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mercredi 13 novembre 2013

Psychologie des collectionneurs d'instruments de musique à vent. Dernier épisode.

 Cet article est publié en 4 épisodes.
 
Si vous voulez lire les épisodes précédents : cliquez sur ces liens.

 
 
Troisième partie 

Quatrième partie
 
Par José-Daniel TOUROUDE, docteur en sciences sociales

Collection (partie) petite clarinette de José Daniel Touroude.
 
Question n°9  Quel est le rapport du collectionneur avec le temps car il en parle souvent ? 

Le collectionneur est un restaurateur défenseur du patrimoine d’objets anciens qui transcende le temps .
En choisissant un objet ancien symbole qui a du sens pour soi, le collectionneur souhaite se rattacher à une valeur sûre, stable, viable qui traverse le temps. Par la collection, on se plonge dans le passé (généalogie, analyse des techniques passées…) mais aussi dans le présent (réseau de collectionneurs, achat-vente, rédaction de son catalogue…).
Collectionner, c’est être un passeur de témoin, par l’intermédiaire d’objets entre des personnes disparues et d’autres à venir. On défie la mort car l’objet continuera à fasciner d’autres personnes.
Dans nos catalogues on indique la traçabilité de l’objet et la continuité  (ex-collection de Monsieur X).
Collectionner est un « passe-temps » qui génère des habitudes qui servent à gérer et à maitriser le temps, en créant aussi une source de plaisirs. Le collectionneur attribue aussi un pouvoir et une valeur aux objets parce que leur présence et leur possession les protègent de l’anxiété et du temps qui passe. Collectionner des objets anciens renvoie à la notion de temps, au contrôle du temps, au patrimoine à transmettre mais aussi à l’esthétique de l’objet d’art, témoin de la position sociale, du goût et de la qualité du collectionneur.
Transcender le temps est un des non-dits essentiels du collectionneur et on peut adapter un postulat de la philosophie chinoise. «Si je collectionne, ce n’est pas pour passer le temps mais pour que le temps ne me tue pas ! »
Une interrogation pour tous les collectionneurs est la transmission du patrimoine, la continuité de la collection, ce qui confirme leur utilité personnelle et leur valorisation narcissique. Collectionner certains objets anciens est une valeur essentielle qui contribue à protéger le patrimoine culturel dans un monde où tout se jette après consommation. Le collectionneur a comme fonction de protéger aussi le patrimoine et est proche des bénévoles qui leur vie durant restaurent un vieille bâtisse digne d’intérêt mais malmenée par le temps et les hommes.
Vendre une partie d’une collection qui a demandé des décennies d’efforts est souvent difficile et mal vécu par le collectionneur qui ressent souvent qu’on lui enlève une partie de son identité, de sa personnalité ou de son œuvre (certaines collections sont agencées et perçues comme de véritables œuvres d’art) tant il a investi de lui-même dans sa collection.
On n’aime pas voir une collection maltraitée, des instruments sales et rouillés, en vrac dans une malle. Leurs propriétaires ne sont pas des collectionneurs et pourtant certains et beaucoup de musées laissent leurs instruments «dans leur jus» pourrir et rouiller. C’est un mépris pour le facteur qui a réalisé cet instrument et pour le musicien qui l’a souvent choyé.
Une question demeure : que faire de votre collection à votre mort ?
Là les avis sont partagés et difficiles à exprimer. Beaucoup parlent de la continuité de leur collection après leur mort : musée, trouver un successeur, vente … et la plupart refuse en première analyse la dispersion de leur collection à leur mort. Pourtant après l’énoncé du principe de non dispersion, certains pensent quand même la remettre sur le marché pour des motifs économiques pour que la famille profite des bienfaits de la passion, ce qui transforme et justifie alors post mortem que la lubie passée et critiquée était en fait un placement avisé !
Mais le souhait de la plupart est une vente groupée de sa collection avec un catalogue qui montre. l’homogénéité des achats, la communication des notes pour les éventuels acheteurs afin qu’ils continuent les recherches. Mais à qui ? Le mieux est évidemment l’achat de la collection entière homogène par un autre collectionneur, qui est exposée et reste dans le circuit, et qui continue sa vie comme objets de collection, regardés par un collectionneur passionné qui va continuer à les « chouchouter » mais c’est rarissime car chacun ne cherche que quelques objets bien spécifiques. L’idéal pour tous serait un musée qui expose et fait vivre le travail réalisé, en gardant l’aspect homogène avec une salle à son nom et les connaissances, le savoir, le travail (pour ceux qui écrivent) servirait de matériau à une étude, voire une thèse. Le pire pour tous est  aussi le musée ! que leur collection finisse dans une malle dans la cave d’un musée ! car nous savons tous que les musées d’instruments sont malheureusement souvent que des cimetières qui stockent et sont souvent peu intéressés par vos trésors. 

Maître LAURENT à Vichy.

