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samedi 30 mars 2019

Nicolas SULOT (1780-1858) inventeur de violons "ondulés" à Dijon. Nicolas SULOT (1780-1858) inventor of "wavy" violins in Dijon.

Signature de Nicolas Sulot en 1818.

Nicolas SULOT est né le 19 juillet 1780 à Châtillon sur Seine (21). Il était le fils de Pierre SULOT employé. Violoniste et professeur de musique à Dijon il épousa Jeanne NAUDET  (1791-1868), le 9 juillet 1818 à Dijon et reconnaissent quatre enfants : Jean Hubert (1813), Louis Robert (1815), Bernarde (1816), François (1817). Ils auront 14 enfants dont la plupart seront musiciens à Dijon et à Paris. Il s’intéressa à la lutherie dès 1828 et obtient  le 17 décembre 1829 un brevet d’invention de 15 ans pour « une table d’harmonie à ondulations qui peut être adaptée à tous instruments à cordes de quelque nature qu’ils soient ».

Dessin du Brevet de Sulot. (Source INPI)


































Pourquoi des tables ondulées ? « ….mon moyen nouveau permet d’augmenter le volume d’air renfermé dans l’instrument et par conséquent d’en augmenter les proportions ». Mais ses recherches ne se bornaient pas aux « tables ondulées », il étudiait également toutes les solutions pour améliorer la sonorité : « Éclisses droites, table plane avec éclisses droites, table convexe à ondulations horizontales sur éclisses courbes, table à courbures progressives convexes et à ondulations…… » Il essayait de trouver la meilleure combinaison.
Violon Sulot à table ondulée. (Vente de Vichy 2008)
Tous les instruments de Nicolas SULOT étaient en fait fabriqués par Claude Raymond HENRY (1799-1850) de Dijon, luthier de Mirecourt qu’il avait convaincu de s’installer à Dijon en 1829. C’est d’ailleurs chez lui que son treizième enfant, Bernarde Mélanie SULOT née le vendredi 13 novembre 1829, décède onze jours plus tard. Bien souvent on attribue ces violons à Henry LAPOSTOLET ou Claude Henry LAPOSTOLET, erreur résultant du dictionnaire de René Vannes qui confond le père et le fils. En effet Joseph HENRY-LAPOSTOLET (1828-1894) professeur de contrebasse et marchand de musique, qui avait repris la boutique de son père Claude Raymond HENRY à sa mort le 10 septembre 1850, avait épousé le 12 mai 1851 à Sombernon (21) Philiberte Marie LAPOSTOLET et pour se différencier de son père avait associé son nom à celui de son épouse : HENRY-LAPOSTOLET  d’où ces nombreuses confusions entre nom et prénom.
Étiquette de Joseph HENRY-LAPOSTOLET de 1851 postérieur à l'activité de SULOT à Dijon
Dans son dossier de brevet de 1829, il ne décrit que les violons : « ….Mais je n’ai mis sur mon plan que le violon parce que je ne m’occupe maintenant que de de cet instrument. J’aurai donc soin selon que je perfectionnerai les autres instruments d’en envoyer le plan et la description des courbes des éclisses….. ».
Il existe une table de contrebasse avec ondulations au Musée de la lutherie de Mirecourt signée de Claude Raymond HENRY  daté de 1830. (Information Anne Sophie Benoit)
Table de Contrebasse modèle Sulot réalisée par Claude Raymond Henry.
(Musée de la lutherie de Mirecourt)

Violon expérimental de N. SULOT. (Musée de Bruxelles).
Mais Nicolas SULOT ne préconisait pas seulement l'ondulation pour les instruments du quatuor, mais également pour les instruments à vent. Il obtient une addition à son brevet pour les instruments à vent le 27 mai 1830.
Schéma pour l'addition du 27 mai 1830 des instruments
 à vent au brevet de N. Sulot. (source INPI)

