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samedi 3 décembre 2016

"Louis Julien JAULIN (1814-1892) inventeur du panorgue-piano et de l'harmonicor". "Louis Julien JAULIN (1814-1892) inventor of the panorgue-piano and the harmonicor".

Lors de la prochaine vente d'instruments de musique du 10 décembre à Vichy, ce drôle d'instrument "Harmonicor d'un certain JAULIN" est proposé. J'ai voulu en savoir plus sur ce facteur du XIXième siècle.
Harmonicor de JAULIN proposé à la vente de Vichy.

Louis Julien JAULIN est né à Paris en 1814. Son nom apparaît pour la première fois dans l'annuaire Bottin en 1846 : "Jaulin (Julien) Harmoniums et jeux d'anches, 59 Fg Saint Martin". Il obtient le 5 février 1847 un brevet de 15 ans pour son Panorgue Piano. En fait 

" Harmonium associé à un piano, l'harmonium est sous le clavier du piano, et son clavier peut-être accouplé au piano par le moyen de pilotes venant trouver la touche du piano. Il imagine, pour maintenir l'accord du piano et de l'harmonium, d'accorder celui-ci, l'anche étant pourvu d'une rasette. Ce facteur se préoccupe de l'harmonisation des anches et de l'égalisation de leur sensibilité par un mode de fabrication spécial, déterminant l'épaisseur de la lame non pas à la main, mais au moyen d'une sorte de machine à raboter". (Source Wikia Harmonium)
Shéma de son brevet de 1847 où l'on distingue l'harmonium couplé
au clavier du piano.

Comme il est précisé dans l'article de Wikia harmonium, pour harmoniser ses anches non pas à la main mais à l'aide d'une machine de son invention, il obtient, le 3 novembre 1854 un brevet de 15 ans pour :
Cliquez sur le document pour l'agrandir.
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Cette invention fut bien acceuillie et saluée aux expositions de Londres de Paris de 1849 et de 1851.
Annonce publicitaire de 1854.
Il est à noter que Victor MUSTEL (1815-1890), célèbre facteur d'orgues a travaillé avec Louis Julien JAULIN de 1844 à 1853.
Portrait de Victor MUSTEL.

Louis Julien JAULIN avait épousé à Paris vers 1843 Marie Emilie BECKMANN (1819-1890) et avait eu au moins trois enfants dont Emile Achille Louis JAULIN (1851-1918) qui sera conducteur de travaux aux ponts et chaussées

Nous n'avons trouvé qu'un exemple d'un panorgue piano vendu par Wheastone & Co à Londres. (Source Squeezytunes )






Le 16 décembre il obtient un nouveau brevet de 15 ans pour "un instrument à clavier transpositeur  dit orgue vertical à répercussion". Il réutilise son système de soufflerie verticale qu'il "emploie avec avantage dans son panorgue". 

Shéma du Brevet de 1854.
Bottin 1854.

Les affaires n'étaient sans doute guère florissantes et les dépenses  de recherches et de brevets étant de plus en plus importantes, notre intrépide inventeur est déclaré en état de faillite le 8 octobre 1857. Face à un passif de 12001 frs, il ne peut répondre que par un actif de 2435 frs.
Les créanciers de Jaulin lors de sa faillite.
Cliquez sur le document pour le lire en détails.
Dans ses plus importants créanciers se trouvent : Alexandre Charles DEBAIN inventeur de l'harmonium (pour 2599 frs).
Alexandre François DEBAIN (1809-1877)

Mais aussi ALEXANDRE père et fils (pour 4200 frs).
Établissements ALEXANDRE père et fils vers 1855.
Signature de Louis Julien JAULIN en 1857.
L'inventaire de l'appartement du 11 rue d'Albouy dans le 10 ème arrondissement, près du boulevard Magenta eut lieu le 10 octobre 1857. C'était un appartement de 3 pièces, cuisine situé au premier étage où il habitait avec son épouse et ses deux enfants, Cécile née en 1843 et Émile en 1851. Mais pour les âmes sensibles, on peut lire dans cet inventaire : "Un lit en fer garni de deux matelas, une paire de draps, un traversin, deux oreillers et une couverture le tout servant de couches des enfants du failli ne sont ici décrits que pour mémoire". Ouf....ils pourront dormir dans leurs couches.
Il faut croire que JAULIN sous traitait la fabrication de ses instruments à des ouvriers extérieurs et à ALEXANDRE père et fils, car il n'y avait pas d'atelier dans son appartement et pas de marchandises. Des livres de comptes font état de salaires versés à des ouvriers et il existait un livre sur les comptes et opérations faites entre Jaulin et Alexandre.

