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samedi 8 avril 2017

"La baguette de chef d’orchestre de Hyacinthe Klosé". "The conductor's baton of Hyacinthe Klosé".

Par José Daniel TOUROUDE



En visitant la collection fabuleuse de François Camboulive (plus de 3000 instruments pratiquement tous à vent), habitant au bord de l’Eure dans l’ancienne usine Thibouville à Ivry la Bataille, spécialiste reconnu de la facture de la Couture Boussey et de ses environs, j’ai pu analyser une pièce unique : la baguette de Klosé en ivoire.
Ancienne Usine Thibouville à Ivry la Bataille. (Collection Thicam)









Pour tout savoir sur les Thibouville et l'île des Thibouville où François vous acceuillera, cliquez sur ce lien : îles des Thibouville.


Qui était  Klosé ?


Tous les clarinettistes le connaissent, ayant passer des centaines d’heures sur sa méthode (la plupart des autres méthodes plus modernes en découlent et la simplifient).
Portrait de Hyacinthe Klosé.
Klosé est né français à Corfou en 1808 ! Pour tous Corfou est une île grecque magnifique.
Un rappel historique, Corfou est une des îles ioniennes, qui depuis 2000 ans est convoitée car stratégique, frontière entre l’Occident et l’Orient et qui a eu une histoire mouvementée, changeant sans cesse d’occupants et source de conflits permanents.  A la naissance de Klosé, Berthier était gouverneur et les armées de Napoléon 1er  occupaient depuis peu Corfou (traité de Tilsit en 1807). Donc Klosé naquit dans l’Empire français. Puis en 1814 Corfou devient britannique et la famille Klosé viendra en France certainement à cette époque. Puis la guerre  d’indépendance grecque soutenue par les français commence en 1821. Les artistes comme Victor Hugo « l’enfant grec » ou Delacroix « scènes de massacre de Scio » sont révélateurs de l’esprit contre l’empire Ottoman. Corfou va (re)devenir grecque.


Klosé  reconnu comme clarinettiste et pédagogue.
Klosé rentre en 1831 au conservatoire de Paris où son professeur sera le grand clarinettiste Frédéric Berr. Puis il est clarinettiste au théâtre italien, célèbre pour les opéras italiens dont Verdi bien sûr mais pas exclusivement notamment aussi Mozart . Le directeur en 1824 était Rossini. Le théâtre ferma en 1878.  
Il est aussi professeur à l’école militaire de musique (la clarinette étant incontournable dans les musiques militaires depuis la révolution française et l’Empire).
Cliquez sur ce lien pour lire l'article sur la musique et la clarinette militaire.
Puis reconnu parmi les meilleurs clarinettistes de son temps, il remplace Berr au conservatoire de Paris comme professeur de clarinette en 1838 . (cf anecdote sur Sarrette un des fondateurs du conservatoire . 
Pour relire cette anecdote cliquez sur ce lien.
Il y enseignera 30 ans formant des générations de clarinettistes, tous les meilleurs bien sûr mais imprimant aussi une influence déterminante comme pédagogue chez tous les clarinettistes de talent amateurs et professionnels jusqu’à aujourd’hui. (la fameuse méthode Klosé complète que nous avons tous étudié).
Première page de la méthode Klosé
Klosé composera aussi quelques œuvres pour clarinette (fantaisies sur des opéras…). Je suppose que l’extrait inscrite sur la baguette fait référence à une de ces compositions . Mais laquelle ? 

