lundi 4 avril 2022

Nicolas Desrousseaux (1716 - 1783) luthier à Verdun.

Nicolas DESROUSSEAUX naquit le 8 mars 1716 à Vachérauville, petit village de la Meuse, situé à une vingtaine de kms de Verdun. Son père Jean DESROUSSEAUX y exerçait le métier de manouvrier. Comme son frère Jean, il travailla d'abord comme tailleur de pierres. Vers 1735 il rentra dans l'atelier de Joseph MIRAUCOURT, luthier à Verdun et devint grâce aux conseils de celui-ci un habile luthier.

Il épousa le 14 janvier 1744 à Récicourt (Meuse), Jeanne MIRAUCOURT (1721- ?) la fille de son maître et il ouvrit un atelier de lutherie à Verdun : " A la Luth ". Ils eurent six enfants dont deux survécurent : François DESROUSSEAUX né le 20 janvier 1749 à Verdun sera Horloger. De son mariage avec Marguerite GENTY naîtront 9 enfants dont plusieurs s'allièrent avec des familles de musiciens, comme le fit sa dernière fille Angélique DESROUSSEAUX (1785 - ? ) qui épousa Jean Charles BIRCKHANN (1740 - 1844), alsacien de Sarre Union dans le Bas Rhin, chef de musique dans l'armée et dont 4 fils furent musiciens militaires.

Quinton de Nicolas Desrousseaux de 1733. (Collection Tony Bingham)

A la mort de Nicolas DEROUSSEAUX, le 12 août 1783 à Verdun, c'est son deuxième fils Jacques DESROUSSEAUX (1754-1818), qui lui succéda comme luthier, installé rue Chaussée à Verdun. Il avait épousé le 15 juillet 1788, Marguerite DIDIER, la fille d'un sellier de Verdun. Leurs enfants sont décédés en bas âge et l'atelier disparaîtra avec la mort de Jacques DESROUSSEAUX qui interviendra le 27 décembre 1818 à Verdun

Il reste quelques zones d'ombre sur Nicolas DESROUSSEAUX : Il semble que ce luthier a été très précoce et très doué comme le montre le quinton présenté dans cet article réalisé en 1733 (Il avait 17 ans) et le violon du musée de la musique de Paris de 1738 (22 ans). Son "Maître" est-il vraiment Joseph MIRAUCOURT ? Car ce dernier se déclare marchand et résidant dans un village à Souilly (Meuse) jusqu'en 1729 et réside à Verdun à partir de 1735. On ne connait pas d'instruments de ce luthier, seule une étiquette de 1743, mentionnée par Albert Jacquot dans son ouvrage : " La lutherie Lorraine et Française". En revanche A. Jacquot, dans ce même ouvrage décrit un quinton lui appartenant signé Claude MIRAUCOURT , luthier à Verdun, daté de 1741, qui pourrait être le formateur de N. DESROUSSAULT.


lundi 17 janvier 2022

Vivre vieux et mieux grâce à la musique. Live old and better, thanks to the music.

Nous venons d'apprendre le décès de la maman de J.D. TOUROUDE qui apparaissait dans cet article avec son enthousiasme et son dynamisme, passionnée de musique. 
Nous présentons à José Daniel et à toute sa famille nos sincères condoléances.
Amitiés José Daniel.





Réflexion croisée entre les expériences et le ressenti d’une chorale d’anciens et quelques explications des neurosciences.

Par José Daniel Touroude


Le foyer logement de Saint Georges de Didonne (17) près de Royan est réputé pour son cadre, au bord de l’Atlantique, par sa qualité de gestion et de services à la personne , mais aussi par sa chorale véritable centre de gravité des résidents. Donnons la parole dans un tour de table aux participants avec la question simple : Pourquoi chantez-vous et quelle importance a cette chorale pour vous ?  Cette réunion est un exercice collectif pour trouver les mots clefs, les idées essentielles pour analyser leurs ressentis et voir leurs correspondances avec les neurosciences.