Les peurs du collectionneur : Outre la dispersion et l’enterrement de la collection, l’autre peur est sans nul doute la sécurité de ses objets, la perte et la disparition (vol, incendie…) de sa collection et tous sont angoissés à cette idée. Les objets disposent d’un poids affectif car il représente des décennies d’efforts, de découvertes, de recherches, d’études…. et leur disparition serait pris comme une catastrophe difficile à surmonter.  Les mesures de protection pour protéger sa collection sont omniprésentes et souvent avec des pratiques ingénieuses à défaut d’être inviolables. Quand on parle de disparition, tous les objets n’ont pas la même valeur et les peurs sont différentes. La peur est de disperser, abîmer, empêcher de continuer l’élaboration lente et minutieuse de la collection, perte du temps consacré à la collection, perte de l’argent investit, perte de certaines pièces rares ou préférées, destruction d’objets rares voire uniques. Déjà la décision de vendre un objet de sa collection est difficile et prends parfois des années pour s’en séparer et toujours après une réflexion approfondie mais la perte brutale est difficilement envisageable. En effet, collectionner est une entreprise personnelle et souvent solitaire car la possession est le lien le plus intime qu’un individu puisse avoir avec des objets sans en faire toutefois des objets fétiches ou sacrés comme le font les religieux ou les superstitieux.  
Le collectionneur prête difficilement sa collection et la séparation doit être courte. Il ne l’échange pas non plus contre une autre temporairement afin de contempler une autre collection. Si la motivation était seulement esthétique, les collectionneurs échangeraient ponctuellement leurs objets mais en fait le désir de possession et le lien personnel, intime est souvent le plus fort. Certains vont même plus loin et ils cachent la collection pour ne la montrer qu’à quelques privilégiés dignes de la contempler et cela renforce le sentiment d’être un initié, d’être digne et d’avoir été choisi pour admirer leurs trésors. D’ailleurs entre collectionneurs, le fait de dire que l’on ait vu des collections confidentielles ou à l’autre bout du monde que les autres n’ont pas vues, rehausse le prestige de la personne. Si prêter sa collection est délicat, l’exposer au contraire est souvent un réel plaisir et même la faire photographier par autrui pour constituer une base de données est souvent bien perçu.

Exposition 2011 à Lille
 
Question N° 10:  Avec les collectionneurs, ce qui me surprend toujours c’est l’organisation voire la mise en scène de leur collection.
Le collectionneur est un organisateur du rangement, qui classe et expose ses trésors. Le collectionneur aime que sa collection constitue une composante de son environnement et qu’elle soit visible. Mais il veut un univers pensé, ordonné, classé, contrôlé, harmonieux et mis en valeur dans une vitrine comme un trésor ou un objet précieux dans un musée.
Le collectionneur aime la précision. Le classement l’aide à élucider les énigmes posées par tel objet, telle estampille. Il n’aime pas casser ou jeter, car un objet a une valeur en soi, pour soi ou pour un autre qui peut les collectionner. Ces personnes sont toujours heureuses de découvrir un nouvel objet. Parallèlement, il a ses notes, ses écrits, son catalogue où il intellectualise sa collection d’objets comme si ce champ de recherche était crucial à connaître. Il aime se réfugier dans cet univers d’objets qui a du sens pour lui.
Le collectionneur éprouve pour les objets un attachement passionnel surtout quand il met quelque chose de lui dans ces objets : sacrifices financiers pour les acquisitions, recherches pour mieux les connaître, classement ordonné, expositions dans des vitrines, restauration pour leur redonner leur beauté originelle…  ainsi sa collection le rend souvent heureux : c’est son chef œuvre. Certains critiques y voient le fait que dans un monde incontrôlable, le collectionneur enfant puis adulte se crée un monde à lui qu’il maitrise et s’entoure d’objets qui soient contrôlables. Cet argument laisse les personnes interrogées assez dubitatives….Le fait de collectionner est une entreprise très personnelle et souvent solitaire exprimant la valeur de soi. La possession est le lien le plus intime qu’un individu puisse avoir avec les objets. Il arrive à vivre une partie de sa vie à travers ses objets et sa collection le valorise. La collection est bien un reflet de la personnalité, dans un paysage social donné, à un moment donné.
 Le collectionneur introverti enferme ses objets à l’intérieur d’un cercle magique, un sanctuaire, une pièce qi est un lieu de recueillement où la mise en valeur est réalisée pour la seule contemplation du propriétaire. Certains, très minoritaires vont encore plus loin et sont de véritables accumulateurs d’objets, solitaires, ayant un minimum de contact avec les autres, cachant leurs collections.
Mais pour le collectionneur extraverti, la collection est généralement exposée et mise en valeur dans des vitrines, protégées et disposées selon un ordre établi et montrée avec un véritable rituel.  Il est fier de sa collection, alors naturellement elle se trouve mise en valeur dans le salon, la salle à manger et les vitrines ont des places stratégiques.  La consommation de sa collection est apparemment une expérience visuelle mais en fait, le collectionneur admire son trésor et l’agencement rationnel de ses objets, leur bon état de conservation, la possibilité de les voir et de les prendre. Il y a un plaisir visuel évident mais aussi tactile de les prendre et un plaisir intellectuel de connaître sans cesse tant de choses sur ces objets.

