C’est d’ailleurs chez lui que son treizième enfant, Bernarde Mélanie SULOT née le vendredi 13 novembre 1829, décède onze jours plus tard. Bien souvent on attribue ces violons à Henry LAPOSTOLET ou Claude Henry LAPOSTOLET, erreur résultant du dictionnaire de René Vannes qui confond le père et le fils. En effet Joseph HENRY-LAPOSTOLET (1828-1894) professeur de contrebasse et marchand de musique, qui avait repris la boutique de son père Claude Raymond HENRY à sa mort le 10 septembre 1850, avait épousé le 12 mai 1851 à Sombernon (21) Philiberte Marie LAPOSTOLET et pour se différencier de son père avait associé son nom à celui de son épouse : HENRY-LAPOSTOLET  d’où ces nombreuses confusions entre nom et prénom.
Étiquette de Joseph HENRY-LAPOSTOLET de 1851 postérieur à l'activité de SULOT à Dijon
Dans son dossier de brevet de 1829, il ne décrit que les violons : « ….Mais je n’ai mis sur mon plan que le violon parce que je ne m’occupe maintenant que de de cet instrument. J’aurai donc soin selon que je perfectionnerai les autres instruments d’en envoyer le plan et la description des courbes des éclisses….. ».
Il existe une table de contrebasse avec ondulations au Musée de la lutherie de Mirecourt signée de Claude Raymond HENRY  daté de 1830. (Information Anne Sophie Benoit)
Table de Contrebasse modèle Sulot réalisée par Claude Raymond Henry.
(Musée de la lutherie de Mirecourt)

Violon expérimental de N. SULOT. (Musée de Bruxelles).
Mais Nicolas SULOT ne préconisait pas seulement l'ondulation pour les instruments du quatuor, mais également pour les instruments à vent. Il obtient une addition à son brevet pour les instruments à vent le 27 mai 1830.
Schéma pour l'addition du 27 mai 1830 des instruments
 à vent au brevet de N. Sulot. (source INPI)

Nicolas Sulot continua de demander des additions à son brevet dans lesquelles il précisait « son invention »  comme en 1830.
Détails de descriptions des tables d'harmonies à ondulations. (Brevet 1830 Inpi)
Mais il semble avoir été  obnubilé par le fait que l’on puisse lui « prendre » son invention.  C’est ainsi qu’il agrémente ses demandes de souhaits originaux : « Lorsque j’ai demandé le brevet d’invention, je ne connaissais pas les lois et ne pouvais pas penser qu’il existât un article pareil à celui qui concerne les déchéances : Section VII. 7° cas : déchéance de tout brevet qui prendrait hors de France un titre analogue au sien et pour le même objet »
Donc en conséquence il demande que l’on change la loi …  « Car dans le cas contraire je prendrais mes brevets à l’étranger et on m’accorderait ensuite l’importation que nos lois permettent sans scrupule… »
« PS : Les observations que j’ai l’honneur de vous faire d’autre part sont tellement vraies qu’un individu vient d’arriver tout exprès de Mirecourt pour tâcher de séduire mes ouvriers afin d’obtenir des renseignements sur mon système et les porter hors de France ».
Il obtiendra le 31 mars 1841 un brevet de 10 ans « Pour un système général double, triple pour tous les instruments à cordes et à table d’harmonie »….préconisant de doubler les tables pour augmenter le son.
Même chose le 8 décembre 1847, pour : « Perfectionnements apportés aux pianos grâce à un système à double voix ou double jeu de cordes ». Système consistant par un double sillet et deux chevalets, l’un inférieur et l’autre supérieur, fixés sur deux tables d’harmonies supérieure et inférieure. Nicolas Sulot était depuis 1840 installé à Paris avec sa famille et était premier violon au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris. Trois de ses fils étaient restés à Dijon et étaient musiciens, les autres l’avait suivi à Paris, c’est le cas de Jean Alexandre Sulot né en 1824 à Dijon qui sera violoniste et se déclarera facteur de pianos au 14 rue des Saints Pères à Paris à la mort de sa mère Jeanne Naudet (1791-1868).
N. Sulot est décédé à 77 ans le 21 mars 1858 à Paris.
Ajouté le 20 février 2013 : Anne Sophie Benoit du Musée de la lutherie de Mirecourt nous signale qu'un violon de type Sulot existe au Palais Lascaris de Nice, daté de 1834 il a été réalisé par Charles Victor HEUREAUX (1807-1848) luthier à Mirecourt. Ce qui montrerait que Claude Raymond HENRY n'a pas été le seul luthier à réaliser des instruments pour Nicolas Sulot.
Violon de C.V Heureaux selon le modèle de N. Sulot.
(Palais Lascaris de Nice)


dimanche 9 décembre 2018

BOSSARD-BONNEL marchands de musique à Rennes. Music Dealer in Rennes.

Qui ne connaît pas cette jolie affiche de Lotti, de la Maison BOSSARD -BONNEL de Rennes et de Rouen.

"J'ai donc voulu en savoir un peu plus sur cette grande Maison Rennaise...." Voilà ce que j'écrivais il y a dix ans sur Bonnel dans ce blog, depuis de l'eau est passé sous le pont et beaucoup d'informations et de documents circulent sur la toile en particulier sur le site de Roland Terrier, luthier à Mirecourt pour qui tout ce qui concerne la généalogie des luthiers de Mirecourt n'a pas de secret. Le site de Roland Terrier.
Et de plus j'ai pu acquérir à la dernière vente de Vichy une dizaine de fers à marquer de cette Maison. 
Fers à marquer les instruments de la Maison Bonnel
Marques de ces fers.
Il était donc grand temps de revoir notre article.