Klosé reconnu comme le co-inventeur de la clarinette moderne
Il rentrera aussi dans l’histoire à cause de sa contribution à la clarinette moderne (dit système Boehm avec les anneaux mobiles) présentée en 1843 avec son ami Auguste Buffet facteur d’instrument de la Couture (l’oncle de Buffet Crampon). D’ailleurs Klosé vivra aussi à Anet (près du château de Diane de Poitiers qui a eu une si grande importante dans la facture d’instruments à vent) et proche du plus grand centre français de facteurs d’instruments à vent à la Couture Boussey. Il y a toujours eu, et encore aujourd’hui, un lien très étroit entre facteurs et musiciens essayeurs pour faire évoluer les instruments.  Il est mort à Paris en 1880, admiré, célèbre et connu par tous les clarinettistes du monde. 
Schéma du Brevet de 1843
obtenu par Auguste Buffet
pour la clarinette.
(Source Inpi)
Maison de H. Klosé à Anet.
(Merci à Maurice Vallet pour ce document)
Pourquoi offrir une baguette de chef d’orchestre ? et à quelle occasion ?
Il était vraisemblable de lui offrir une petite clarinette en ivoire car Klosé était en fait reconnu comme la référence, le chef incontesté des clarinettistes. Mais on lui a offert une baguette de chef d’orchestre alors qu’il dirigeait assez peu. La baguette de chef est proche d’un sceptre ou un bâton de commandement et on a voulu symboliser ainsi son rôle de mentor, le Maitre qui formait et dirigeait vers l’excellence tous les clarinettistes d’où ce symbole de l’autorité musicale.
Baguette de chef d'orchestre remise à H. Klosé.
(Avec l'autorisation de F.C. - collection Thicam)
Je n’ai aucune information pour la cérémonie : qui lui a remise ? Quand ? Et à quelle occasion on lui a fait ce cadeau ? Lors de sa légion d’honneur reçue le 12 août 1864 ?  Lors d’une visite ou d’un concert à Dieppe ?
Pourquoi en ivoire ?
Le cadeau ne pouvait être qu’en matériau précieux comme l’ivoire. Le symbolisme intrinsèque de l’ivoire est la pureté blanche (la corne de Licorne ou Narval en Ivoire au Moyen Âge), L’incorruptibilité, la puissance et le pouvoir (les sceptres et bâtons de commandement des rois étaient souvent en ivoire), la richesse et la prospérité (célébrité, notoriété, reconnaissance) et en plus en éléphant (non en os) animal qui symbolise la puissance, la longévité et la sagesse.
Tête de la baguette de H. Klosé avec
 les initiales
 H K ceint d’une couronne de laurier
(Coll. Thicam)


















Pourquoi Ivoire de Dieppe ?
L’ivoire a toujours fasciné les grandes civilisations et a fait l’objet d’échanges à travers, l’Asie, l’Afrique, par l’intermédiaire du monde Arabe, vers l’Occident et Byzance .
Byzance était au 6ème siècle un des grands ateliers du monde de la sculpture d’ivoire 1000 ans après, Dieppe était un grand port et devenu LE grand pôle d’entrée de l’ivoire africain dès le 16ème siècle : la Côte d’Ivoire et le golfe de Guinée (du Ghana, au Togo, Nigéria, Benin, Cameroun jusqu’au Gabon). En effet dès le 14ème siècle les marins dieppois avaient découvert et ouvert rapidement des échanges et du commerce avec l’Afrique (y compris triangulaire avec la traite des esclaves mais aussi l’importation de l’ivoire.) Des artisans tourneurs et sculpteurs d’autres matériaux vont travailler cette matière première de qualité : ivoires d’éléphants, de morses, de cachalot, d’hippopotames…) et en faire une de leurs spécialités avec des objets finement sculptés à Dieppe qui atteindront vite une renommée mondiale. Beaucoup d’ivoiriers de Dieppe vont aussi s’établir à Paris où se trouvaient les clients fortunés. Ce travail minutieux épuisant pour les yeux (travail à la loupe) et dangereux (poussière d’ivoire) sera reconnu à travers l’Europe notamment des petits objets comme les tabatières (en liaison avec le tabac importé du port), des sculptures religieuses, des médaillons et de l’ivoire de mieux en mieux travaillé avec finesse au cours des siècles. Pour honorer les personnalités célèbres, il était de bon ton que les autorités offrent des cadeaux, véritables œuvres d’art, commandés à certains artisans talentueux. La baguette de chef d’orchestre en ivoire avec la partition, le nom de Klosé et ses initiales gravées en sont un exemple. C’est ainsi que les personnes influentes ont reçu des cadeaux luxueux en ivoire (notamment Henri IV, Napoléon 1er , Napoléon III…) et offrir «un ivoire de Dieppe» était un cadeau de luxe artistique pour ces bénéficiaires.
Le musée de Dieppe possède des œuvres d’art absolument magnifiques. 
Bateau en ivoire.(Musée de Dieppe)
Pour tout savoir sur les ivoires de Dieppe : Cliquez
Détails de la baguette 
La main du chef au départ de
la partition.....
(Collection Thicam)          
Même le profil est travaillé.
(Collection Thicam)





























La lyre au verso, symbole
des musiciens.
(Collection Thicam)
La partition enroulée autour
de la baguette.
(Collection Thicam)































Quel est le morceau inscrite que la baguette ? je n’arrive pas à le retrouver … (j’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus de rien …. comme chantait l’actrice Jeanne Moreau ) .  HELP !
Relevé sur coin de table de l’extrait musical sur la baguette 
de Klosé pour l’ami François.
(Collection Thicam)
José  … dans les pas de Klosé ?   (cela lui fait plaisir !) 
Mais pour faire le clown c’est le chef !
