Bruno KAMPMANN président de l'ACIMV. 
Bien sûr elle est rangée, classée, briquée et les instruments sont placés dans des vitrines par thème. Un répertoire ou catalogue existe bien sûr. Hélas, certains en activité n’ont pas assez de temps pour  nettoyer leurs objets ce qui gâche un peu leur plaisir visuel mais ils ont l’objectif d’y parvenir quand ils seront plus disponibles (à la retraite) pour leur collection.

Question N°11 : certaines personnes pensent que les collectionneurs sont un peu bizarres voire malades ?

Ne confondons pas collection et collectionnisme !

Il est difficile d’expliquer la pulsion de la collection. Les psychologues et psychiatres cherchent une explication causale valable pour tous les collectionneurs en analysant une frange de collectionneurs obsessionnels névrosés (collectionnisme). Ils arrivent ainsi à étiqueter puis stigmatiser des personnes et peuvent généraliser les aspects névrotiques découverts à l’ensemble des collectionneurs moins atteints. C’est alors compris comme une différence de degré et non de nature. C’est un raccourci schématique montrant la méconnaissance du sujet.

Les petits soldats de Strasbourg.
D’ailleurs cela rend assez dubitatifs notre association de collectionneurs (y compris certains psychiatres collectionneurs interrogés !) On se moque facilement entre nous de nos petits travers liés à notre passion mais on ne se reconnaît pas dans l’exposé de la névrose du collectionnisme, pas plus que celui qui boit de temps à autre et qui apprécie une bonne bouteille de vin se sent alcoolique devant être soigné pour son addiction. Face à ces analyses psychologisantes, face aux jugements des médias rapides, déformés et simplifiés, les collectionneurs minimisent, se cachent ou trouvent des explications vraisemblables mais pas toujours véridiques. J’ai été surpris que certains d’entre nous n’ont pas voulus se dévoiler dans l’enquête, même avec un pseudo, de peur d’être démasqué et jugé «pour leurs travers», avec un sentiment honteux pour leur passion déviante et peu avouable ! subissant la pression sociale et ses clichés. Il ne faut pas confondre le collectionneur qui assouvit une passion qui demande d’ailleurs de nombreuses compétences et qui structure un individu et le collectionnisme qui est une maladie psychique qui dépasse les limites car le sujet est totalement fasciné par sa collection car plus rien n'existe à part sa collection.
Lorsque certains collectionneurs dérapent vers le collectionnisme, c’est qu’ils aiment plus leurs collections d’objets que les personnes de leur entourage. Lorsque la collection est la chose la plus importante de sa vie, plus importante que la relation avec les autres, que le travail, que la vie… le sujet devient malheureux, déséquilibré dévoré pas sa passion qui le pousse à des actes absurdes.

Tonton Sigmund.
Il est vrai que certains cas aberrants de malades collectionneurs ou de collectionneurs malades sont étudiés par les psychologues et psychiatres et leurs excès font sourire ou effraie. Evidemment quand la collection devient obsessionnelle et le désir d’accumuler toujours plus devient incontrôlable, l'environnement peut en souffrir. Cette passion comme toute passion est capable de dégénérer et d’emmener certains vers la dévastation de leur vie entière : profession, famille, obligations et responsabilités sociales …Tout est question d’équilibre. Notre petite réflexion vécus par l’intérieur des personnes concernées a pour but de laisser réfléchir les collectionneurs en personnes responsables et intelligentes et non d’être caricaturés par des personnes qui ne collectionnent pas et qui vous assimilent à des exemples réels de collectionneurs névrosés malades.
Mais en fait peu de collectionneurs passent les limites du raisonnable ..... ( OUF ), et le collectionneur est souvent un passionné bien sage à côté d’autres passions plus dévorantes.
La passion est contrebalancée par la raison même si ponctuellement sur des coups de cœur, la passion l’emporte sur la raison. Il suffit de voir les enchères où tous les collectionneurs ont fait leur choix avant, avec des prix inscrits et limités qu’ils ne dépasseront pas… C’est une déraison bien sage à côté de certaines addictions courantes.


Le collectionneur se sent souvent libre et heureux et pas comme on le croit souvent enfermé dans sa collection car il maitrise souvent sa passion et les comportements qui en découlent. On peut être passionné sans perdre pied ! Bien sûr, nous avons tous connu des coups de foudre passagers irrépressibles pour certains objets qu’il fallait absolument acquérir, pièce manquante du puzzle et qui font partie intégrante de la vie passionnée du collectionneur. Et parfois on se félicite pendant des années de son audace pour l’achat d’une merveille. La joie de  posséder cet objet si important est supérieure à la dépense occasionnée.
Parfois c’est le contraire, et on enrage de s’être laissé emporter pour un objet pas si essentiel que cela pour sa collection ou trop cher. Enfin tous sont contrariés, quand par maladresse, par exemple sur des enchères mal maitrisées, on loupe l’objet, qui évidemment revêt alors un intérêt encore plus grand !


