Jean-Jacques
Rippert est connu dès 1696 comme « faiseur de flûtes »
En 1701
Sauveur dresse un tableau des instruments à vent « selon la pratique du sieur
Ripert et du sieur Jean Hautetaire le jeune, les plus habiles facteurs de Paris
». Jean Hotteterre le jeune (1648-1732) était sans doute celui listé en 1692
par Du Pradel comme « Maitre pour le jeu et pour la fabrique des instruments à
vents». C’était un cousin de Martin, le père du célèbre Jacques Le Romain.
Voici un
extrait de : Sauveur, Mémoire de l’Académie des Sciences, (1701) p. 37.
En 1715, le
voyageur Uffenbach écrit : « j’allai chez Rippert, le facteur de flûtes
renommé; c’était un très vieil homme qui habitait rue Colombière, vis-à-vis de
l’Hôtel de Hollande. Ce monsieur Rippert n’avait rien de prêt et, en raison de
son grand âge, travaillait très lentement, mais bien. Aussi valait-il la peine
d’être un peu patient ». Il lui achète deux flûtes pour son jeune frère et pour
son cousin qu’il leur expédie à Strasbourg et à Francfort. Uffenbach, Journal
(1715), manuscrit, Bibliothèque universitaire de Göttingen.
Quatre
flûtes traversières de Rippert sont conservées, deux à Paris (Collection
Dorgeuille), une à Glasgow et la magnifique flûte avec ivoire guilloché du
Musée Engadin à St Moritz (Suisse).
L’art du
guillochage est maîtrisé par Jean-Claude Charpignon, un artisan passionné des
techniques anciennes de tournage. J’ai eu la chance de le rencontrer en mai
2018 grâce à mon collègue Rod Cameron. Nous avons décidé de fabriquer ensemble
une copie de cet objet unique en son genre.
Les matériaux sont le buis et
l’ivoire. Celui-ci est devenu introuvable, les défenses d’éléphants étant
maintenant brûlées dans des autodafés scandaleux voir :
Heureusement mon frère Yves
avait acheté 30 Francs aux puces dans les années 80 une imposante défense de phacochère que nous
avons débitée :
Après quelques mises au point
et la fabrication de tous les outils de coupe, Jean-Claude a pu réaliser les 4
viroles en ivoire de phacochère.
Il ne restait plus qu’à
réaliser l’instrument de musique, tâche que je connais sur le bout des doigts
pour avoir tourné toutes mes flûtes copies 15ème, 16ème, 17ème et 18ème depuis
1982.
Je n’ai pas
copié exactement la flûte de Rippert, qui sonne au diapason 400Hz, le ton de
chambre français en 1700. Il a fallu
rétrécir un peu l’embouchure et éloigner les trous d’environ 10mm pour faire
sonner cette flûte au diapason 392Hz, le standard actuel, un ton au-dessous de
440Hz, qui nous est imposé par les claviers transpositeurs au demi-ton et au
ton.
L’instrument
sera joué en 2019 lors de plusieurs concerts de musique française baroque avec
« Les Musiciens de mademoiselle de Guise », vous pouvez en suivre l’actualité
sur mon site : Site de Philippe ALLAIN - DUPRE ou Facebook : Les-Musiciens-de-Mademoiselle-de-Guise.
ou m’inviter
pour un autre concert.
©Philippe
Allain-Dupré allain-dupre@club.fr
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