1°) « La musique a une action sur ma santé qu'il est fondamental de préserver » nous indique une quasi centenaire.
« Je ne pense plus à mes douleurs, à l’ennui, à la solitude car en chantant je m’extériorise, je pense à autre chose, à ma partition, au prochain concert, j’évacue mes problèmes quotidiens et j’améliore mon bien être » dit un autre choriste.
« Pourquoi je chante en chorale, alors que je n’ai fait que fredonner seule toute ma vie ? pour une simple raison : la musique me devient aussi essentielle que de respirer et ma santé s’améliore " indique une autre participante. « Pour moi il faut de la musique avant toute chose comme le disait le poète Verlaine. Depuis que je chante je vieillis moins vite, du moins j’ai cette impression, et le stress de vieillir baisse assurément"
« De la musique jusqu’à la fin pour vivre mieux et plus vieux, j’en suis convaincue car je l’expérimente depuis longtemps ! Notre chorale nous permet de lutter contre l’échéance finale. Beaucoup de nos membres disparaissent, la moyenne d’âge de ce foyer logement est de 87 ans, mais quand on chante, je peux vous dire que nous n’avons plus le même âge, des plaisanteries, même grivoises, fusent et on a bien sûr un homme qui nous fait rire ! Quand je chante le stress de vieillir diminue. »
La musique a une fonction thérapeutique et aide à combattre la maladie et à ralentir la perte de motricité. Le pouvoir de la musique est neuroprotecteur et possède des vertus médicinales.




Les neurosciences ont prouvé que le cerveau mélomane permet de retarder les maladies dégénératives (notamment Alzheimer, sclérose, maladies cardiaques..) 
L’hormone cortisol responsable du stress diminue. Chanter permet de bien respirer et de soulager le stress de vieillir. Chanter sur scène oblige à se dépasser et à puiser dans les réserves assoupies. Pourquoi le professeur de musique fait faire des respirations ventrales avant de commencer à chanter ? car respirer c’est mobiliser son ventre qui est un deuxième cerveau (vu le nombre important de neurones dans cette région : 200 millions) et cela fournit aussi l’oxygène.

Différentes zones du cerveau concernées par le type de musique.



« La musique a une action dynamique pour moi et en plus je renforce mon estime de moi car je suis fière de faire une activité intelligente et nouvelle à mon âge. »
« Moi je chante pour le plaisir, pour me faire plaisir et faire plaisir.  Quand je chante ma tête est légère et je suis bien, je prends du plaisir. »
« Pour moi, c’est dur souvent de démarrer mais j’ai plus de tonus surtout après les répétitions et les concerts.  Regardez le film « Buena vista social club»  avec ces vieux cubains passionnés qui ont traversé tous les aléas et souffrances de la vie mais qui n’ont jamais abandonné la musique, ou le film « I feel good » avec une chorale de personnes âgées proche de ce qu’on fait ici et qui montre que la musique accompagne toutes nos vies et devient source de régénération"
« Nous devenons plus réactives et plus toniques : j’en oublie ma canne quand je chante, car c’est la musique qui me porte » indique une autre.
 Je respire mieux et je me décontracte aussi car j’ai vraiment envie de chanter, c’est comme un massage dynamisant. » 





Quand on joue de la musique, les échanges entre synapses s’accélèrent et plusieurs neurotransmetteurs interagissent. Les neurotransmetteurs sont libérés par les neurones qui agissent sur d’autres neurones qui sont connectés réalisant ainsi une véritable réaction en chaine qui innerve le cerveau. Selon la nature du neurotransmetteur, il va inhiber ou exciter les neurones, le cerveau et tout le corps.
Ainsi l’imagerie médicale du cerveau a indiqué que la dopamine irrigue le cerveau et notamment la zone de plaisir.

Il existe plusieurs familles de neurotransmetteurs : les catécholamines : (dopamine, noradrénaline, adrénaline) mais aussi la sérotonine, l’acide glutamique, l’histamine, les endorphines proche des opiacés connus par les sportifs etc…

Plusieurs aires cérébrales sont réorganisées par la musique intensive que ce soit par l’écoute et/ou la pratique musicale.

