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mercredi 2 octobre 2019

Essai de datation des flûtes de Clair II GODFROY (1774-1841), première et deuxième périodes (1814-1829)

Modifié le 30/11/2019
Bonjour,
Actuellement je travaille sur Clair II GODFROY Aîné et j'essaie de classer ses instruments que j'ai répertoriés. Il n'est pas facile d'y voir claire et c'est assez compliqué....donc comme à mon habitude je vais vous mettre à contribution.
Currently I work on Clair II GODFROY Aîné and I try to classify his instruments that I have listed. It is not easy to see clearly and it is quite complicated .... so as usual I will put you to work.
Par chance sur ce sujet nous avons le livre de Tula Giannini très complet, qui nous permet d'en savoir beaucoup sur ce facteur, ......mais au niveau des instruments, personnellement, j'ai du mal à tout comprendre. Donc j'ai répertorié depuis plusieurs années une centaine de flûtes (photos uniquement) que j'essaie désespérément de classer chronologiquement.....Et je commence à "entrevoir" une explication. Donc je vais essayer de vous exposer mes hypothèses......Pour que vous me fassiez des commentaires...des contradictions, des questions enfin bref, que nous ouvrions un dialogue sur ce sujet. Vous pouvez également me transmettre des éléments (photos, documents...) si vous êtes l'heureux propriétaire d'instruments de ce facteur.
Nous pouvons communiquer : par mail, par Facebook, par téléphone.....
Pour nos amis non francophones....le système de traduction de ce blog fonctionne correctement et pour ma part je peux communiquer en anglais sans trop de problème.
For our non-francophone friends.... The translation system of this blog is working properly and for my part I can communicate in English without much problem.

Cet article sera mise à jour quotidiennement pendant notre période de travail.

Dans un premier temps nous allons nous concentrer sur la première période de 1814 à 1829. Je vais commencer par faire un résumé de cette période.
Clair II Godfroy Aîné en bref.

Clair II GODFROY Aîné est né le 13 novembre 1774 à La Couture. Son père Clair I GODFROY (1750-1813) était déjà tourneur et fabricant d'instruments à vent à La Couture ; c'est lui qui  formera son fils (Marque 1). 
Marque de Clair I Godfroy.

C II GODFROY arrive à Paris vers 1800, il est ouvrier facteur d'instruments lorsqu'il épouse Marie Madeleine LETELLIER (1781-1807). Leurs deux premiers enfants, Marie Augustine et Louis naîtront respectivement en 1802 et 1803 au 6 rue Saint Denis. Les deux suivants, Frédéric Eléanor et Vincent Hypolite nés en 1805 et 1806 au 2 Passage des Petits Pères seront tous les deux facteurs d'instruments. Marie Madeleine LETELLIER décède le 17 mars 1807 à 26 ans, cinq mois après son dernier accouchement. L'inventaire après décès réalisé en 1808
(B30), permet de voir que Clair II GODFROY exerçait son métier d'ouvrier facteur d'instruments et que son épouse tenait un magasin de fruits et légumes.
Généalogie GODFROY
Cliquez pour l'agrandir.

C'est à cette période qu'il est souvent cité dans des documents comme " GODFROY dit BUFFET ". C'est cette dénomination que l'on retrouve dans la marque d'un flageolet en ébène et ivoire de la collection THICAM sans doute fabriqué vers 1808, actuellement le plus ancien instrument répertorié portant une marque de Clair II GODFROY. (Marque 2)