La direction de ce blog, ne reculant devant aucun sacrifice, offre une récompense (Une bouteille de champagne), à toute personne apportant des informations complémentaires sur cette baguette.

mercredi 26 octobre 2016

"Nicolas Paul BELORGEY (1803-1873) mécanicien, cleftier, pistonnier devenu inventeur d'instruments de musique". "Nicolas Paul BELORGEY (1803-1873) mechanic, cleftier, pistonnier, inventor of musical Instruments".

Au cours de la rédaction de notre article sur l'atelier du facteur de flûtes et hautbois Jacques NONON et du flûtiste Jean Louis TULOU, nous avons découvert l'importance des cleftiers (fabricants des clés d'instruments de musique), dans la facture des instruments de musique à vent en cuivre et en bois. Notre nouveau travail sur les poinçons d'argent des instruments de musique renforce notre intérêt pour ces "prestataires" de grands facteurs par exemple comme Claude LAURENT et ses flûtes en cristal, Auguste BUFFET dit Jeune qui le premier adapta la flûte Boehm en France, Jacques NONON, Jean Louis TULOU etc..
Quel est le principal point commun entre ces facteurs parisiens prestigieux?
Tous travaillaient avec le même cleftier : Nicolas Paul BELORGEY.

Si vous voulez consulter l'article sur Tulou et Nonon : Cliquez sur ce lien.
Nous avons publier dans le dernier Larigot, un article de 24 pages, "très amélioré" sur Nonon et Tulou. Si vous voulez vous le procurer : Cliquez sur ce lien.
Vous voulez consulter l'article sur les poinçons d'argent des instruments de musique : Cliquez sur ce lien

Nicolas Paul BELORGEY est né le 16 février 1803 à Paris. Il était mécanicien au sens du début du 19 ème siècle, c'est à dire artisan qui travaillait les métaux, savait faire de la mécanique comme des automates, fabriquait des outils de chirurgiens etc....Chaque mécanicien était spécialisé et il y avait de quoi faire en ce début de siècle d'industrialisation : métiers à tisser, machines à vapeur, instruments d'agricultures etc..
Au niveau des instruments de musique le développement du piano ouvrait de grandes perspectives à cette spécialisation. N.P. BELORGEY avait choisit les instruments à vent en bois et en cuivre. Pour comprendre l'importance de cette spécialisation, abordons par exemple l'évolution de la flûte. A la fin du XVIIIéme siècle la flûte est un instrument en bois avec une seule clé. Il est fabriqué par des tourneurs qui ont surtout comme préoccupation d'améliorer la justesse et la puissance de l'instrument en travaillant la perce. Les clés sont très accessoires et peuvent être fabriquées par le même facteur ou un de ses ouvriers.
Flûte de Martin Lot vers 1780. (eBay)
Durant la période révolutionnaire, le conservatoire de Paris est créé et au début du XIXème siècle HUGOT puis WUNDERLICH tous les deux professeurs au conservatoire de Paris préconisent dans leur méthode la flûte à quatre clés.
Description de la flûte à quatre clefs de la méthode de Hugo et Wunderlich.
A Paris les facteurs spécialistes dans la fabrication des flûtes étaient peu nombreux. en 1808.

Flûte à 4 clés de Laurent de 1807. (Dayton Miller Collection)
Cette flûte de Laurent de 1807 représente une avancée considérable au niveau de la facture. Lorsque l'on décrit ces flûtes c'est principalement pour évoquer la flûte en cristal, sans aborder les améliorations au niveau technique qu'il a fallu créer pour réaliser ces instruments.
Détails de la patte de la flûte de 1807. (Collection DCM)
Notons tout d'abord la clé à bascule, l'une des premières flûtes munies de ce type de clé sans doute inventé par Laurent et/ou son cleftier ? (Les poinçons d'orfèvres ne sont apparus sur les clés d'instruments que vers 1820), système de fixation des clés : plaque et deux boules soudées, les jointures en argent entre les quatre parties en cristal. Tous ces éléments sont très innovant pour une flûte de 1807 et seront repris progressivement par les grands facteurs de flûtes parisiens, puis lyonnais, comme Godfroy, Bellissent, Tabart....Même si Laurent était horloger, il devait avoir recours, pour concevoir ces innovations à des mécaniciens ou orfèvres parisiens plus habitués à ce travail. 