L’émotion nait souvent de la répétition, la joie étant liée aussi au tempo. Si on fait passer une IRM à un musicien, l’imagerie cérébrale montre que les zones cérébrales sont activées comme lors des stimulations biologiques fortes positives.
 En écoutant et/ou en pratiquant de la musique, on se dynamise et on est heureux de vivre pleinement et pas au ralenti. (la sérotonine est liée à la bonne humeur). La maitrise respiratoire en captant plus d’oxygène est aussi (comme le sport) un bon exercice de longévité. La musique est neurostimulatrice, elle engendre un dynamisme et en travaillant la musique, les neurones se reconnectent comme quand on est en pleine activité professionnelle. La pratique régulière de la musique modifie la structure même du cerveau, sa plasticité, et en activant régulièrement certaines zones, elle développe certaines parties. Le cerveau s’adapte à l’instrument que l’on joue (expérience de Schneider en Allemagne) et en jouant avec les autres, en les écoutant (orchestre, chorale), on s’adapte sans cesse. Ainsi chez le musicien les deux hémisphères du cerveau sont mieux connectés et communiquent mieux que chez le non musicien. Et l’estime de soi et la fierté constituent une véritable source d’activation pour le cerveau qui redonne la forme.




3°) « Chanter c’est encore vivre, respirer, avoir des émotions, chanter des airs qui rappellent des souvenirs heureux mais c’est aussi dépasser ses inhibitions et sa timidité qui nous recroquevillent quand on vieillit car peu à peu on perd confiance en soi, en ses aptitudes passées. En chantant en chorale on prouve à soi même et aux autres que nous pouvons faire encore des activités ».
« La passion est source de jouvence, dira une autre choriste, et la musique, quand les autres passions se sont éteintes progressivement, demeure. Nous écoutons tous plus de musique qu’avant, j’ai même écouté un opéra en entier à la TV (la flute enchantée) ce qui ne m’était jamais arrivé! voilà comment on passe de la chansonnette à Mozart. Je n’ai pas eu la chance d’avoir une éducation musicale, étant de conditions modeste et ayant travaillé jeune, mais je me rattrape. Notre prof et amie nous fait chanter des variétés de notre jeunesse mais introduit de plus en plus de la musique classique (j’adore chanter Gounod !) et je regrette de ne pas avoir travaillé ma voix mais il n’est pas trop tard pour chanter et prendre du plaisir. »

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR AGRANDIR.

Il faut un environnement musical intense et précoce. Les neurosciences pensent que c’est essentiel pour formater le cerveau. Mais on peut faire la même analyse avec les sportifs et autres comédiens ! (influence de la famille, école…) mais on a prouvé que l’on peut apprendre à tout âge, la création de neurones étant continue.
Le son crée une pression dans l’oreille qui est un réceptacle qui va activer le cerveau (lobe temporal derrière l’oreille) en transformant le son en signal électrique puis chimique, puis une autre zone sera activée situé dans le lobe frontal, lieu des souvenirs et de la mémorisation, puis une autre zone est activée la zone de plaisir et de récompense, enfin toute la superficie du cerveau est activée et adhère à la musique. C’est pourquoi chanter ou faire de la musique ou même en écouter a tant d’implications sur le cerveau et sur la personne toute entière. Le traitement de la musique par le cerveau est désormais connu : Quand on écoute un thème, la musique agit sur le cortex temporal et l’aire de Broca (identique à la parole, production des sons) et l’aire de Wernicke( perception des sons), et fait sentir une émotion car l’amygdale et le cortex orbito-frontal sont activés. Avoir des émotions façonne le cerveau.


Pour écouter la Chorale chanter Santiano..


4°) « Mon corps vibre et bouge, je bats la mesure, souvent j’ai envie de danser comme avant, surtout sur certains rythmes, moi qui était assez coincée car il fallait garder certaines convenances, je peux désormais oser ! »
« Pour moi rester débout pendant une heure à chanter est physiquement de plus en plus difficile mais cela me démange de bouger». « Pour moi, entendre un son c’est bien, le produire c’est encore mieux et créer à partir de sons une mélodie connue et en rythme, cela rejoint les battements de mon cœur, c’est magique et cela mobilise mon énergie et le mouvement. Je n’aimerais pas devenir sourde. »
« Quand je vais chanter, je me réveille mieux et j’ai envie toujours de chocolat"  (rires) indique une autre choriste.

Les neurosciences montrent que le cervelet est activé et synchronise musique et mouvement. Le musicien mobilise son corps en fonction de son instrument et a une excellente coordination motrice qui fait agir les doigts des mains de façon coordonnée et pourtant autonome.  Le mélomane lui va battre la mesure avec les pieds, bouger, respirer différemment… et parfois avoir une envie de danser. L’histamine est le neurotransmetteur situé dans l’hypothalamus et génère l’éveil (absent quand on dort). Le fait d’aller chanter mobilise l’histamine, principal centre de l’éveil, et quant au chocolat il est prouvé qu’il est une source d’histamine comme le thon, les sardines, le roquefort… N’oublions pas aussi les omega 3, les noix , avocats… donc avant un concert, un menu stimulant est indiqué !