Nicolas Sulot continua de demander des additions à son brevet dans lesquelles il précisait « son invention »  comme en 1830.
Détails de descriptions des tables d'harmonies à ondulations. (Brevet 1830 Inpi)
Mais il semble avoir été  obnubilé par le fait que l’on puisse lui « prendre » son invention.  C’est ainsi qu’il agrémente ses demandes de souhaits originaux : « Lorsque j’ai demandé le brevet d’invention, je ne connaissais pas les lois et ne pouvais pas penser qu’il existât un article pareil à celui qui concerne les déchéances : Section VII. 7° cas : déchéance de tout brevet qui prendrait hors de France un titre analogue au sien et pour le même objet »
Donc en conséquence il demande que l’on change la loi …  « Car dans le cas contraire je prendrais mes brevets à l’étranger et on m’accorderait ensuite l’importation que nos lois permettent sans scrupule… »
« PS : Les observations que j’ai l’honneur de vous faire d’autre part sont tellement vraies qu’un individu vient d’arriver tout exprès de Mirecourt pour tâcher de séduire mes ouvriers afin d’obtenir des renseignements sur mon système et les porter hors de France ».
Il obtiendra le 31 mars 1841 un brevet de 10 ans « Pour un système général double, triple pour tous les instruments à cordes et à table d’harmonie »….préconisant de doubler les tables pour augmenter le son.
Même chose le 8 décembre 1847, pour : « Perfectionnements apportés aux pianos grâce à un système à double voix ou double jeu de cordes ». Système consistant par un double sillet et deux chevalets, l’un inférieur et l’autre supérieur, fixés sur deux tables d’harmonies supérieure et inférieure. Nicolas Sulot était depuis 1840 installé à Paris avec sa famille et était premier violon au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris. Trois de ses fils étaient restés à Dijon et étaient musiciens, les autres l’avait suivi à Paris, c’est le cas de Jean Alexandre Sulot né en 1824 à Dijon qui sera violoniste et se déclarera facteur de pianos au 14 rue des Saints Pères à Paris à la mort de sa mère Jeanne Naudet (1791-1868).
N. Sulot est décédé à 77 ans le 21 mars 1858 à Paris.
Ajouté le 20 février 2013 : Anne Sophie Benoit du Musée de la lutherie de Mirecourt nous signale qu'un violon de type Sulot existe au Palais Lascaris de Nice, daté de 1834 il a été réalisé par Charles Victor HEUREAUX (1807-1848) luthier à Mirecourt. Ce qui montrerait que Claude Raymond HENRY n'a pas été le seul luthier à réaliser des instruments pour Nicolas Sulot.
Violon de C.V Heureaux selon le modèle de N. Sulot.
(Palais Lascaris de Nice)


jeudi 1 mai 2014

Cannes Musicales de Collection-Handled Walking Stick Musical Instruments-Spazier Stock Musikinstrumente.

Nous avons enregistré l'arrivée sur notre blog d'un nouvel abonné Daniel TRAUBE, expert et spécialiste de cannes de collection. Donc bienvenue à Daniel ; si vous voulez visiter son site voici le lien, vous n'avez qu'à cliquer :
Au XVIIe siècle la canne est portée par les puissants. " On dit que c’est Catherine de Médicis, vieillissante qui en lance la mode. Elle utilise en effet une haute canne d’ébène incrustée de nacre, qu’elle a fait venir de Florence, sa patrie d’origine. François 1er possède une canne, comme plus tard Louis XIII, puis Louis XIV, ainsi que leurs courtisans qui en firent l’une des règles de l’étiquette et même leurs comédiens l’utilisent comme symbole de grandeur dans leurs pièces. On se souvient également de la très riche canne de Richelieu. Les nobles suivent l’exemple royal et adoptent la canne. La mode est lancée". C’est entre 1830 et 1914 que la canne connaît son apogée. On ne sortait guère de chez soi, au siècle dernier, sans avoir une canne. A chaque époque les fabricants de cannes se sont investis dans la fabrication de luxueux pommeaux de cannes. Les cannes de cette époque sont d’ailleurs, aujourd’hui, les fleurons de riches collections.
Canne Violon et canne flûte allemandes XIX.
Pour les cannes musicales tout commence par les maîtres de danse.

"Un maître de danse, trouvant incommode d’avoir à porter d’une main une canne, de l’autre un violon, imagina de mettre le violon dans la canne. On dut en rire ; ce n’était qu’une bizarrerie. Ce professeur de grâce et d’élégance n’avait inventé là rien de bien agréable aux yeux. Il n’eut sans doute point d’imitateurs : les maîtres de danse continuèrent à porter sous le bras ou dans leurs grandes poches leur petit violon, qu’on appelait communément « pochette ». Voila la naissance de la canne pochette....

Canne de collection violon- Handled Walking Stick Violin - Spazierstockgeige.
Canne dont la poignée se dévisse et contient dans sa partie supérieure, une pochette ; la deuxième partie de la canne renferme l’archet.
Canne refermée.

Jasha Heifetz (1901-1987) jouant de sa canne violon.
Canne flûte de collection. Handled Walkind Stick flute. Flöte spazierstock.

C'est l'instrument le plus souvent réalisé en canne ; en effet les techniques de tournage ne sont pas très différentes pour réaliser une flûte, une canne...On en trouve de nombreux modèles, du plus simple, populaire, au plus précieux.......C'est notamment le cas pour cette canne flûte et hautbois, tournée dans une seule défense de narval, vendue chez Sotheby's en 2005 aujourd'hui au Métropolitan Museum de New York et décrite dans le site de Daniel Traube. Elle a été réalisé vers 1750 par Georg Heinrich Scherer (1703-1778), pour Frédéric le Grand de Prusse qui l'offrit à son ministre des finances.    
Canne flûte-hautbois de Scherer. (Met de New York)
Détails de la canne de Scherer.