Flageolet Godfroy dit Buffet de la collection THICAM

Le 20 septembre 1808, il épouse en secondes noces, Marie Jeanne Joseph Geneviève GERARD âgée de 29 ans de Crécy à coté de Meaux. Ils auront deux enfants : Caroline Joséphine née en 1811, qui épousera Louis Esprit LOT et Alexandrine Clarisse née en 1813. D'après l'almanach du commerce de Bottin à partir de 1807 il était marchand de musique au N°4 rue Neuve des Petits Champs, 1810 au N°20 rue Richelieu. C'est à partir de 1812, rue Neuve des Petits Pères qu'il apparaît comme luthier, puis en 1813 au N°36 rue Coquillière avant de s'établir au 67 rue Montmartre où il exercera pendant toute son activité, (Toutes ces adresses sont situées dans le même quartier). Comme on peut le voir sur un tarif de la Maison GODFROY de 1880, cette société aurait été créée en 1814.
Période de 1814 à 1818. Lorsqu'il s'installe à son compte Clair II Godfroy a 40 ans donc une certaine expérience de  la fabrication des flûtes. Ces véritables concurrents sont peu nombreux : les Winnen, Bellissent...C. Laurent depuis 1806, date de son brevet, a perfectionné les systèmes de clétage. La flûte utilisée par le conservatoire de Paris est une flûte à 4 clés....mais la flûte à une clé est encore largement utilisée. Etant le seul représentant de la famille Godfroy installé à Paris, sa marque est " visage rayonnant/GODFROY/ A PARIS. ". dans un premier temps puis ensuite vers 1818......." visage rayonnant/GODFROY/ A PARIS/Etoile 5 branches. "

Les flûtes qui sortent de son atelier dans cette période sont plutôt : en ébène, baguée en ivoire, sans barillet, à 1 ou 4 clés en argent, à plateaux plats, dont une clé à bascule rectangulaire (avec deux cotés arrondis) vissées à des tourillons soudés sur des patins en forme de croissant de lune, vissés dans le bois. Bien sur il y a des exceptions.....si vous en connaissez envoyez moi des photos.
Flûte Godfroy première marque à 4 clés.
Vichy 2019
















Clés à bascule de la période 1814-1818. A noter les différences de fabrication : exemple des patins en croissant de lune, l'un à extrémités pointues et l'autre à extrémités arrondies. Les clétiers étaient différents.

Instruments répertoriés dans cette période de 1814 à 1818 :
*Flûte ébène, baguée en ivoire, sans barillet, à 1 clé en argent à bascule rectangulaire et patin en croissant de lune; clé plateau plat. (Vichy 11 2017) vers 1816.
*Flûte ébène, baguée en ivoire, sans barillet, à 1 clé en argent à bascule rectangulaire et patin en croissant de lune; plateau plat. (Coll. T. Giannini) vers 1816.
*Flûte ébène, baguée en ivoire, sans barillet, à 4 clés en argent, dont une à bascule rectangulaire, et patins en croissant de lune à extrémités arrondies; clés à plateaux plats. (Vichy 5 2019) vers 1816.
*Flûte ébène, baguée en ivoire, sans barillet, à 4 clés en argent, dont une à bascule rectangulaire, et patins en croissant de lune; clés à plateaux plats. (Coll. particulière) vers 1816.
*Flûte buis, baguée en ivoire, avec barillet, à 6 clés, dont une à bascule rectangulaire, et patins en croissant de lune; clés à plateaux plats. (Coll. T. NR) vers 1818.
Période de 1818 à 1829.













C'est vers 1818 qu'il change sa marque "GODFROY A PARIS" pour "GODFROY Aîné" à Paris. C'est vers cette époque aussi, que son frère Pierre GODFROY dit "jeune" (1780-1848) s'installe au 45 rue Montmartre. C'est également à partir de cette période qu'il date certains de ses instruments. En 1821, il devient "fournisseur de l'académie royale de musique. 1823, il participe, pour la première fois, à l'exposition de Paris et obtient : une mention honorable. 
 Le combat est rude pour obtenir le soutien des grands flûtistes de l'époque : Joseph GUILLOU (1787-1853) professeur de flûte au conservatoire de Paris de 1816 à 1828, Jean Louis TULOU (1786-1865) professeur au conservatoire de Paris de 1829 à 1856. La concurrence est rude d'abord avec Jacques Éléonore BELLISSENT (17783-1841) et avec son propre frère : Pierre GODFROY Jeune, voir avec la production de La Couture.











