Affichage des articles dont le libellé est pianos. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est pianos. Afficher tous les articles

mercredi 9 décembre 2020

Prestel fabricant de pianos à Strasbourg de 1820 à nos jours.

Marc Antoine Prestel est né  en 1776 à Bischlags près de Kempten  dans le sud de la Bavière. Son père Joseph Prestel était cultivateur.  Il était arrivé vers 1800 avec deux de ses frères et étaient installés dans le quartier du Neuhoff (Banlieue de Strasbourg). Marc Antoine Prestel  s’installe  à Strasbourg en  juin 1817 et se déclare compagnon menuisier. 

Signature de Marc Antoine Prestel



Son frère aîné Joseph François Prestel (1775-1823) aussi compagnon menuisier, est arrivé à Strasbourg en mai 1816.  L’aîné des trois frères  Joseph Prestel restera célibataire  et décédera  le 22 mars 1823 à 48 ans. La même année Marc Antoine Prestel  épouse le 24 juillet 1823 à Strasbourg Marie Anne Theiller (1782-1829), la fille d’un marchand de fromage.  Justin Prestel  (1778-1835) le plus jeune frère exercera le métier de charpentier au 36 bis Neuhoff ; il avait épousé Marie Anne Hornecker (1785-1839), d’Illkirch-Graffenstaden et auront  onze enfants dont Antoine Prestel (1810-1883) qui prendra la suite de son oncle Marc Antoine Prestel.


Le plus jeune des trois frères Justin Prestel décède le 26 avril 1835 au Neuhoff, Marc Antoine Prestel, facteur de clavecins et Antoine Prestel, facteur de clavecins sont témoins.  Sa première épouse étant décédée en 1829, Marc Antoine Prestel se remarie le 22 mai 1832 avec Catherine Bader (1796-1866). Ils auront trois enfants dont deux garçons qui seront facteurs de pianos dans l’entreprise : Antoine Joseph Prestel (1834-1908) et Xavier Prestel  (1838-1866). Marc Antoine Prestel est  décédé à Strasbourg le 29 septembre 1841 au 10 rue des Echasses, à Strasbourg.

Signature d’Antoine Prestel (1810-1883).

Le 29 mai 1845 Antoine Prestel  Neveu (1810-1883) épouse Catherine Bader (1796-1866), la veuve de son oncle. C’est donc Antoine Prestel  Neveu qui reprend l’affaire aider par ses « beaux enfants », Antoine Joseph Prestel fils (1834- 1908), Xavier Prestel (1838-1866) et par ses frères, Michel Prestel (1813-1871), qui restera célibataire, Jean Georges Prestel (1824- ?),  qui se mariera deux fois. Ils exerceront d’abord au 10 rue des Echasses puis ensuite au N°  3 Impasse des Echasses. 

Signature de Joseph Antoine Prestel.

En 1878, Antoine Prestel Neveu prend sa retraite et c’est Antoine Joseph Prestel fils (1834- ?), le fils du fondateur de la maison, qui prend le relais. Il se marie le 29 octobre 1863 à Strasbourg avec Marie Joséphine Boos et auront quatre enfants. Antoine Prestel Neveu décède le 9 septembre 1883 au 3 impasse des Echasses. 

Annonce publicitaire en 1900

En 1898 Antoine Joseph Prestel fils fait construire  une maison 6 rue des Juifs  Au-dessus du porche d'entrée sont présentes dans la pierre les initiales d’Antoine Prestel, et  sous le fronton curviligne se trouve une lyre.

Initiales au dessus du portail du 6 rue des Juifs

Immeuble du 6 rue des Juifs.

L’entreprise continuera à vendre des pianos tout au long du XX° siècle  et continue actuellement avec Michel Ades (Prestel) qui va bientôt prendre sa retraite.

Site Ades Prestel à Strasbourg Metz Colmar

Chronologie :

1809 : Prestel 36 bis Neuhoff.

1816 : François Joseph Prestel, compagnon menuisier arrive en mai à Strasbourg

1817 : Marc Antoine Prestel, compagnon menuisier arrive en juin à Strasbourg.

