Signature de
Nicolas Sulot en 1818.
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Nicolas
SULOT est né le 19 juillet 1780 à Châtillon sur Seine (21). Il était le fils de
Pierre SULOT employé. Violoniste et professeur de musique à Dijon il épousa
Jeanne NAUDET (1791-1868), le 9 juillet
1818 à Dijon et reconnaissent quatre enfants : Jean Hubert (1813), Louis Robert
(1815), Bernarde (1816), François (1817). Ils auront 14 enfants dont la plupart
seront musiciens à Dijon et à Paris. Il
s’intéressa à la lutherie dès 1828 et obtient
le 17 décembre 1829 un brevet d’invention de 15 ans pour « une table
d’harmonie à ondulations qui peut être adaptée à tous instruments à cordes de
quelque nature qu’ils soient ».
Dessin du Brevet de Sulot. (Source INPI) |
Pourquoi des
tables ondulées ? « ….mon moyen nouveau permet d’augmenter le volume d’air
renfermé dans l’instrument et par conséquent d’en augmenter les proportions ». Mais ses
recherches ne se bornaient pas aux « tables ondulées », il étudiait également
toutes les solutions pour améliorer la sonorité : « Éclisses droites, table
plane avec éclisses droites, table convexe à ondulations horizontales sur
éclisses courbes, table à courbures progressives convexes et à ondulations…… »
Il essayait de trouver la meilleure combinaison.
Violon Sulot à table ondulée. (Vente de Vichy 2008) |
Tous les
instruments de Nicolas SULOT étaient en fait fabriqués par Claude Raymond HENRY
(1799-1850) de Dijon, luthier de Mirecourt qu’il avait convaincu de s’installer
à Dijon en 1829. C’est d’ailleurs chez lui que son treizième enfant, Bernarde
Mélanie SULOT née le vendredi 13 novembre 1829, décède onze jours plus tard. Bien souvent
on attribue ces violons à Henry LAPOSTOLET ou Claude Henry LAPOSTOLET, erreur
résultant du dictionnaire de René Vannes qui confond le père et le fils. En
effet Joseph HENRY-LAPOSTOLET (1828-1894) professeur de contrebasse et marchand
de musique, qui avait repris la boutique de son père Claude Raymond HENRY à sa
mort le 10 septembre 1850, avait épousé le 12 mai 1851 à Sombernon (21)
Philiberte Marie LAPOSTOLET et pour se différencier de son père avait associé
son nom à celui de son épouse : HENRY-LAPOSTOLET d’où ces nombreuses confusions entre nom et
prénom.
Étiquette de Joseph HENRY-LAPOSTOLET de 1851 postérieur à l'activité de SULOT à Dijon |
Dans son
dossier de brevet de 1829, il ne décrit que les violons : « ….Mais je
n’ai mis sur mon plan que le violon parce que je ne m’occupe maintenant que de
de cet instrument. J’aurai donc soin selon que je perfectionnerai les autres
instruments d’en envoyer le plan et la description des courbes des éclisses…..
».
Il existe
une table de contrebasse avec ondulations au Musée de la lutherie de Mirecourt
signée de Claude Raymond HENRY daté de
1830. (Information Anne Sophie Benoit)
Table de Contrebasse modèle Sulot réalisée par Claude Raymond Henry. (Musée de la lutherie de Mirecourt) |
Violon expérimental de N. SULOT. (Musée de Bruxelles). |
Mais Nicolas
SULOT ne préconisait pas seulement l'ondulation pour les instruments du
quatuor, mais également pour les instruments à vent. Il obtient une addition à
son brevet pour les instruments à vent le 27 mai 1830.
Schéma pour l'addition du 27 mai 1830 des instruments à vent au brevet de N. Sulot. (source INPI) |
Nicolas
Sulot continua de demander des additions à son brevet dans lesquelles il
précisait « son invention » comme en
1830.
Détails de descriptions des tables d'harmonies à ondulations. (Brevet 1830 Inpi) |
Mais il
semble avoir été obnubilé par le fait
que l’on puisse lui « prendre » son invention.
C’est ainsi qu’il agrémente ses demandes de souhaits originaux : « Lorsque j’ai demandé le brevet
d’invention, je ne connaissais pas les lois et ne pouvais pas penser qu’il
existât un article pareil à celui qui concerne les déchéances : Section VII. 7°
cas : déchéance de tout brevet qui prendrait hors de France un titre analogue
au sien et pour le même objet ».
Donc en
conséquence il demande que l’on change la loi … « Car dans le cas contraire je
prendrais mes brevets à l’étranger et on m’accorderait ensuite l’importation
que nos lois permettent sans scrupule… »
« PS : Les observations que j’ai l’honneur
de vous faire d’autre part sont tellement vraies qu’un individu vient d’arriver
tout exprès de Mirecourt pour tâcher de séduire mes ouvriers afin d’obtenir des
renseignements sur mon système et les porter hors de France ».
Il obtiendra
le 31 mars 1841 un brevet de 10 ans «
Pour un système général double, triple pour tous les instruments à cordes et à table d’harmonie »….préconisant
de doubler les tables pour augmenter le son.
Même chose
le 8 décembre 1847, pour : «
Perfectionnements apportés aux pianos grâce à un système à double voix ou double jeu de cordes ». Système
consistant par un double sillet et deux chevalets, l’un inférieur et l’autre
supérieur, fixés sur deux tables d’harmonies supérieure et inférieure. Nicolas
Sulot était depuis 1840 installé à Paris avec sa famille et était premier
violon au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris. Trois de ses fils étaient
restés à Dijon et étaient musiciens, les autres l’avait suivi à Paris, c’est le
cas de Jean Alexandre Sulot né en 1824 à Dijon qui sera violoniste et se
déclarera facteur de pianos au 14 rue des Saints Pères à Paris à la mort de sa
mère Jeanne Naudet (1791-1868).
N. Sulot est
décédé à 77 ans le 21 mars 1858 à Paris.
Ajouté le 20
février 2013 : Anne Sophie Benoit du Musée de la lutherie de Mirecourt nous
signale qu'un violon de type Sulot existe au Palais Lascaris de Nice, daté de
1834 il a été réalisé par Charles Victor HEUREAUX (1807-1848) luthier à
Mirecourt. Ce qui montrerait que Claude Raymond HENRY n'a pas été le seul
luthier à réaliser des instruments pour Nicolas Sulot.
Violon de C.V Heureaux selon le modèle de N. Sulot. (Palais Lascaris de Nice) |
Je me souviens dans les années 70 d'un cello à table ondulée dans l'atelier d'Albert Claudot à Dijon, où je passais souvent.
RépondreSupprimerHubert Dufour