  











A partir de fin 1820 il numérote ses flûtes et la première flûte de cette période que nous avons répertoriée porte le numéro : 54 et correspond à l'année (estimation) 1821. La seconde, numéro 144 est datée 1821. Il est a noter que ces dates ne sont que des estimations et qu'il y a toujours des décalages entre la date de tournage du bois, le moment du perçage  de l'instrument, du montage des clés.....et la vente où il semblerait que le luthier apposait alors, la date, le numéro et l'enregistrait dans son livre. Cela peut donner un écart de quelques mois à 1 ou 2 ans. Ce qui expliquerait quelques anomalies rencontrées sur certains instruments au niveau de marques, de modèle de clétage, de date...ne correspondant pas à la période que nous indiquons; nous avons déjà rencontré ce problème dans nos classements des flûtes Laurent et de Tulou. 














Dans cette période, le modèle de flûte standard, de son atelier, a évolué. Plutôt en bois précieux (ébène et palissandre), à 4, 5, 6 clés, elle comporte un barillet, pompe d'accord, doublée en métal ainsi qu'une partie de la tête. La flûte est baguée " large ", plutôt en ivoire, plus rarement en argent pour les modèles de qualité supérieure. La clé à bascule passe du plateau rectangulaire plat, à l'ovale plat pour évoluer au circulaire  vers 1823-1824.  A partir de 1819-1820) les trous couverts par des clés rondes et  plates, sont fraisés et manchonnés de métal.

Les clés comportent toujours un plateau circulaire plat mais les tiges s'épaississent vers 1824.
Vers le N°1000, c'est à dire au environ de 1826 un essai est fait pour améliorer les clés. Mais cela ne concernent que peu d'instruments
En 1827, il participe à l'exposition de Paris où il obtient une médaille de bronze, alors que Bellissent n'obtient qu'une mention honorable. C'est une reconnaissance pour la qualité de sa production, et une consécration en tant que premier fabricant de flûte de Paris. Il recherche en permanence des améliorations, même s'il continue à produire des flûtes qui répondent à des besoins particuliers, comme pour cette flûte à 8 clés
Flûte à 8 clés argent et trois corps de rechange avec système de clés
particulier de 1828. (Collection Dayton Miller)
Le buis et l'ivoire sont complètement abandonnés au profit des bois précieux et de l'argent. Barillet, bagues larges sont toujours d'actualité. Les clétages deviennent plus massifs, Même si la clé à bascule est toujours présente, son plateau circulaire forme une cupule, portant un léger biseau, permettant d'accueillir des tampons épais recouverts de baudruche. Les autres clés circulaires sont en cupule légèrement biseautée. Les patins sont toujours en forme de croissant. Dans cette période de transition, l'ancien système est encore présent. Les corps de rechange sont parfois utilisés.
Flûte 5 clés de GODFROY Aîné N°1737 de 1828. (Collection Uehli HALDER)











En 1829, confronté à certaines contrefaçons, il modifie sa marque : " Déjà plusieurs facteurs portant le nom de GODFROY ont usé de ce titre pour faire passer des instruments de leur façon pour être de ma fabrique. En conséquence pour éviter toute contrefaçon, j'avertis le public que mon poinçon portera dorénavant : "Clair Godfroy aîné". Tous les instruments qui sortent de chez moi sont numérotés sur un registre de commerce. Cette précaution offre aux personnes qui leur donneront la préférence et qui achèteraient d'occasion ou ailleurs que chez moi, le moyen d'en vérifier l'origine". Tarif 1827. Source T. Giannini.












(le 11 janvier 2020) Découverte importante.