1818 : Les deux frères habitent 10 place Etienne.

1819 : Ils déménagent le 11 novembre 16 fossé des Tanneurs.

1823 : Marc Antoine Prestel, menuisier déménage le premier avril pour le 11 rue de la Croix.

1825 : Marc Antoine et sa femme déménagent le 4 août 1825 au N°10 rue des Echasses.

1836 : Marc Antoine Prestel, fabricant de Forté pianos et menuisier, 10 rue des Echasses, à Strasbourg. (72)

1838 à 1852 : Prestel, fabricant de pianos à Strasbourg. (75)

1846 : Ant. Prestel, 10 rue des Echasses, à Strasbourg. Facteur de pianos en tous genres. (90)

1850-1851 : Prestel, fabricant de Pianos, 10 rue des Echasses, à Strasbourg. (76)

1854 : Ant. Prestel, 10 rue des Echasses, à Strasbourg. Facteur de pianos droits, carrées et à queue. Expédition en France et à l’étranger. (92)

            Georg Prestel, accordeur de pianos, 10 rue des Echasses à Strasbourg. (92)

1859 : Annonce : « Pianos, spécialité de pianos droits et à cordes obliques. A. Prestel 3 impasse des Echasses à Strasbourg. Envoi en France et à l’Etranger ». (114)


Annonce vers 1900

1860 : Ant. Prestel, 3 impasse des Echasses, à Strasbourg. Facteur de pianos droits, carrées et à queue. Expédition en France et à l’étranger. (93)

1860 : Prestel, 3 rue des Echasses à Strasbourg,  participe à l’exposition universelle de Besançon et présente des pianos en palissandre.

1861 : Prestel de Strasbourg,  participe à l’exposition universelle de Metz et obtient une mention honorable pour  ses pianos droit. (141)

1867 : Prestel médaille de Bronze à l’exposition de Paris.

1878 : A. Prestel, facteur de pianos, 3 impasse des Echasses, à Strasbourg. (94)

1880 : Jos. Ant (le fils de Marc Antoine), Prestel, facteur de pianos, 3 Stelzengässchen, à Strasbourg. (95)

1886 : A. Prestel, facteur de pianos, 3 Stelzengässchen, à Strasbourg. (80)

1895 : Dans la liste à Strasbourg. (1)

1898 : A. Prestel, fabricant de pianos 6 rue des Juifs.

1901 : A. Prestel, 6 rue des Juifs, à Strasbourg. Pianos et Harmoniums. (54)

1930 à 1958 : 6, rue des Juifs à Strasbourg. Pianos et Harmoniums. Fondé en 1820. (55)

2015 : Pianos Ades-Prestel à Ingersheim (Haut Rhin)


Bottin de 1920.

Comment se cultiver en écoutant de la bonne musique. Roxy Coss en live.


samedi 29 mars 2014

Instruments anciens : COUSINEAU Père et Fils facteurs de Harpes et de clarinettes à Paris ?

Une jolie clarinette en Ut à 5 clés de la collection de José Daniel TOUROUDE nous laisse songeur ; en effet elle porte la marque : "COUSINEAU Père et Fils à Paris".

C'est l'un des seuls instruments à vent portant cette marque que nous connaissons.

Seul le pavillon porte cette marque assez effacée. La clarinette est en buis, baguée ivoire à cinq clés carrées en laiton ; la facture est particulièrement fine en particulier le guide creusé dans le bulbe pour la clé de Mib.

Cette clarinette a sans doute été réalisée par un facteur inconnu (où par l'atelier de Cousineau ?) vers 1810.
Les COUSINEAU père et fils étaient des facteurs de harpes très célèbres. Le père Georges COUSINEAU (1734-1800) était facteur de harpes et de guitares, "mais il vendait instruments et œuvres musicales, témoin cette étiquette collée à l'intérieur d'une contrebasse à trois cordes" du musée de la musique de Paris : "Rue des Poulies, vis à vis la colonnade du Louvre, à la Victoire. Cousineau, luthier, fait et vend harpes, lyres, violon, violoncelle, contrebasses, pardessus de viole, alto-viols, guitares, violes d'amour, mandolines, sistres et autres instruments de musique. Il vend aussi des cordes de Naples et tient magasin de musique française et italienne. Son épouse (Madeleine RENAULT) grave la musique". (Constant PIERRE "les facteurs d'instruments de musique" 1)
Détails d'une harpe de Cousineau père et fils vendue à Drouot.


