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jeudi 1 mai 2014

Cannes Musicales de Collection-Handled Walking Stick Musical Instruments-Spazier Stock Musikinstrumente.

Nous avons enregistré l'arrivée sur notre blog d'un nouvel abonné Daniel TRAUBE, expert et spécialiste de cannes de collection. Donc bienvenue à Daniel ; si vous voulez visiter son site voici le lien, vous n'avez qu'à cliquer :
Au XVIIe siècle la canne est portée par les puissants. " On dit que c’est Catherine de Médicis, vieillissante qui en lance la mode. Elle utilise en effet une haute canne d’ébène incrustée de nacre, qu’elle a fait venir de Florence, sa patrie d’origine. François 1er possède une canne, comme plus tard Louis XIII, puis Louis XIV, ainsi que leurs courtisans qui en firent l’une des règles de l’étiquette et même leurs comédiens l’utilisent comme symbole de grandeur dans leurs pièces. On se souvient également de la très riche canne de Richelieu. Les nobles suivent l’exemple royal et adoptent la canne. La mode est lancée". C’est entre 1830 et 1914 que la canne connaît son apogée. On ne sortait guère de chez soi, au siècle dernier, sans avoir une canne. A chaque époque les fabricants de cannes se sont investis dans la fabrication de luxueux pommeaux de cannes. Les cannes de cette époque sont d’ailleurs, aujourd’hui, les fleurons de riches collections.
Canne Violon et canne flûte allemandes XIX.
Pour les cannes musicales tout commence par les maîtres de danse.

"Un maître de danse, trouvant incommode d’avoir à porter d’une main une canne, de l’autre un violon, imagina de mettre le violon dans la canne. On dut en rire ; ce n’était qu’une bizarrerie. Ce professeur de grâce et d’élégance n’avait inventé là rien de bien agréable aux yeux. Il n’eut sans doute point d’imitateurs : les maîtres de danse continuèrent à porter sous le bras ou dans leurs grandes poches leur petit violon, qu’on appelait communément « pochette ». Voila la naissance de la canne pochette....

Canne de collection violon- Handled Walking Stick Violin - Spazierstockgeige.
Canne dont la poignée se dévisse et contient dans sa partie supérieure, une pochette ; la deuxième partie de la canne renferme l’archet.
Canne refermée.

Jasha Heifetz (1901-1987) jouant de sa canne violon.
Canne flûte de collection. Handled Walkind Stick flute. Flöte spazierstock.

C'est l'instrument le plus souvent réalisé en canne ; en effet les techniques de tournage ne sont pas très différentes pour réaliser une flûte, une canne...On en trouve de nombreux modèles, du plus simple, populaire, au plus précieux.......C'est notamment le cas pour cette canne flûte et hautbois, tournée dans une seule défense de narval, vendue chez Sotheby's en 2005 aujourd'hui au Métropolitan Museum de New York et décrite dans le site de Daniel Traube. Elle a été réalisé vers 1750 par Georg Heinrich Scherer (1703-1778), pour Frédéric le Grand de Prusse qui l'offrit à son ministre des finances.    
Canne flûte-hautbois de Scherer. (Met de New York)
Détails de la canne de Scherer.

Le modèle le plus fréquemment rencontré au XIXe est une canne flûte,  à une clé (soit caché ou apparente), imitant le bambou .
Canne flûte à une clé et a corps de rechange de COSELSCHI à Sienne.
Canne flûte à une clé (cachée) anonyme.
Détail de la clé.
Il existe de très nombreux modèles à une et plusieurs clés.
Canne flûte de Ziegler à Vienne.
Canne de collection Csakan. Csakan Handled Walking Stick. Csakan Spazierstock.
Cette flûte romantique du XIXe siècle jouée "dans la nature" existe souvent en canne. Si vous voulez mieux connaître cet instrument cliquez sur ce lien : Csakan
Canne Csakan de Johann Baptiste MERKLEIN à Vienne (1761-1847). (DCM Collection)
Canne de collection Flageolet. Flageolet Handled Walking Stick. Flageolet Spazierstock.