Clair II Godfroy Aîné a déposé deux plaintes en 1830 pour contre-façon. Car on pouvait lire dans un journal parisien le 24 septembre 1830 " une ordonnance de la chambre du conseil du tribunal d'Evreux avait renvoyé au tribunal correctionnel MM Jean François Godefroy, Louis Hérouard, Denis Godefroy, Denis Buffet, Martin Thibouville, Denis Noblet, Pierre Noë, Gilles Noë, Nicolas Thibouville, comme prévenus d'avoir apposé sur des instruments à vent fabriqués par eux le nom de Monsieur Godefroy Aîné fabricant à Paris et MM Bonnel, Pléannat, Rémy Génin, Buffet, Lété, Boileau et Nadau comme complices du même délit de contrefaçon pour avoir exposé en vente et mis en circulation des instruments portant la même indication contrefaite".
Dans les instruments que nous avons répertoriés l
e numéro le plus élevé que nous avons répertorié avec l'ancienne marque (AM) est 2457. Le premier numéro que nous avons relevé avec la nouvelle marque (NM) est 2776.
Cela suggère que C. GODFROY a continué sa numérotation avec sa nouvelle marque. (A vérifier)



Ci dessus vous trouverez un tableau (Modifié le 30/11/2019 en tenant compte des remarques de J. Da Silva, A. Nolan, M. Lynn. Merci à eux pour leurs remarques) résumant la production de flûte de Clair II GODFROY. Il est difficile à lire, pour l'agrandir il suffit de cliquer sur l'image.
Pour l'imprimer ce n'est pas compliqué : il suffit de l'enregistrer sur votre ordinateur en tant qu'image et de l'imprimer. 
Comment le lire : à partir des instruments répertoriés comportant des éléments permettant de les dater précisément (dates, marques, numéros....) nous avons essayé d'établir la numérotation par année avec une précision de plus ou moins une année. C'est un peu approximatif et c'est pour cela que nous vous demandons votre aide.
Donc si vous avez, connaissez des instruments de "Godfroy à Paris", "Godfroy Aîné".....Toutes les informations sont les bien venues

Une numérotation différente sera faite avec les modèles Boehm. (à confirmer) 
  

jeudi 27 juin 2019

Michael DUVAL (c1747-1815) facteur de flûtes à Maastricht. Inventeur d'un système de clés original. Michael DUVAL (1747-1815) flute Maker, inventor of an original keys system.

Guy Laurent nous avait montré une flûte de WINNEN, originale avec un système de clés que nous n'avions jamais rencontré.
Flûte en ébène, baguée en ivoire à 3 corps de rechange et 4 clés. (Coll Guy LAURENT)

Ce système tout à fait particulier nous intriguait, car aucun autre instrument de ce type n'avait croisé notre route et nous pensions que les WINNEN (Frères ou/et Père et fils.....en passant je suis preneur de toutes informations sur cette famille de facteurs parisiens ) étaient particulièrement inventifs, surtout après avoir vu le formidable basson muni d'un système de clés, lui aussi très original (fait par FELIX. Voir article sur ce sujet : Clés de Félix)
Et puis une visite au MIM de Bruxelles, accueillit formidablement par Gery DUMOULIN (encore merci pour votre accueil), pour rechercher mes poinçons d'argent sur les instruments français....me permit de croiser, une flûte à 4 clés munie du même système de clés et portant la marque de DUVAL?
Flûte à 4 clés argent de Duval à Maastricht. (Coll. MIM de
Bruxelles N°1078)
Tiens ! qui c'est celui là.....Langwill ...... : "Michael DUVAL (b Normandy c1747; d Maastricht 29 November 1815) installé depuis c1780 à Maastricht".
Depuis je n'ai pas trouvé de nouvelle information sur ce facteur d'origine française (peut être de la région de La Couture), qui devait être militaire avant de s' installer en Hollande sous contrôle français à cette époque et dirigée par Louis Bonaparte, le frère de Napoléon.
En revanche, grâce à Gery Dumoulin, nous en savons beaucoup plus sur cette flûte et son système de clés. Outre le fait que la tête de l'instrument porte la marque de Charles SAX à Bruxelles, voici ce qu'écrit V. Mahillon dans son catalogue à propos des clefs de l'instrument 
"Les clefs méritent une mention spéciale ; l’obturation des trous latéraux se fait à l’aide d’une soupape métallique au lieu du tampon ordinaire. Une ouverture rectangulaire est découpée vers le milieu de la clef, dans le sens de sa longueur ; cette ouverture s’emboîte sur une pièce de bois, également rectangulaire, laissée en relief sur la périphérie du tuyau et qui sert ainsi de guide au mouvement de bascule de la clef. Une vis traverse deux des côtés de l’ouverture rectangulaire de la clef, ainsi que la pièce de bois, de sorte que les deux extrémités de la vis servent de pivots à la clef." (Source Gery Dumoulin MIM de Bruxelles)
Photos diverses de détails de la flûte de Duval.
(Source Gery Dumoulin, MIM Bruxelles)
En fait on voit que M. DUVAL avait repris le système anglais des "pewter plugs" en étain breveté par Richard POTTER (1726-1806) dans son brevet de 1785, qui ne rencontra aucun succès en France mais très utilisé en Angleterre et à Vienne au XIX éme siècle.