Pour tout connaître sur ces merveilleuses flûtes en cristal de Claude Laurent : lire la thése de Montserrat Gascon : "Une flûte en cristal". Els instruments de vidre de Claude Laurent (1774-1849). Tesi doctoral. Universitat Autònoma de Barcelona, 2017.
Pour découvrir le site de Montserrat Gascon cliq
uez
Flûte à quatre clés plus une  de Jean René Winnen  (Vers 1815) dont les clés
portent des poinçons de province (Sans doute la Couture)
Le nombre de clés évoluant en passant de 6 et 8 voir 9, nous arrivons vers 1838 à la naissance de la flûte Boehm et la complexité de son mécanisme. C'est le 10 juin 1833 que N.P. BELORGEY enregistre son premier poinçon "P#B" dans le sens vertical. 
 " Belorgey Fabricant de clés de flûtes et clarinettes, 32 rue du Petit Carreau".

 Il a 30 ans, est marié avec Marie Catherine SIFFRET ; ils ont au moins deux enfants : Jules Alexis Joseph BELORGEY né le 20 juillet 1827 à Paris, qui sera lui aussi mécanicien spécialiste des systèmes Boehm et Charles Gustave BELORGEY né le 13 décembre 1829.
C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers instruments à clés d'argent portant sa marque. Il est le cleftier de l'atelier NONON-TULOU.
Flûte à 5 clés et bagues larges en argent de Tulou. (Musée de Bruxelles)
Détail des poinçons de la flûte de Tulou permettant de dater l'instrument
entre 1833 (date d'inculpation du poinçon vertical de Belorgey) et 1838
(date de la fin de l'utilisation du poinçon tête de lièvre)
Toutes les flûtes Tulou (après 1833), à clés en argent de la période de l'atelier Tulou-Nonon portent les poinçons de Belorgey.
Le deuxième exemple de datation d'une flûte Tulou à 5 clés de l'atelier Tulou-Nonon est la flûte du Musée de la Musique de Paris que le Maître lui même avait donné à son ami Moudreux en 1847 que dans mon article je datais à tort de 1847. La lecture des poinçons permet de dater l'instrument entre 1838 et 1844.


Flûte Tulou de l'atelier Tulou-Nonon à 5 clés.
(Musée de la Musique de Paris)
Détail des poinçons de la flûte de Tulou permettant de dater l'instrument
entre 1838 (début de l'utilisation du poinçon à tête de sanglier) et 1844
(date de la fin de l'utilisation du poinçon vertical de Belorgey)
Le 12 avril 1843, il enregistre son deuxième poinçon "P#B" dans le sens horizontal.
Flûte Tulou 5 clés portant le poinçon tête de sanglier, aprés 1838 et
 le poinçon de Belorgey horizontal , après 1843. Donc datable
de la période 1844...cela tombe bien car elle est datée de 1844.
(Collection R. Pierre)
N.P BELORGEY était à cette période le cleftier de Claude LAURENT. Les clés des flûtes de ce dernier, dans la période 1806 à 1817 ne portent pas de poinçon d'orfévre. Dans la période 1820 à 1830 les flûtes de Laurent portent le poinçon de Jean Dupin ou celui de son fils (à confirmer), bijoutiers et orfévres aux Palais Royal.
Poinçon de Jean DUPIN.
Poinçon de Jean DUPIN Jeune.


Flûte de Claude Laurent, à huit clés en argent de Jean Dupin père de 1822.
Collection David Shorey;
Donc N.P. BELORGEY réalise en 1839, les clés en argent de cette flûte de C. LAURENT du musée de Barcelone.
Flûte de Claude Laurent de 1839 à 8 clés en argent de N.P Belorgey.
Musée de Barcelone.
Cette flûte en bois de Claude LAURENT, dont les 8 clés portent le poinçon horizontal de BELORGEY est probablement de la même période ( vers 1840).

Détails des clés de la flûte en bois de C. Laurent.
Vente Vichy 2016.
Vers 1838 il réalise pour Auguste BUFFET Jeune un des premiers clétages en argent, système Boehm correspondant au modèle de son brevet obtenu avec Victor Coche.