Collectionneurs assumant leurs passions.
F. COURQUIN, José Daniel TOUROUDE, Bruno KAMPMANN, Denis WATEL.
 
 
La relation à votre collection si elle est omniprésente ne prédomine pas les autres relations de la vie. Certains collectionneurs se définissent comme originaux et s’en amusent. C’est juste un centre d’intérêt avant tout intellectuel et qui remplace avantageusement d’autres activités.

 

mercredi 9 novembre 2011

Compte rendu du colloque "le serpent sans sornettes" du 6 et 7 septembre 2011 aux Invalides à Paris.

Par José-Daniel TOUROUDE.

Organisé par l’Institut de Recherche sur le Patrimoine (CNRS) et le musée de l’Armée avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Société Française de Musicologie le 6 et 7 septembre 2011 aux Invalides à Paris, ce séminaire, abordant différents angles du monde du serpent a été original (c’est le 1er en France sur cet instrument méconnu) et fortement apprécié par un public averti et nombreux grâce à la  vingtaine d’intervenants spécialisés venant de plusieurs pays et les 3 concerts montrant les différentes facettes de cet instrument de la musique baroque à la musique contemporaine. 



Serpent Baudoin (collection R. CHARBIT)
 Origine du Serpent.
Elle est un peu controversée : pour l’experte américaine S. Klaus, l’ancêtre du serpent viendrait d’Italie et serait le cornet à bouquin basse car certains étaient courbés en forme de serpent avec des têtes zoomorphes notamment de dragons typiques de la renaissance italienne (exemplaires au musée de la musique de Paris)

Le conférencier italien Renato Meucci reprend la thèse de l’introduction de l’ancêtre du serpent d’Italie en France où il subira sa modification et son apogée puis son retour en Italie dans les armées napoléoniennes et son utilisation par les compositeurs italiens comme Paganini, Mercadante, Rossini, Bellini avant d’être remplacé par le « cimbasso» ou le basson russe, le trombone basse, l’ophicléide puis le tuba.
Pour d’autres, reprenant la thèse traditionnelle de Lebœuf, il serait né en France en 1590 grâce au chanoine Edmé Guillaume d’Auxerre et serait considéré comme un instrument à vent en forme de serpent, d’où son nom. En fait il apparaît que le serpent d’église fonctionnel a été créé en France.



Il s’implante dans le sud de la France (sa présence est attestée en 1602 à Avignon) puis remonte vers le Nord où il se généralise surtout dans l’Ile de France, le Nord Pas de Calais et dans plusieurs pays (notamment Flandre, Allemagne, Angleterre) avant de redescendre vers le Sud de la France à la fin de son apogée. Ainsi en Angleterre, Haendel écrit une partie pour le serpent dans sa musique pour les feux d’artifice royaux mais ne goûtait guère cet instrument.
D. Yeo rappelle l’anecdote que Haendel aurait dite en entendant le son du serpent : ce« qu’est-ce diable que ce la ? un serpent lui répondit-on. Il rétorqua « oui ! mais pas celui qui séduisit Eve ! » . En Angleterre, à l’époque d’Haendel, il n’y avait pas de serpentiste et la partie de serpent fut remplacé.
Mais en 1777, Samuel Wesley fera des marches militaires avec serpent. Eccles l’utilise dans ses opéras Rinaldo et Armida puis dans Macbeth. Purcell dans Didon et Enée.
Ramené de France comme curiosité et venant d’Allemagne par les musiciens allemands avec la bande du duc d’York, cet instrument original va se répandre dans les armées anglaises et dans les églises.
Dès 1790 le serpent a ses adeptes en Angleterre et la facture anglaise qui était de haut niveau (notamment le grand facteur T. Key) va ajouter des modifications au serpent trous chemisés en ivoire, clés en laiton, modification des trous de par la tenue de l’instrument plus horizontale, viroles en laiton du pavillon, voire agrafes métalliques entre les plis, bois plus épais alors qu’outre manche en France à la même époque, on s’orientait vers le serpent droit (sauf le basse-cor anglais de Frichot en cuivre qui était en fait un serpent droit pour l’église). Les concerts monstres organisés par Jullien en 1845 avec 20 serpents, 20 ophicléides, 20 trombones, 20 trompettes et 20 cornets à piston jouant les puritains de Bellini ! dans les jardins publics de Londres dont le fracas soulevait l’enthousiasme du public….
Puis le serpent disparaîtra rapidement remplacé par l’orgue dans les églises et les tubas et ophicléides dans l’armée. Il faudra attendre 1990 pour un retour du serpent où toujours à Londres pour voir une concentration de 58 serpentistes jouer ensemble. Record à battre…
En Allemagne, Haydn fera 3 marches militaires pour l’Angleterre avec serpent et Stöelzel au début du 18ème siècle fera des cantates avec serpent qui double la basse de l’orgue, une octave en dessous ainsi que Mendelssohn dans l’oratorio Elias.
Le serpent se répandra quelques années après dans les musiques militaires alors que le grand facteur de Dresde C.A. Grenser réalisait des serpents.
Les musiciens allemands qui tenaient leur serpent horizontalement et firent de nombreux concerts à Londres popularisèrent cette tenue du serpent. En France on a préféré garder la position verticale.
Serpents allemands et anglais vont être plus ramassés et robustes avec de plus en plus de clés et finir par être fabriqués en cuivre perdant la symétrie à la française.
Serpent anglais à clés.
Description et Evolution du serpent.