Canne flageolet anonyme (DCM Collection)

Canne flageolet anonyme. (DCM Collection)
Canne de collection flûte à bec. Recorder Handled Walking Stick. Blockflöte Spazierstock.
Canne flûte à bec anonyme. (Collection Musée de la Villette)
Canne de collection clarinette. Clarinet Handled Walking Stick. Klarinette Spazierstock.
La réalisation d'une canne clarinette est plus complexe qu'une canne flûte, déjà par le nombre de clés, au minimum 5 ; pourtant elles sont fréquentes particulièrement au XIXe.
Clarinette à 13 clés anonyme. (Collection Vermillion)
Détails
Clarinette de Hammig à Vienne. (Vente Carelman novembre 2013 Drouot)
Clarinette Hammig.
Clarinette de Charles Felchlin à Berne (Musée de la musique de Bruxelles)
Pour en sa voir plus sur Charles Felchlin ou Felklin cliquez sur ce lien : FELCHIN
Détails d'une canne clarinette anonyme du Musée de la Villette.
Canne de Collection hautbois. Oboe Handled Walking Stick. Oboe Spazierstock.
Très rare, vous pouvez voir également au dessus celui réalisé par Scherer pour Frédéric le Grand.
Canne hautbois XIXe anonyme. (Musée de Bruxelles)
Canne de collection harmonica. Mouthorgan Handled Walking Stick. Mundharmonika Spazierstock.
Bien représenté au musée de Vermillion (USA) South Dakota.

Canne Harmonica vers 1800. (Collection Vermillion)
Canne Harmonica en bambou de Swaine et Adeney à Londres (1860-1915). (Collection Vermillion)
Canne Harmonica française vers 1890. (Collection Vermillion)
Canne de collection trompette et Cor. Trumpet and Horn Handle Walking Stick. Trompete und Horn Spazierstock.
Voici en quels termes le comte de Pontécoulant décrivait les cannes trompettes dans son livre « Douze jours à Londres. Voyage d’un mélomane à travers l’Exposition universelle » (1862), au chapitre des instruments de musique (p. 279) : « Nous ne parlerons pas, bien entendu, de ces cannes trompettes, dans lesquelles on ajoute un jeu de deux pistons près de la pomme de la canne : les Hongrois avaient déjà fait des flûtes avec leurs cannes, c’était au moins compréhensible, mais nous n’avions point encore vu qu’on pût les utiliser pour des trompettes. Le jeu de deux pistons, muni d’une embouchure, s’adapte donc d’un côté de la canne, un petit pavillon de l’autre, et le promeneur peut ainsi se distraire des ennuis de la marche en jouant des airs sur sa trompette. » (Source Laurent Bastard).
Nous n'avons pas trouvé de canne trompette à pistons, mais quelques cannes trompettes naturelles.
Canne trompette anonyme.
Canne trompette sans pavillon. (Musée de Leipzig)
Canne Cor de Dupont. (Musée de la Villette)

Canne de collection pupitre. Desk Handle Walking Stick. Pult Spazierstock. 

Canne Pupitre.
Canne Pupitre. (Musée de la Villette)
Canne de collection étui. Case Handle Walking Stick. Hülle Spazierstock.
Canne étui de baguette de chef d'orchestre.
Canne de collection guitare-dulcimer.

Canne guitare et flûte.
Canne dulcimer.
Au XIXe siècle, période du romantisme, il fallait "communier" avec la nature, d'où la nécessité d'avoir des instruments de musique permettant de jouer pendant les longues promenades effectuées.
Musiciens jouant de l'orphica dans la nature.
Voilà encore une découverte, non pas de la canne piano.....mais de l'orphica, ce piano transportable, inventé par Carl Léopold RÖLLIG à Vienne vers 1795.
Orphica de Carl RÖLLIG à Vienne. (Musée de la Musique de Paris)
Une élégante jouant de l'Orphica.
Mais collectionner les cannes musicales présente quelques "Dangers" ....tout d'abord comme l'explique très bien Daniel TRAUBE dans son blog, les FAUX sont fréquents ; en effet quoi de plus facile de transformer une flûte banale valant une centaine d'euros en canne flûte à 1500 euros comme le montre ce magnifique faux présenté dans une prochaine vente à Enghien.
Canne flûte (fantaisie)....présentée dans une vente à Enghien le 18 mai 2014.

Où plus simplement .....confondre une canne cornet (à pistons) et une canne cornet .....pour mieux entendre la musique.
Canne cornet.






dimanche 7 octobre 2012

Analyse d’une clarinette en Ré à 10 clés avec corps de rechange en Ré dièse.