Flûte d'Auguste BUFFET Jeune, premier système Boehm conforme
au brevet Buffet-Coche de 1838 dont le clétage a été réalisé
par N.P Belorgey (Poinçons tête de sanglier et Belorgey vertical).
(Collection Michael Lynn).
Si vous voulez voir et entendre cette petite merveille voilà le site de Michael Lynn.

Une très rare flûte de Claude Laurent, en cristal vert et clétage en argent, système Boehm de la collection Dayton Miller, réalisée en 1844 a été "garnie" par Breton  (confirmée par M. Gascon).
Flûte de Claude LAURENT de 1844, à clétage systéme Boehm en argent
réalisé par N.P. Belorgey. (Dayton Miller Collection).

N.P. BELORGEY n'était pas seulement l'un des cleftiers les plus important de cette époque mais II était également pistonnier.

"Belorgey Aîné, facteur de clefs d'instruments de musique. Fabrique tout ce qui a rapport aux garnitures intérieures et extérieures des instruments en bois et en cuivre : 32 rue du Petit Carreau". (Alm. Bottin 1844)

Le 21 octobre 1843 il avait obtenu en collaboration avec Antoine HALARY, facteur très actif,  un brevet :


Comme de nombreux brevets de cette époque, celui-ci avait pour but d'améliorer l'efficacité des pistons, en essayant de réduire les frottements par un système de ressorts articulés.

Il obtint le 14 octobre 1847, cette fois seul un brevet pour "un genre de piston à cylindre à moteur vertical pour les instruments de musique en cuivre" qui poursuivait toujours le même objectif.
Cornet à Pistons de Belorgey avec son brevet.
Musée de la musique de Bruxelles.
Il demanda, pour adapter son système, plusieurs extensions à son brevet : le 20 décembre 1852, le 5 mars 1853, le 4 mai 1855, le 10 octobre 1859. Mais aucun de ces brevets ne fut couronné de succès. De plus son travail de cleftier déclina, en effet tous les facteurs à partir des années 1850 eurent de moins en moins recours à ces prestataires, ayant des ouvriers spécialisés dans leurs ateliers. On peut le constater par l'apparition des poinçons d'argent de facteurs renommés, Nonon, Gautrot...etc. Et puis la création de grandes fabriques et l'arrivée de leurs machines à vapeur signèrent la disparition de ses artisans à Paris.
Suite au déclin de son activité et ses dépenses trop importantes pour ses brevets, Nicolas Paul BELORGEY est déclaré en état de faillite le 27 février 1862.


Extrait de la séance de conciliation entre N.P. Belorgey et ses créanciers
du 20 juin 1862. (Archives de Paris-Faillites, série D.11.U3)
On retrouve parmi ses créanciers ces anciens partenaires : Antoine HALARY, Jacques NONON qui lui avait sans doute prêté de l'argent avec intérêts, Adolphe SAX, mais aussi des banquiers, des sous traitants.....

Cliquer sur le document pour l'agrandir.
Liste des créanciers.

Il habitait au N°26 rue des Petits Carreaux, au troisième étage où il occupait une pièce et une cuisine pour son habitation et avait au même étage son atelier dont l'inventaire sera fait le 26 février 1862 (Archives de Paris). Il devait y habiter seul car son épouse, figurant au niveau de ses créanciers est domiciliée : 25 rue de Colombes à Courbevoie. Il avait du employer plusieurs ouvriers car dans l'inventaire est cité un "livre de comptes d'ouvriers". 
Signature de N.P. Belorgey en 1862.
Cliquez sur le document pour l'agrandir.
Cliquez sur le document ci-dessus pour pouvoir le lire.
A la suite de cette faillite, l'atelier de la rue des Petits Carreaux disparait. Mais pratiquement la même année apparait dans le Bottin (1863) l'atelier du fils de Nicolas Paul BELORGEY, "Jules BELORGEY Fils, fab de clefs et mécanismes pour instruments de musique en bois, spécialité pour le genre Boehm, 16 Faubourg Saint Denis et 71 rue de Vincennes à Belleville".
De 1864 à 1866, l'atelier sera 83 Faubourg Saint Martin, puis de 1867 à 1869 au 18 rue Charlot (à quelques pas de l'atelier actuel de Guy COLIN)
Il n'apparait plus dans le Bottin à partir de 1870. Nicolas Paul BELORGEY est décédé le 7 août 1873 à 70 ans à l'hôpital Bichat. Veuf, il habitait au N°26 rue de Saintonge.