Le serpent est un instrument en bois souvent en érable (parfois en métal ou en carbone) qui est recouvert de cuir (voire de tissu collé à la poix), puis enduit de laques faites au tampon terminé par un bocal en cuivre avec bien sûr une embouchure. S. Berger, facteur de serpent a montré les difficultés rencontrées pour l’élaborer vu sa forme et nous a donné le prix actuel d’une copie (5000€).
T. Maniguet et M. Godart vont montrer l’élaboration d’un fac-similé ou copie d’un serpent à partir d’instruments du musée de la musique de Paris, d’instruments de collectionneurs et de praticiens. Une copie en fibres de carbone par S. Berger sera faite ayant pratiquement les mêmes caractéristiques, la même perce et la même sonorité que les meilleurs serpents pour que M. Godart puisse jouer à travers le monde.
Le serpent classique et basique a 6 trous et a plusieurs dimensions, du petit serpent à « l’anaconda » serpent contrebasse ! Le serpent n’est pas facile à porter, certains jouent verticalement d’autres en biais, enfin d’autres presque horizontalement et lors des processions religieuses ou dans les défilés militaires l’encombrement devient un véritable casse tête. C’est pourquoi l’évolution vers une forme droite va faciliter la mobilité malgré son encombrement. Son adaptation, malgré son encombrement quand le musicien défile, est appréciée par tous. Evidemment pas par Berlioz ! mais l’utilisation n’était plus la même….
Le serpent est la béquille des chanteurs et de plus il peut transposer facilement grâce à plusieurs embouchures, faisant des notes liées ou détachées grâce au coup de langue et en fait mettait en valeur le chantre et les mélodies. L’embouchure est donc fondamentale pour la qualité du son émis mais aussi pour réaliser plusieurs notes rien que par le jeu des lèvres. Cette difficulté va se réduire avec l’adjonction de clés qui permet plus de virtuosité.
Mais la forme différente du serpent, l’emplacement différent des trous, et l’adjonction de clés (les serpents anglais auront jusqu’à 10 clés) modifient la sonorité et les doigtés donc la pratique de l’instrument comme nous l’indique B. Kampmann illustré par le serpentiste américain D.Yeo. 
 B. Kampmann grand collectionneur d’instruments qui possède une vingtaine de serpents anciens exposera quelques pièces montrant l’évolution de cet instrument en montrant notamment différents serpents sans clés et à clés (Baudouin et Baumann au début du XIXème siècle feront des serpents très recherchés par les collectionneurs). L’évolution des serpents dans sa forme et sa sonorité (serpents droits de Forveille et serpent militaire napoléonien de Piffault) vont projeter plus de son et être plus commode à jouer dans les défilés, mais l’évolution de cet instrument s’emballe…
Ainsi sera présenté des serpents - bassons ou bassons - russes magnifiques à tête de dragons qui ont impressionnés le public, des Bass Horn chromatique…
Ce serpent de transition que l’on appellera basson - russe est fait d’un bois plus épais, avec des trous élargis et en biais ce qui changera la résonance et le son de l’instrument devenant proche de son successeur l’ophicléide qui sera inventé en 1821 par le facteur Halary.
Un bel ophicléide de Coëffet en buis et à 9 clés fut montré, celui ci supplantant le serpent avant lui même de disparaître avec l’apparition du tuba et de ses pistons.
Serpent Piffault.
Utilisation du serpent dans la musique religieuse, militaire et symphonique.