L'innovation des flûtes de DUVAL concerne le système de fixation des clés par un système de blocs améliorés. C'est aussi une des rares applications du système Potter trouvée sur une flûte "Française"....système utilisé également par J.D. Holtzapffel à Paris, mais avec des tampons en cuir.


Flûte Holtzapffel
Coll. RP
























Il existe également une flûte de GODFROY Aîné de ce modèle, montrant que les "innovateurs" passaient par des facteurs plus prestigieux pour vendre...leurs systèmes , comme DUVAL l'a fait avec WINNEN. De plus cela montre que le système des "pewter plugs" a bien été proposé sur le "marché" français mais sans succès. 
Flute Godfroy Aîné à 8 clés dans la "façon" de
Holtzapffel. (Ebay)
Il existe une flûte à une clé de DUVAL, dans la collection de Dayton MILLER portant la marque : "DUVAL/12/A MAESTRICHT". (DCM 418)




Une flûte en La,  antérieure à cette innovation de DUVAL, mais qui comporte néanmoins une clé à "pewter plug", montée sur un bloc. Elle comporte également une patte originale évasée à l'extrémité. (Musée de la musique de Paris : E.980. 2 . 5) 

 On peut voir à travers cet exemple, comment les innovations circulaient en Europe entre les différents facteurs, fin XVIIIème, début XIXème.

Pour lire  cette article en musique, nous vous proposons d'écouter la flûtiste Anna BESSON.



lundi 7 janvier 2019

BONNEVILLE Flute ? Vous avez dit flûte Bonneville. En argent ou en plaqué? Et quel numéro ? Qui était Auguste BONNEVILLE? BONNEVILLE? You say Bonneville flute? Silver or silver plate? Which number? Who was Auguste BONNEVILLE?

Pour les flûtistes, les collectionneurs......BONNEVILLE  est un nom famillié et synonyme de flûtes prestigieuses.....Mais le saviez-vous c'est aussi une marque de Motos  chère (dans tous les sens du terme) à James DEAN.
James DEAN sur sa moto Triumph Bonneville.
Mais aussi un modèle de guitare électrique : DUESENBERG BONNEVILLE.

Vous allez dire que je "ratisse" large.......en ce moment pour faire de l'audience? C'est vrai, vous avez raison car un des principal reproche ( en plus des fautes d'orthographes et de grammaire) fait à ce blog est le fait d'être trop spécialisé ....un de nos abonnés m'a demandé de le rayer de la liste, car il n'y avait pas d'article sur le Cor de chasse ....
Mais revenons à BONNEVILLE, comme en ce moment je commence a rédiger mon bouquin sur les poinçons j'avais à écrire, une demi-page sur ce facteur de flûte.....donc quelques recherches dans les ouvrages fondamentaux..résultats : Bof. Heureusement il a le blog de Jean Jacques BONA pour l'histoire (Luthiers Vents) et celui de Gary LEWIS pour les flûtes (Gary Lewis) où l'on trouve de vraies informations, points de départs de recherches plus approfondies. Car dans le milieu des flûtistes et des collectionneurs ont parle de "flûte Bonneville", "Lot", "Rive"....On joue sur Lebret, Barbier, Tulou....Le facteur devient objet ....marque, mais on ne connaît pratiquement rien d'eux, rendez-vous compte il n'existe actuellement aucune photo, aucun portrait.
Pour BONNEVILLE, par exemple cette marque concerne trois générations et au moins quatre personnes. Auguste Adrien BONNEVILLE est né le 13 septembre 1819 à Bessancourt, petite ville du Val d'Oise (95).
N°29 vers 1876 sans AB cursives.
N°3928 vers 1914