Malgré cette faillite il continue son activité tout d'abord au 78 rue du Faubourg Saint Martin, on le retrouve en 1870 " 46 rue Lancry J. Jaulin fabricant d'instruments de musique", puis au N°25 rue du Château d'eau. Il continue de déposer des brevets ou des additions sur ses brevets précédents." Il réalise notamment des études sur les différents métaux et alliages,  les différentes formes et dimensions et développe ainsi une classification des timbres, imitant la flûte, le hautbois, la clarinette ou le cor anglais, ses anches donnent aux harmoniums, puis aux accordéons, leurs premiers registres de jeux variés, faisant selon Fétis dans son rapport sur l'exposition universelle, disparaître de ces instruments leur monotonie"(Source Jean Michel Renard).  C'est en 1861 qu'il invente son harmonicor qui rencontrera un certain succès.

Un très bel exemplaire d'harmonicor présenté dans sa boite
sur le site de Jean Michel RENARD;
Il exploitera, sans doute aidé de son fils Émile, ce brevet jusqu'à sa mort qui intervient le 11 janvier 1892 au 27 rue du Château d'eau.
Annonce parue en 1898 dans la gazette.

Article publicitaire publié en 1896.


Comme nous l'avons fait pour le dupinophone avec le concours de José Daniel TOUROUDE, nous voudrions faire redécouvrir l'harmonicor........










lundi 7 mai 2012

RODOLPHE fabricants d'orgues de père en fils.

Couverture du catalogue RODOLPHE Fils de 1901.

Nous avons trouvé ce beau catalogue intéressant de la fabrique d'harmoniums et d'orgues  RODOLPHE Fils. Il date de 1901. Si vous souhaitez obtenir des éléments de ce catalogue n'hésitez pas à nous contacter.

Nous avons découvert par la même occasion, le très beau site de l'association de l'harmonium français, ainsi qu'un article consacré à la Maison RODOLPHE écrit par Patrick Alain FAURE, dont nous avons extrait quelques passages.

"Le fondateur de la maison Rodolphe est le facteur Pierre-Louis-Alphonse Rodolphe, qui comme presque tous ses confrères, commença par être apprenti ébéniste en 1827. Après son apprentissage, il suivit le parcours traditionnel, en travaillant notamment dans la facture de piano comme "finisseur" chez Pleyel et Pape. Il devint ensuite contremaître chez Fourneaux, pépinière de jeunes facteurs, et s'établit à son compte en 1850".
Deuxième page du catalogue.
"On le trouve avant 1859, au 64 rue Amelot à Paris et ensuite au 15 rue de Chaligny, rue proche, dans le faubourg Saint-Antoine de celle de Christophe-Etienne. Cette dernière adresse est de loin la plus fréquemment retrouvée".
Marque d'Alphonse Rodolphe.

Portrait d'Alphonse RODOLPHE;

"La maison était organisée en deux centres de fabrication. La fabrique de Nogent sur Seine (Aube), dotée de tous les perfectionnements techniques et d'une machine à vapeur de 20 chevaux, était un ensemble industriel de 4000 mètres carrés de superficie. Elle était dirigée par Emile Rodolphe, fils de Pierre-Louis-Alphonse, et servait au stockage des bois de toutes qualités et produisait les pièces détachées. Transportées par canaux, ces pièces étaient montées à la manufacture de la rue de Chaligny dirigée par l'autre fils de Pierre-Louis-Alphonse à savoir Alphonse Rodolphe".

Emile RODOLPHE.

"La maison Rodolphe participa à l'Exposition Parisienne de 1855, puis à l'Exposition Universelle de Londres, en 1862, puis aux Expositions Universelles de 1867, 1878, 1889 et 1900. Elle obtint plusieurs médailles d'or".
Marque RODOLPHE Fils.

"Le point le plus complexe et le plus mystérieux dans l'histoire de la maison Rodolphe est la reprise de la marque Debain. A ce sujet, beaucoup de choses ont été dites sans qu'une vérification historique ne vienne les confirmer et ainsi il a été commis de nombreuses erreurs. Dans l'état actuel de nos connaisances, les conditions de reprise de la marque Debain restent très floues. En effet, la maison Rodolphe mentionne dans de nombreuses publicités et sur ses plaques : " Rodolphe fils, seuls successeurs de la fabrication des harmoniums Alexandre Debain". Mais nous ne savons ni quand, ni comment, ni pourquoi Rodolphe a repris la marque Debain. Rodolphe n'a pas succédé proprement dit à Debain, car comme nous l'avons vu cette maison existe depuis 1850 et Alexandre Debain n'est mort qu'en 1877. Si certains détails semblent avoir été repris, ce sont surtout des pièces détachées qui ont été probablement réutilisées et encore en petite quantité. Rodophe avait sa propre façon de fabriquer et possédait sa propre manufacture. La reprise de la marque Debain s'est probablement limitée à aposer le nom Debain à côté du nom Rodolphe et ce dans un but commercial, la marque Debain devenant alors un gage de qualité et de sérieux".

Patrick-Alain Faure
novembre 2007



Pour en savoir plus consultez le site de l'association de l'harmonium français.