En ce qui concerne son utilisation religieuse : il est considéré comme un chanteur basse et double souvent le chant de basse qui dans les offices ou dans les chorales est souvent défaillant. Sa puissance permet de rééquilibrer la masse sonore avec les aigus et sert aussi de basse continue. Mais le plus souvent, le serpent est le seul instrument dans les paroisses et sert : soit pour accompagner le chant grégorien à l’unisson quand il n’y a qu’un seul chanteur, soit s’il y a deux voix, le serpent peut faire des combinaisons pour faire parfois le chant, parfois le contrepoint, rechercher des harmonies, parfois pour orner en faisant des petites variations voire des légères improvisations autour du thème selon la qualité du serpentiste.
Ces différentes formules nous ont été illustré brillamment par le conférencier J.Y. Haymoz et le chanteur T. Van Essen et le serpentiste Volny Hostiou.
Jean Duron nous montrera que sous Louis XIV le jeu du serpent qui servait à gonfler les basses, sera associé au basson pour un timbre plus équilibré et que le jeu sera parfois assez contrapunctique. Le trou harmonique ou le « creux français » typique de cette époque avec Couperin, Du Mont… qui valorise les voix d’enfant aigues pures auront besoin d’être soutenues par des basses solides. Le serpent alors compense le « creux français », avant d’être remplacé par l’orchestre et surtout l’orgue.
Mersenne demandait dans sa méthode de ne pas abuser de la virtuosité car ce n’était pas le rôle du serpent. En effet celui ci devait souligner les basses. Le serpent avait ses virtuoses comme Lunel resté célèbre mais aussi beaucoup de faux techniciens d’où la remarque pertinente de Mersenne.
Au 17ème siècle, les grands compositeurs comme Du Mont, Lully, Campra, Delalande n’utiliseront pas le serpent mais d’autres moins célèbres comme Brossard, Baldrati, Cosset, Grandi, Crossi l’utiliseront.
Charpentier utilisera une seule œuvre avec le serpent.
Cécile Davy-Rigaux nous montra la présence forte du serpent dans les cathédrales, collégiales, prieurés, voire la plupart des paroisses et sa présence dans les processions et fêtes religieuses.
Le concile de Trente va fixer les usages dans la musique religieuse : l’orgue et les chœurs pour les fêtes solennelles alors que pour accompagner le plain chant monodique le serpent est souhaité.
Elle dénombre plusieurs centaines de pratiquants du serpent avant la révolution française. On nomme ces musiciens simplement Serpent mais dans l’Est et le Nord de la France on les appellera serpentistes et en Normandie emboucheur de serpent. Pour éviter les confusions, le mot serpent sera réservé qu’à l’instrument. Le serpentiste professionnel était payé à peu près comme les autres musiciens en sachant qu’il y avait des virtuoses de cet instrument qui étaient itinérants, intermittents du spectacle et bien payés.
Le serpentiste professionnel était aussi souvent bassoniste voire chantre.
Mais le plus souvent le serpentiste était amateur et avait un autre métier. La plupart du temps c’était un ecclésiastique ou un ancien enfant de chœur et chanteur qui muait et qui se mettait au serpent, serpent prêté ou loué par l’église. De toute façon dans les églises pour faire les basses et accompagner le plain chant, il fallait avoir sous la main un serpentiste. C’est pourquoi la réputation des serpentistes, qui n’étaient pas toujours de bons musiciens, n’était toujours pas très bonne.
Le serpentiste était populaire dans le Nord et l’Ile de France, mieux payé et nombreux, aussi nombre d’entre eux descendirent vers le Sud (sauf le Languedoc bien pourvu en serpentistes) où la concurrence était moins forte. Les fêtes profanes utilisaient aussi la musique et des musiciens donc le serpent. Pour la musique polyphonique, le serpent donne le diapason et grâce à ses sons égaux, empêche les chanteurs de baisser, comble la basse défaillante puisqu’il double la voix. Malgré le son bruyant du serpent, il ne faut pas souffler si fort et un adolescent peut facilement faire une basse redoutable !

En ce qui concerne son utilisation militaire :

La musique militaire prend son essor et son importance de François 1er à Louis XIII (fifre et tambour) mais avec Louis XIV la musique devient essentielle et grandiose avec des percussions, des vents, des cuivres aussi bien pour l’infanterie que pour la cavalerie. Les timbales sont signifiantes au même titre que les drapeaux. « Plutôt périr que de se faire prendre ses timbales » nous indique le conférencier J.M. Haussadis.
La trompette devient obligatoire avec le tambour dans chaque régiment d’où la création aux Invalides d’une école de trompette en 1731.


Basson russe de Dubois et Couturier.
En 1772 les clarinettes, cors et hautbois renforcent la musique militaire puis ce sera le tour des serpents et cors anglais de devenir incontournables. Les serpents d’église quand ils vont à l’armée deviennent souvent serpents dans les fanfares avant de revenir serpent confirmé dans leurs églises après leurs campagnes, leur pécule et leurs blessures ! Les instrumentistes jouent à la cour, dans les défilés, les fêtes et avec la révolution, la musique sera très présente et la garde nationale en 1790 aura 80 musiciens.
En ce qui concerne son utilisation symphonique :