Il épouse Sophie Joséphine POIRON (1814-1877)  à Paris le 12 octobre 1844. Leur premier fils, Henri Léon est né le 26 mai 1847 à Paris, suivi le 8 juin 1854 d'Alphonse Edmond et d'Eugène Lucien le 15 octobre 1866. En 1858 il crée le fonds de commerce BONNEVILLE. En 1869 il est cité dans l'inventaire après décès de V.H. GODFROY  comme " Bijoutier : 9 rue Corbeau" travaillant pour ce facteur, tout comme Claude RIVE et Jules BELORGEY Fils. Sans doute fournissait-il les clés d'instruments. 
Marque d'une flûte cylindrique de V.H. GODFROY de la période
de collaboration avec A. BONNEVILLE. On peut constater que
A. BONNEVILLE s'est inspiré de la marque de Godfroy pour
 réaliser la sienne. Il serait intéressant de comparer les instruments
de ces fabricants de flûtes notamment au niveau des clés.
En 1876, toujours 9 rue Corbeau, il commence sa propre fabrication de flûtes en compagnie de ses fils, Alphonse Edmond "mécanicien" à la même adresse et Henri Léon, "fabricant d'instruments de musique" 21 rue Bichat.
Marque des flûtes en bois
notamment des piccolos.
N°2138 piccolo du Musée
de la musique de Paris
vers 1897.
Une gravure légèrement
différente pour cette
flûte 4457 vers 1918.















Entre 1885 et 1888 l'atelier devient "BONNEVILLE et Fils" toujours rue Corbeau et obtient en 1888 un brevet pour "une flûte à anneaux sans tampon. Le passage à la raison sociale BONNEVILLE et Fils vers 1885 correspond sans doute au départ en retraite d'Auguste BONNEVILLE  qui avait 66 ans à cette date. Il était temps de laisser la place à son ou ses fils (Il reste à déterminer lesquels des trois fils travaillaient dans l'atelier). Néanmoins  c'est le fils Cadet : Alphonse Edmond BONNEVILLE (1854-1925) qui prend réellement la succession de son père . Si la raison sociale change, la marque des instrument reste la même et la marque "BONNEVILLE Fils" rencontrée sur certains instruments n'a rien à voir avec cette période.
Le nombre de flûtes et piccolos fabriqués par Auguste BONNEVILLE " le père" (ou sous sa direction) est assez faible comparé aux 6000 instruments (Estimation) au total. Nous estimons  à 1000 (A confirmer) le nombre d'instruments fait sous l’ère d'Auguste Bonneville père (1876- c1885).

Flûte N°29 en métal argenté (Silver plate).
Piccolo N°879
Vers 1883
Il serait très intéressant d'analyser les différences de facture et de qualités musicales des instruments de ces différentes périodes, pour notre part nous n'avons pas les compétences suffisantes pour faire ce travail. Peut-être que certains spécialistes (Suivez mon "regard appuyé et insistant") pourront se lancer ?
Il est a noté qu'aucune flûte en argent de cette période, ne porte de poinçon. Le poinçon "A Lyre B" bien connu de Bonneville a été enregistré le 22 décembre 1899, donc largement après la première période et après le décès d'Auguste BONNEVILLE.
Poinçon Bonneville enregistré  le 22 décembre 1899.
C'est également au (x) Fils que l'on doit le brevet de quinze ans obtenu le 5 mars 1888 pour "L'application d'anneaux mobiles sans tampon aux flûtes à perce cylindrique en métal".
Brevet 189126 de Bonneville  et Fils. (Source Inpi)