Le modèle le plus fréquemment rencontré au XIXe est une canne flûte,  à une clé (soit caché ou apparente), imitant le bambou .
Canne flûte à une clé et a corps de rechange de COSELSCHI à Sienne.
Canne flûte à une clé (cachée) anonyme.
Détail de la clé.
Il existe de très nombreux modèles à une et plusieurs clés.
Canne flûte de Ziegler à Vienne.
Canne de collection Csakan. Csakan Handled Walking Stick. Csakan Spazierstock.
Cette flûte romantique du XIXe siècle jouée "dans la nature" existe souvent en canne. Si vous voulez mieux connaître cet instrument cliquez sur ce lien : Csakan
Canne Csakan de Johann Baptiste MERKLEIN à Vienne (1761-1847). (DCM Collection)
Canne de collection Flageolet. Flageolet Handled Walking Stick. Flageolet Spazierstock.

Canne flageolet anonyme (DCM Collection)

Canne flageolet anonyme. (DCM Collection)
Canne de collection flûte à bec. Recorder Handled Walking Stick. Blockflöte Spazierstock.
Canne flûte à bec anonyme. (Collection Musée de la Villette)
Canne de collection clarinette. Clarinet Handled Walking Stick. Klarinette Spazierstock.
La réalisation d'une canne clarinette est plus complexe qu'une canne flûte, déjà par le nombre de clés, au minimum 5 ; pourtant elles sont fréquentes particulièrement au XIXe.
Clarinette à 13 clés anonyme. (Collection Vermillion)
Détails
Clarinette de Hammig à Vienne. (Vente Carelman novembre 2013 Drouot)
Clarinette Hammig.
Clarinette de Charles Felchlin à Berne (Musée de la musique de Bruxelles)
Pour en sa voir plus sur Charles Felchlin ou Felklin cliquez sur ce lien : FELCHIN
Détails d'une canne clarinette anonyme du Musée de la Villette.
Canne de Collection hautbois. Oboe Handled Walking Stick. Oboe Spazierstock.
Très rare, vous pouvez voir également au dessus celui réalisé par Scherer pour Frédéric le Grand.
Canne hautbois XIXe anonyme. (Musée de Bruxelles)
Canne de collection harmonica. Mouthorgan Handled Walking Stick. Mundharmonika Spazierstock.
Bien représenté au musée de Vermillion (USA) South Dakota.

Canne Harmonica vers 1800. (Collection Vermillion)
Canne Harmonica en bambou de Swaine et Adeney à Londres (1860-1915). (Collection Vermillion)
Canne Harmonica française vers 1890. (Collection Vermillion)
Canne de collection trompette et Cor. Trumpet and Horn Handle Walking Stick. Trompete und Horn Spazierstock.
Voici en quels termes le comte de Pontécoulant décrivait les cannes trompettes dans son livre « Douze jours à Londres. Voyage d’un mélomane à travers l’Exposition universelle » (1862), au chapitre des instruments de musique (p. 279) : « Nous ne parlerons pas, bien entendu, de ces cannes trompettes, dans lesquelles on ajoute un jeu de deux pistons près de la pomme de la canne : les Hongrois avaient déjà fait des flûtes avec leurs cannes, c’était au moins compréhensible, mais nous n’avions point encore vu qu’on pût les utiliser pour des trompettes. Le jeu de deux pistons, muni d’une embouchure, s’adapte donc d’un côté de la canne, un petit pavillon de l’autre, et le promeneur peut ainsi se distraire des ennuis de la marche en jouant des airs sur sa trompette. » (Source Laurent Bastard).
Nous n'avons pas trouvé de canne trompette à pistons, mais quelques cannes trompettes naturelles.
Canne trompette anonyme.
Canne trompette sans pavillon. (Musée de Leipzig)
Canne Cor de Dupont. (Musée de la Villette)

Canne de collection pupitre. Desk Handle Walking Stick. Pult Spazierstock. 

Canne Pupitre.
Canne Pupitre. (Musée de la Villette)
Canne de collection étui. Case Handle Walking Stick. Hülle Spazierstock.
Canne étui de baguette de chef d'orchestre.
Canne de collection guitare-dulcimer.

Canne guitare et flûte.
Canne dulcimer.
Au XIXe siècle, période du romantisme, il fallait "communier" avec la nature, d'où la nécessité d'avoir des instruments de musique permettant de jouer pendant les longues promenades effectuées.
Musiciens jouant de l'orphica dans la nature.
Voilà encore une découverte, non pas de la canne piano.....mais de l'orphica, ce piano transportable, inventé par Carl Léopold RÖLLIG à Vienne vers 1795.
Orphica de Carl RÖLLIG à Vienne. (Musée de la Musique de Paris)
Une élégante jouant de l'Orphica.
Mais collectionner les cannes musicales présente quelques "Dangers" ....tout d'abord comme l'explique très bien Daniel TRAUBE dans son blog, les FAUX sont fréquents ; en effet quoi de plus facile de transformer une flûte banale valant une centaine d'euros en canne flûte à 1500 euros comme le montre ce magnifique faux présenté dans une prochaine vente à Enghien.
Canne flûte (fantaisie)....présentée dans une vente à Enghien le 18 mai 2014.

Où plus simplement .....confondre une canne cornet (à pistons) et une canne cornet .....pour mieux entendre la musique.
Canne cornet.