A partir du 18ème siècle les orchestrations sont de plus en plus complexes et le serpent est associé au pupitre des cuivres mais il ne trouvera pas sa place dans l’orchestre avec l’apparition de l’ophicléide puis du tuba et sera abandonné. Les propos de Berlioz sur le serpent seront sans appel et l’invention du tuba et des pistons rédhibitoires. Les partitions de serpent sont relativement rares car celui ci doublait la basse chantée déjà écrite en apportant de la puissance et de la rondeur dans les basses.
Certains musiciens vont utiliser le serpent : Gluck dans ses opéras Iphigénie en Tauride mais aussi Armide.
Haendel dans Israël en Egypte (avec 300 musiciens dont 8 serpents !). Haydn dans la Création du monde utilise le serpent ou à défaut le contrebasson, Gossec dans sa symphonie en Ut ou dans son opéra Atalie et Mendelssohn dans le cantique luthérien dans sa symphonie la Restauration utilisera le serpent. Même Berlioz emploiera de façon burlesque le serpent dans le Dies Irae dans sa symphonie fantastique.
Mais souvent le serpent est utilisé comme doublure et n’a pas de partition écrite pour lui spécifiquement : dans les représentations de Mozart dans la symphonie Haffner, Mehul, Bellini dans la Norma des serpents doublent et renforcent les basses à l’unisson.

En ce qui concerne son enseignement :

M De Granville nous montrera le passage du serpent de l’église à la fanfare militaire et comment la Révolution Française et l’Empire développeront cet instrument et son enseignement. Le conservatoire de Paris (INM) a une classe de serpent entre 1796 et 1802 et son professeur sera JB Mathieu. A l’opéra de Paris il y avait 2 serpents en 1792. Les églises ont leur serpent mais les armées aussi. Ainsi la garde nationale en 1793 avait 3 serpents parmi ses musiciens. Les parades, hymnes et odes patriotiques de la révolution française qui se jouaient à l’extérieur notamment avec les musiques de Gossec, Devienne, Lesueur, Catel, Lefèvre… utilisaient le serpent. C’est vrai que sa puissance de basse était nécessaire face aux autres instruments notamment l’hégémonie de la clarinette (11 professeurs à l’Institut National de Musique en 1795 sur 60 professeurs ! puis 1000 clarinettistes dans les armées napoléoniennes)
La Garde nationale puis consulaire puis impériale avait 2 types de musiciens : D’une part des soldats qui jouaient de la musique tambour, fifre, cornet et trompettes qui transmettaient des ordres par leurs sonneries dirigées par le tambour-major, militaire à la forte prestance et d’autre part des musiciens gagistes contractuels dirigés par un chef de musique artiste professionnel. Ces musiciens contractuels de qualité payés par les officiers du régiment renforçaient la musique et son prestige. Ces musiciens avaient des privilèges et pas de corvées et au terme de leur contrat pouvait changer de régiment et passer même dans la musique de l’adversaire sans dommages et sans être taxés de désertion. Les conflits dans cette dualité de soldats - peu musiciens dirigés par un militaire charismatique et les musiciens - peu soldat contractuels dirigé par un vrai chef d’harmonie aux qualités musicales reconnues étaient nombreux évidemment.
Vu la compétition entre régiments, les gagistes - musiciens professionnels vont se développer pour sublimer les parades, concerts et le paraître des régiments et de leurs chefs. Le conservatoire formait environ 400 musiciens par an, issus du peuple pour l’armée, les orchestres symphoniques, l’opéra et les théâtres. Pour le serpent qui était encombrant et couteux, le conservatoire prêtait les instruments. Mais le serpent avait une image négative, religieuse, passéiste, avec peu de débouchés et peu de jeunes devinrent serpentistes. Aussi à la première restriction budgétaire, la classe de serpent fut supprimée et les serpentistes recyclés en professeurs de solfège. En 1830 le serpent est remplacé par l’ophicléide dans l’armée, le meilleur équilibre des instruments et des aigus et graves relèguent le serpent vers l’église puis vers l’oubli. Par contre ce qui est paradoxal c’est quand commence le déclin du serpent, les méthodes de serpent fleuriront pour la province, les églises et l’étranger. Les méthodes sont assez nombreuses ce qui prouve que cet instrument était en fait largement pratiqué. L’exposé de M. Sluchin démontre que rien qu’au début du 19ème siècle, des méthodes se répandent comme celles de Metoyen, de Roze et Gossec (officielle du conservatoire), de Hardy, de Hermenge, de Heral, de Schiltz avec de nombreux duos puisque la pédagogie était alors de jouer avec son élève. Au CNSM à Paris actuellement M. Michel Godard qui est professeur de tuba et de serpent et qui a déjà formé 35 serpentistes continue le mouvement initié en 1970 par Christopher Monk dans le renouveau du serpent. Il nous a montré toutes les facettes du serpent et de ses talents dans un concert original.