 Reprise de l’exposé, lors de la visite de la collection de José-Daniel Touroude

Clarinette à 10 clés en Ré avec corps de rechange en ré.
  Pourquoi cette clarinette est intéressante ? Pour au moins 5 raisons.

1. Cette clarinette à 10 clés fait partie des clarinettes de transition du début du XIXème siècle :

 à Le romantisme submerge l'Europe et la musique.

L'évolution de l'écriture musicale avec l'utilisation du chromatisme et la recherche permanente de briller par la virtuosité sont exigés par cette musique nouvelle.
Les pianistes avec Beethoven, Chopin, Liszt..., le violon avec Paganini... sublimaient la technique instrumentale et frustraient les clarinettistes, à part quelques virtuoses.
En effet les clarinettistes ne pouvaient rivaliser avec leur clarinette à six clés.
Alors tous les instruments à vent vont se doter de nouvelles clés, notamment la clarinette afin d'atteindre le nouvel objectif : rendre l'instrument plus véloce, plus homogène et plus juste.
Les compositeurs veulent une clarinette qui permet de jouer plus facilement dans les 3 registres aux couleurs si différentes.
Les facteurs vont alors accélérer leurs recherches et expérimentations pour atteindre ce but.
Les musiciens vont appliquer et demander toujours plus aux facteurs en jouant les musiques modernes écrites pour eux. Ce sera une période de transition où la clarinette évolue pratiquement chaque année avec des nouveaux trous, des nouvelles clés, des possibilités aussitôt traduites par les compositeurs, des innovations aussitôt appliquées par les différents facteurs, car l'évolution de la clarinette passe par le nombre de clés et cela créée une émulation permanente. 
Ainsi la clarinette va évoluer en quelques années en augmentant le nombre de trous et de clés et ainsi trouver  la solution pour faire toute la gamme chromatique plus rapidement, pour profiter de toute la tessiture, pour simplifier les doigtés mal commodes et enfin pour limiter le jeu d'embouchure complexe et peu aisé.

à En 1809, le grand clarinettiste Heinrich Joseph BAERMANN, adopte une clarinette à dix clés (il se produit notamment à Paris en 1818 avec cette clarinette).
Il joue les œuvres écrites à son intention (les 2 concertos, le concertino, les variations, le quintette...) de C.-M. VON WEBER avec une clarinette fabriquée par GRIESSLING et SCHLOTT de Berlin.
En 1810, le grand facteur H.GRENSER de Dresde fait une 11 clés en buis pour le virtuose H.B.CRUSELL pour jouer ses œuvres.
La même année ROSSINI écrit pour la clarinette ses variations puis son introduction thème et variations etc... Vers 1811, la clarinette possède une 12ème clé.
Toutes ces clés ont permis de supprimer en partie les doigtés fourchus et de laisser peu à peu l'héritage du chalumeau aux oubliettes !

à Ainsi la clarinette en quelques années est devenu un instrument reconnu grâce à :
 
- des compositeurs qui vont faire reculer les possibilités de la clarinette et lui donner un répertoire.
- des facteurs ingénieux qui ont réussi par l'adjonction de clés à perfectionner et amener la clarinette au niveau des autres instruments de l'orchestre,
 - des clarinettistes virtuoses itinérants, qui de ville en ville ont montré à toute l'Europe les possibilités de la clarinette comme instrument soliste.
La conjonction de ces 3 acteurs a accéléré l'évolution de la clarinette et son intégration dans l'orchestre. 
On avait déjà connu cette association féconde de ces 3 acteurs (compositeur, facteur, musicien avec Mozart, Stadler, Lotz). On retrouvera plusieurs fois cette combinaison dans l’histoire de la clarinette.Mais revenons à notre clarinette, sa date de fabrication tourne autour de 1840-1850.
A cette époque, tout change : la clarinette était en buis avec des clés en laiton.
Désormais de nouveaux matériaux apparaissaient, c’est l’intérêt historique de notre clarinette. C’est une époque charnière où la clarinette ayant de 6 à 12 clés clefs côtoie la nouvelle clarinette de MÜLLER à 13 clés et où se prépare déjà le lancement de la clarinette moderne système Boehm.
Pourtant pendant des décennies, ce genre de clarinette à 10 et 12 clés continuera à être fabriquée pour des amateurs en Allemagne.
L’intérêt de cette clarinette est aussi qu’elle n’a jamais eu aucune restauration à part les lièges des tenons et qu’elle est dans un état exceptionnel et qu’elle joue bien.
En effet le bois des instruments à vent s’use avec le temps et la pratique contrairement aux bois des cordes qui se bonifient s’ils sont bien traités.