Il avait fait son apprentissage à Paris en 1750 chez le luthier François LEJEUNE : A la Harpe Royale" et obtenu son brevet de maîtrise en 1758. Très curieux il s'intéressait à toutes les nouveautés  et même à l'harmonica.
"En 1775, Cousineau s'adjoignit son fils Jacques Georges COUSINEAU (1760-1836), lequel entra le premier avril 1776, en qualité de harpiste, à l'orchestre de l'opéra, qu'il quitta le premier janvier 1811....En 1772 COUSINEAU père joignit à son commerce, la vente des pianos anglais, ce qu'il faisait savoir dans les papiers publics : "le Sieur Cousineau vient de recevoir des piano forte d'Angleterre des meilleurs facteurs". (1)
Jacques George COUSINEAU (BNF).
Vers 1780 Cousineau père remplace les crochets de harpes par des béquilles, ce mécanisme ne modifie pas l'axe de la corde qui tient ainsi plus longtemps l'accord.
Piano Forté portant la marque Cousineau. (Musée de Bruxelles)
"En 1781, il voulut donner à la harpe, la facilité de produire les ré, sol, do, et fa b et les ré, la et si # par l'adjonction d'un second rang de pédales, ce qui en portait le nombre à 14 et procurait 21 demi-tons, résultat que Sébastien ERARD devait obtenir plus pratiquement quelques temps après par le double mouvement des sept pédales ordinaires". (1)
"La leçon de harpe de la demoiselle d'Orléans" : par Jean Antoine GIROUST (1753-1817).
Représentation d'harpes de Cousineau dont une harpe d'enfant.
 En 1781 également Cousineau obtient le titre de "Marchand luthier de la Reine" et en 1784 il est nommé "Luthier ordinaire de la Reine". En 1789, la raison sociale devient "Cousineau père et fils, marchands luthiers à Paris".
Cousineau père acquiert en 1798 d'un amateur belge, Jean Michel RUELLE, le secret d'un mécanisme nouveau, les chevilles tournantes. Les demi-tons sont obtenus par la cheville même où sont attachés les cordes, sans le secours de la pince ou du crochet, par le mouvement de rotation de la cheville sur son axe.

Dessin des chevilles tournantes du Brevet de 1799. (INPI)
Mais l'inconvénient réside dans le fait qu'il y a des perturbations continuelles de la tension des cordes, qui ne peuvent garder l'accord et cela à nui à cette innovation. Jacques Georges Cousineau qui était de 1804 à 1809 le maître de harpe de Joséphine de Beauharnais avait réalisé un modèle à chevilles tournantes pour l'impératrice (voir l'illustration ci-dessous).
Harpe à chevilles tournantes pour l'impératrice Joséphine.
(Musée de la musique de Paris)
Après le décès de sa première femme Adélaïde BOURGUIGNON, il épouse le 4 avril 1815 à Paris Amélie Louise SEJAN (1797-1890), la fille d'un célèbre organiste Nicolas SEJAN (1745-1819), titulaire des orgues de Notre Dame.

Nicolas SEJAN organiste de Notre Dame de Paris.
Jacques Georges a écrit des sonates pour harpes et écrit une méthode célèbre pour la harpe. Le père Georges était membre fondateur de la loge : le Point Parfait et celle des Amis de la Liberté ; son fils a écrit une marche des Samnites pour le point parfait en 1802.

Jacques Georges Cousineau est décédé à 75 ans le 11 janvier 1836.

Atelier d'un luthier selon l'encyclopédie de Diderot.