En ce qui concerne son image :


Florence Getreau, co - organisatrice de ce colloque et artisan de son succès va démontrer que le serpent est relativement absent des images, peintures car il est volumineux et peu gracieux. Cette représentation comme instrument de musique est néanmoins chargé de significations car il est souvent lié au clergé, aux offices religieux. Ainsi dans le dôme du Val de Grâce peint par Mignard, on voit un ange jouant du serpent. A Albi, Mougerel a fait une sculpture aussi avec un ange, Compardel le miniaturiste du graduel de Notre Dame a dessiné des serpents et des cornets à bouquin. La chapelle royale de Versailles a dans la tribune des musiciens, différents instruments dont l’image du serpent.
Le concert: collection privée “research center for music iconography Cuny the graduate center”.
Le fameux habit de musicien de Nicolas de Larmessin montre aussi un serpent etc…Mais c’est souvent anecdotique pour signifier l’aspect religieux ou l’inventaire de tous les instruments de musique de l’ancien régime. Diderot fera un article sur le serpent dans son encyclopédie mais l’image (reprise avec les images d’Epinal) qui demeure essentielle est la représentation du clergé avec son serpent et avec la montée de l’anticléricalisme, le serpent obsolète et d’aspect comique sera associé au clergé comme caricature montrant l’ancien régime. Cette image négative du serpent restera dans la mémoire collective comme nous le montra le conférencier Christian Ahrens.

Acoustique :

A première vue le serpent ne fait que des basses mais en fait sa tessiture est de 3 octaves et demi et ses harmoniques sont intéressantes comme nous l’a démontré magistralement M. Thierry Geroux.
En effet le serpent est puissant (6 fois plus que le basson sur les mêmes notes) notamment sur sa fondamentale. Il fait 4 voire 5 harmoniques et n’a pas les mêmes qualités que le basson. Pour le basson ce ne sont pas les mêmes harmoniques que le serpent qui sont bonnes : Les harmoniques 3 et 5 sont meilleures pour le basson mais la basse faible d’où ce son légèrement nasillard. D’où un postulat qui avait été trouvé empiriquement sous l’ancien régime mais qui est désormais prouvé scientifiquement sur les spécificités du serpent : Serpent et Basson ne sont pas concurrents mais complémentaires ! L’un fait des basses fortes, l’autre comble les harmoniques des basses et les deux ensemble font des belles basses équilibrées qui vont pouvoir soutenir des chants aigus notamment des enfants dans les motets et messes au 17 et 18ème siècle.
D’ailleurs le serpentiste était souvent aussi bassoniste comme actuellement il est aussi souvent joueur de tuba. Le serpent a donc pour fonction (avec la mode française qui utilise beaucoup d’aigus (soprano, haute contre, enfants pour les voix du dessus) de combler le trou harmonique des graves, par sa puissance et ses basses fréquences, son énergie, son soutien au chant en jouant les notes essentielles du chant.
Le serpent alors était incontournable et avec le basson faisaient les beaux jours des concerts religieux baroques jusqu’au jour où l’orgue remplacera tous les instruments et par l’architecture plus modeste qui modifiera l’acoustique ce qui nécessitera moins la puissance du serpent et privilégiera les cordes.

Avenir :

Michel Godart nous a montré avec sa copie en carbone, toutes les ressources du serpent avec des sonorités même les plus bizarres utilisables en musique contemporaine. Douglas Yeo et Volny Hostiou, Jérémie Papasergio également vont montrer que le répertoire du serpent est aussi bien baroque que moderne.
Ces serpentistes passionnés repoussent les limites de cet instrument méconnu et grâce à eux, de plus en plus les spécialistes du tuba, saxhorn, trombone basse prennent comme option de jouer du serpent pendant leurs études et profitent de la mode de jouer le répertoire baroque sur instruments anciens.
Des facteurs font des copies de serpent anciens pour ces nouveaux musiciens et des collectionneurs et musées ont déjà engrangés de nombreux instruments pour les exposer au public.
Vu la complémentarité et l’esprit collectif de consensus des différents intervenants qui ont animé ce colloque d’une part et la publication des différentes communications des conférenciers qui seront publiées ultérieurement d’autre part, nous avons regroupé et réorganisé l’ensemble des propos tenus le plus fidèlement possible.
Remercions tous les intervenants pour la qualité de leurs prestations :

David Guillet et Christine Helfrich du Musée de l’Armée, Florence Gétreau et Cécile Davy-Rigaux du CNRS, Michel Godart et Volny Hostiou serpentistes et professeurs de serpent, les historiens Bernard Dompnier, Isabelle Langlois et Bastien maihot du l’Université de Clermont Ferrand, l’acousticien Thierry Geroux de l’Université Paris sud XI, Jean Duron du centre de musique baroque de Versailles, jean Yves Haymoz du conservatoire de Genève , l’ensemble les Meslanges et son directeur - chanteur Thomas van Erssen, Christian Ahrens professeur de musicologie en Allemagne…
Michel Godart et Linda Bsiri, l’ensemble les Meslanges et Douglas Yeo et les professeurs et étudiants du conservatoire de Rouen notamment la musique contemporaine de Benjamin Attahir avec le serpentiste Patrick Wibart.


Merci à tous pour ces deux jours où l’érudition fut accompagnée de la passion d’un instrument et de sa musique.


José- Daniel TOUROUDE.