2 Clarinettes allemandes en Ré à 12 clés de la même époque :
Berthold à Speyer et Kayser à Hambourg  en buis avec clés en laiton comparée avec la clarinette en ébène 10 clés de Markneukirchen avec clés en maillechort.
2  C’est une clarinette en Ré# (DIS) avec un corps de rechange en Ré (D), ce qui est assez rare.

 à La petite clarinette en Ré a un son aigu et fut une de premières clarinettes fabriquées.

En effet, le facteur I. Scherer en fera une à 3 clés selon le modèle de Denner, l’inventeur génial de la clarinette. D’autre part le compositeur Molter fera plusieurs concerti pour clarinette en Ré vers 1750 où il montrera les possibilités dans l'aigu.

 à Vers 1815, la clarinette en Mi bémol se généralise en Allemagne puis en France 20 ans après.
La popularisation de la petite clarinette s'effectua avec l'adjonction de la 6èmeclé. Les orchestres, les harmonies, les musiques militaires ont désormais souvent une clarinette Mib aigu dans leurs rangs. Une demande importante de fabrication s'en suivit. Mais petite nuance, cette clarinette est en Ré# et non en Mib !Cette clarinette en Ré# (DIS) a un corps de rechange en Ré (D) gravés plusieurs fois. Rappelons que le ton majeur est constitué de 9 commas. Ainsi entre Ré et Mi, il y a 9 commas (4 + 5) décomposé comme suit : Ré à Ré# = 4 commas et de Ré# à Mi = 5 commas. Mais entre Ré# et Mib il y a 1 comma de différence. (Ré# et Mib ne sont pas identiques). D’autre part 1 comma possède une fréquence de 6 Hz. Mais faut-il savoir encore pour quel diapason l’instrument a été fabriqué ? Ainsi jouer un La au diapason moderne 440 Hz sonne presque comme un La # baroque au diapason 415 Hz.
C’est pourquoi, à cette époque où le diapason était mouvant selon les pays et les orchestres, le clarinettiste avait plusieurs clarinettes dans différentes tonalités : Ut (C), Sib (Bb), La (A), Ré(D), Mib (Eb) et on utilisait des corps de rechange pour rallonger l’instrument et changer de tonalité (exemple : Sib / La).
Ainsi la clarinette montée en Ré fait 5,5 cm de plus (2,5 cm du barillet et 2 cm pour le corps du haut + 1 cm du corps central de la clarinette) que la clarinette en Ré#. Les corps du bas, pavillon et bec sont utilisables dans les deux cas (Ré et Ré#).
Le barillet d'origine est classique avec un renflement à la base typique de la facture allemande de la même époque (le barillet à la française lui est renflé au milieu, symétrie oblige !). Avec 2 barillets différents, on arrivait aussi à s’accorder à un diapason qui à l’époque variait beaucoup.
 
3  C’est une clarinette estampillée : Un S est gravé plusieurs fois.


Timbre de Markneukirchen

Marque du S.

Marque du D (ré).



Le S montre qu’elle est à la fois anonyme et identifiable. En effet le S marqué sur les clarinettes, n'est pas l'estampille d'un facteur particulier mais la marque d’un collectif de facteurs de Markneukirchen pour le marché allemand et pour l'exportation notamment vers les USA.  (cf. Enrico Weller en 2004: "Der Blasinstrumentenbau im Vogtland...)
En effet de nombreux tourneurs sur bois et de facteurs d'instruments à vent se regroupèrent dès le milieu du 18ème siècle dans cette ville pour faire le premier pôle mondial en quantité et en qualité de ce nouvel instrument qu'était la clarinette. (En 1880, il y avait 27 facteurs). La clarinette ayant été inventée en Allemagne, ce pays a eu la facture de clarinette la plus importante du monde, avant une concurrence sérieuse de la France, de l’Autriche et de l'Angleterre.  La France fera de même plus tard avec le village de la Couture- Boussey regroupant nombre de tourneurs et facteurs d’instruments à vent.