Comme de nombreux marchands de musique en France, la famille BONNEL trouve ses origines dans les Vosges, non loin de Mirecourt, dans le village de Dommartin-sur-Vraine. Et bien sur, dans cette famille il y avait des luthiers. Ce sont donc deux frères, Nicolas BONNEL (1795-?) qui s’installa d'abord, comme luthier et marchand de musique à Rouen en 1827, au 50 rue de la Ganterie, puis vers 1843 Joseph Pierre BONNEL (1799-1870) qui fit de même à Rennes. 
Etiquette de guitare de Bonnel Frères à Rouen VERS 1835
Les deux frères exerçaient ensemble à Rouen comme le prouve l'étiquette de guitare ci dessus : "A la renommée du bon marché, Rouen Rue Ganterie N°50, Magasin de Musique et d'instruments : BONNEL FRERES"

Nicolas fit venir pour l'aider des luthiers de sa famille comme son cousin François BRUGERE dit Malakoff (1825-1875). Il restera à la tête de la Maison Bonnel de Rouen jusque vers 1860. On pouvait lire dans le Bottin à cette date : " BONNEL Jeune, successeur de BONNEL Aîné, musique et abonnement, location de pianos, orgues et autres instruments". La succursale de Rouen restera très longtemps en activité.   
Annuaire commercial de 1847.











Si Nicolas BONNEL resta célibataire, Pierre Joseph BONNEL épousa Catherine Thérèse THÉVENIN (1800-1883) le 18 mars 1829 à Domvallier dans les Vosges. C'est dans le village natal de C.T. Thévenin que naîtrons les quatre premiers enfants du couple :  Anne Thérèse BONNEL (1829- ?), c'est elle qui est à l'origine de la branche BOSSARD, Charles Nicolas Joseph BONNEL (1831-1879), Charles Joseph Emile BONNEL (1835-1891), Armand Joseph Alphonse BONNEL (1839-1885). Ces trois fils luthiers resterons célibataires. La dernière fille Thérèse Clémentine BONNEL (1843-1897) naîtra à l'installation de la famille à Rennes. Car Pierre Joseph Bonnel, marchand d'instruments de musique ne devait pas être souvent présent à Domvallier avec sa famille car au trois naissance de ses fils, il est déclaré " absent depuis plusieurs mois". Cela s'explique par sa présence à Rouen depuis 1831.
Étiquette d'une guitare de HUEL à Rennes.
Guitare Bonnel Frère à Rouen.
Néanmoins à la naissance de leur dernière fille en 1843, toute la famille est réunie au 3 rue Royal et Joseph DEMARNE, 33 ans luthier est témoin. Pierre Joseph succède a Henri HUEL, luthier lui aussi né à Mirecourt en 1742. Élève de René LACOTE et passé par Paris H. HUEL était installé à Rennes.
Annonce publicitaire de 1779.
Le commerce de musique va vite prospérer, animé par le père et ses trois fils. 
Étiquette d'un violon réparé par Bonnel à Rennes.
Facture de 1873


Mais le père, Pierre Joseph BONNEL décède le 22 septembre 1870 à 71 ans. C'est le fils Emile BONNEL, habile luthier qui continuera la tradition et assurera la prospérité de cette grande Maison de Rennes, particulièrement  au niveau de la lutherie. Il fera venir de grands luthiers de Mirecourt avec qui il collaborera comme Charles Basile CLAUDOT (1824-1887), passé déjà par Rouen en 1852 avant son séjour à Paris et son installation à Rennes où il décéda, ou l'archetier Auguste LENOBLE  (1828-1907).    



















Violon d'Emile BONNEL vers 1883.
Les deux autres frères Charles Nicolas et Armand Joseph tous les deux luthiers collaboraient avec leur frère, mais Charles Nicolas décède à 48 ans le 26 décembre 1879,  puis c'est Armand joseph qui disparaît à 45 ans le 7 mars 1885. Il est a noter que lors de ces décès les témoins sont le  beau frère, Ernest PICARD (1842-1897), époux de Thérèse BONNEL, et le neveu Louis Joseph BOSSARD (1850-1856) qui était déjà impliqué dans l'entreprise car en 1879 il est Marchand d'instruments de Musique puis négociant en 1885.
Marque d'un piano
Mais avant tout la Maison Bonnel vendait tous les instruments et en particulier des pianos qu'ils faisaient réalisés et y apposaient leur marque, où représentaient les grandes marques comme Erard, Pleyel. Ils avaient un atelier spécifique pour réparer et entretenir ces pianos et avaient plusieurs accordeurs qui sillonnaient la Bretagne et la Normandie. 


Tambour (sans doute fournit par la Maison Gautrot de Paris)
portant la marque de Bonnel à Rennes
On peut reconnaître dans cette marque, l'empreinte de deux
fers achetés à Vichy. (Voir ci-dessus)
Pour les instruments à  vents la Maison BONNEL travaillait principalement avec la Maison GAUTROT de Paris qui deviendra ensuite COUESNON, aussi bien pour les bois et les cuivres..