Le principe de ce brevet :












Flûte N°1956 (Vers 1894) appliquant ce brevet sur deux plateaux.
(Cheminées très hautes) 












Ce brevet n'a sans doute pas rencontré un grand succès. Au début les 5 plateaux ouverts des flûtes BONNEVILLE comportaient ce système, puis ensuite seulement deux comme dans l'exemple ci-dessus de notre collection, puis après il a été abandonné. Au départ en 1888 Alphonse BONNEVILLE avait prévu une numérotation différente et une marque sur laquelle avait été rajoutée "Breveté", comme cela avait été fait chez Godfroy.
Flûte à 5 plateaux système breveté
N°6 avec une marque sur laquelle
a été rajoutée "Breveté"
Vers 1888. Coll. Gary Lewis.

























Le 4 décembre 1895, Auguste Adrien BONNEVILLE décède à 76 ans, rue Corbeau. Alphonse Edmond  BONNEVILLE, fils cadet prend la suite et déménage vers 1895 au 44 rue Saint Sébastien avant de s'installer définitivement au 140 Bd Richard Lenoir. A l'exposition universelle de Paris, de 1900, Alphonse Edmond Bonneville obtient une médaille d'or

Auguste Lucien BONNEVILLE (1880-1944) fils de Alphonse Edmond, avait son propre atelier sous le nom de BONNEVILLE Fils, de 1908 à 1912 au 84 faubourg du Temple (Paris 10).  Il est déclaré en faillite le  31 janvier 1913. Quelle était la qualité de ses instruments et étaient-ils différents de ceux de son père et de son grand père, nous ne pouvons le dire. Sa marque comportait la mention fils et sa numérotation d'instruments allait de 1000 à 1500 (à confirmer).

Flûte Bonneville Fils
en argent avec plaque 
d'embouchure en or.
Vente Enghein
Marque Bonneville Fils
Flûte Bonneville Fils
en argent avec plaque
d'embouchure en or

























A la suite de sa faillite en 1913 Auguste Lucien est-il revenu travailler avec son père, nous ne pouvons le dire, mais cela est fort probable.  Mais c'est dans cette période que l'atelier a été le plus productif. Alphonse Edmond Bonneville est décédé le  16 novembre 1925. Le fonds de commerce Bonneville a été vendu le 28 octobre 1835 à Mr Dubois, fabricant d'instruments de musique.



A partir d'informations transmises par nos amis et nos lecteurs nous avons essayé de réaliser un 
Essai de datation des instruments Bonneville en fonction de leur numérotation.
Les dates sont données avec une approximation de 2 à 3 ans. Cette numérotation ne concerne pas les instruments portant la marque Bonneville Fils et certain portant la marque classique plus breveté et à numéro de 1 ou 2 chiffres.

Notre échantillon  comporte actuellement : 170 instruments
Nous avons comme dates certaines : N° 2400 (première flûte portant le poinçon "A Lyre B" vers 1900 - N°3996  pour juillet 1915 - N°5059 datée 18 avril 1923. Dernier N° 5611 vers 1935.
1895 : Auguste Bonneville décède à 76 ans. Alphonse Edmond Bonneville lui succède.
1899 : le 22 décembre : insculpation du poinçon "A Lyre B". (Actuellement la première flûte de notre échantillon comportant les poinçons d'argent "A lyre B" porte le numéro 2400) 
1925 : le 16 novembre : décès d'Alphonse Edmond Bonneville à 71 ans.
1935 : le  28 octobre vente du fond Bonneville à Mr Dubois.

De 1876 à 1900 : nous avons une moyenne de 100 instruments par an. De 1900 à 1915 : 102 instruments de moyenne par an. 1916 à 1923 : 136 instruments par an (Sans doute incluant la fabrication d'autres instruments comme la clarinette ?). A partir de 1924 une adaptation décroissance des 468 instruments restant.

Voici le résultat : A vous de nous dire ce que vous en penser et à nous aider à affiner cet essai.