4 C’est une des premières clarinettes en ébène avec des clés en maillechort.

Les clarinettes en ébène sont apparues vraiment sur le marché à partir de 1828 (à part quelques exceptions) avant de se généraliser jusqu’à maintenant. L’ébène est un bois d’Afrique beaucoup plus dur que le buis et qui risque moins de se fendre. L'ébène, étant à l'époque beaucoup plus cher que le buis (6 fois plus cher dans certains catalogues), prouve que c'était un instrument d'orchestre de gamme élevée.
En effet l'ébène va commencer à remplacer le buis trop fragile. Les 10 clés sont rondes et plates assez classiques en maillechort. Les clés en maillechort, inventées à Lyon en 1820, se diffusent rapidement en Allemagne et Autriche. Le Bai tong chinois existait depuis des siècles mais le secret était gardé jalousement.

Dans les années 1820, Maillot et Chorier deux ouvriers de Lyon réinventent cet alliage composé de 60% de cuivre, 20% de Nickel et 20% de Zinc qu’ils dénomment « Maillechort » contraction de leurs noms. Ce Maillechort est solide, ne se ternit pas, est facile à travailler et devient le matériau idéal notamment pour les clés d’instruments de musique depuis près de deux siècles.



Le poids de l'instrument sans le bec est de 300 g, ce qui est plus lourd que les autres clarinettes Mib et Ré qui tournent autour de 220 g. Ceci provient de la densité du bois supérieure à 1, l’ébène coule dans l’eau et fait 1/3 de poids de plus que le buis.
 
5 Le repose - pouce est taillé dans la masse.

Ce qui n’est pas évident à tourner mais important pour le confort du clarinettiste. Les supports de pouce ont été tout d'abord été utilisés en Allemagne et en Angleterre vers 1830, pour les instruments lourds possédant des clés (8 à 12 clés) et/ou fabriqués en ébène. Par contre il y a relativement peu d'exemples en France car à la même époque Müller inventait à Paris pour sa clarinette13 clés, le repose pouce vissé métallique qui sera de suite et jusqu’à maintenant utilisé par tous.

Reposes pouce taillés dans la masse et repose pouce en métal.


Le reste est plus classique :
6 C’est une clarinette avec des lièges pour les tenons.

Auparavant depuis le XVIe siècle, les tenons d'instruments à vent étaient recouverts de fil, généralement ciré, et les chalumeaux et les clarinettes ont reçu ces mêmes techniques. Mais vers 1840, on remplaça le fil par un morceau de liège graissé pour fixer les parties de clarinettes et cela perdure désormais.
Les allemands préféraient garder le fil. Mais cette clarinette avait à la fois des lièges sur les tenons mais aussi du fil ciré.

7 Ressorts et tampons.

La clarinette possède des ressorts d’origine en laiton (ce qui est curieux et non en maillechort, montrant ainsi que le maillechort était encore peu usité et à ses débuts). Ils sont rivetés avec des clous soit en laiton soit en maillechort et non vissés. Par contre les tiges de fixation sont en maillechort et transpercent des blocs en bois taillés dans la masse, ce que les allemands garderont assez longtemps conservant la technique des anciennes clarinettes, (La facture française, quant à elle préfèrera utiliser les vis). Les tampons sont en cuir de chevreau vraisemblablement d’origine.

 
 8 Les bagues d’origine aussi sont en ivoire et non en os.

 L'instrument est composé de 5 parties : barillet, corps supérieur, corps central, corps inférieur, pavillon. La composition générale de cette clarinette est classique comme la plupart des clarinettes de cette époque.
Le bulbe renforcement caractéristique des clarinettes anciennes constitue un bloc. Un seul bloc en anneau est situé dans le corps du haut et un autre bloc discret qui permet de guider la clé n’est plus que l’héritage de l’ancien deuxième anneau. Nous irons de plus en plus vers une réduction et un allégement des blocs en bois jusqu’à leur disparition dans les clarinettes 13 clés. Cette clarinette montre cette évolution de transition.
Le bec en ébène est d'origine, strié pour recevoir une ficelle et non une ligature métallique qui sera inventée par Müller à la même époque mais peu utilisée par les allemands.







 

Etat et restaurations : l'état est excellent. C'était un bel instrument de concert, bien entretenu.Tout est d'origine et bien conservé par des collectionneurs successifs.
Il n'y a pas eu de restaurations anciennes, ni modernes.