5°) « La chorale pour moi c’est rester dans la convivialité, partager et être ensemble. Quand je chante, je suis en phase avec les autres, je suis dans un groupe et on partage des expériences ensemble et après on noue plus facilement des relations amicales, comme quand je faisais du sport en équipe. En chantant je suis en empathie avec les autres, je crée un lien social même avec le public et mon comportement amical envers les autres s’améliore car l’adage le dit bien : la musique adoucit les mœurs ! »
« Moi, ce qui m’amuse c’est l’ambiance, énonce une autre résidente, nous avons des fous rires et chanter reste une joie et c’est contagieux à tel point que certaines personnes extérieures viennent renforcer la chorale (exemple de la CCAS de la mairie) et nous avons enfin des hommes basses et barytons ce qui améliore l’ensemble et une petite nouvelle centenaire qui vient d’arriver de l’extérieur ! Quelques personnes des maisons de retraite des alentours viennent parfois chanter aussi. Nous mettons la barre de plus en plus haut ! et nous avons même remporté une joute inter-chorales et nous en sommes fières. Cette ouverture avec l’extérieur est essentielle pour nous surtout que nous sommes souvent valorisées grâce à nos prestations chantantes. »
« Ce qui est amusant, c’est que les membres de la chorale constituent un groupe soudé par une activité et respecté par les autres résidents y compris par tout le personnel".


La pratique de la musique crée des chemins neuronaux qui sont ensuite reconnus (comme se frayer un chemin à travers un champ), et ces chemins sont de plus en plus visibles à force de répéter le passage. (c’est pourquoi il faut travailler !) Et quand cela passe bien, tous se sentent heureux d’avoir participé à une œuvre collective de qualité
En effet la pratique et l’écoute de la musique améliorent la santé et cela permet de briser la solitude donc d’avoir plus d’empathie pour autrui et donc un comportement plus positif.


6°) « Participer à cette chorale, c’est avoir encore des projets et  penser au futur proche, en fait rester en activité à défaut de rester jeune. Et puis j’aime le risque, jouer sur scène, me remettre en question et en danger (très relatif), je fais monter mon adrénaline non ? ». « Moi, à part les bienfaits personnels déjà indiqués, ce qui me motive c’est aussi de reprendre des chants parfois oubliés et transmettre le patrimoine musical qui a entouré notre jeunesse. Certaines chansons passées sont vraiment de la belle musique. »
En jouant on puise une énergie physique et psychique qui reste quelques heures voire quelques jours après, énergie qui n’aurait pas été sollicitée sinon. En se concentrant et en jouant en public, l’adrénaline intervient aussi (stress positif).
Lire la musique, anticiper musique et paroles, se concentrer, être en accord avec les autres, suivre le tempo et l’accompagnement du piano… tout ceci fait travailler le cerveau et l’améliore. La pianiste modifie parfois ses accords (en enrichissant sciemment certains accords pour habituer les oreilles aux 7èmes et 9èmes) ou module et la réactivité de tous les choristes est impressionnante grâce à la plasticité du cerveau. Le cerveau en pleine possession de ses moyens réagit ainsi en temps réel comme à l’apparition d’un danger.

Madame TOUROUDE dirige la Chorale.
7°) « Je ne pensais pas que la musique demandait tant de travail, d’efforts, de concentration et de discipline pour faire quelque chose de propre. Je ne raterais pour rien au monde nos répétitions et pourtant je ne suis plus très en forme. »
« Ce qui me plait c’est que nous travaillons sérieusement sans cesse de nouveaux morceaux pour avoir un répertoire conséquent (plus de 70 thèmes), et on les adapte à nos possibilités qui sont limitées et on répète toutes les semaines, on joue pour toutes les occasions et en quelques années nous progressons. »
« Moi aussi, j’aime le travail bien fait. J’ai travaillé très tôt et j’ai pris ma retraite très tard et j’aime bien travailler désormais la musique ! Ancienne sportive, d’ailleurs je vais aussi à la séance de gym, je me bats avec mes limites qui avec l’âge se réduisent mais si la lenteur est la marque de l’âge, on chante parfois des thèmes enlevés. »

La musique est l’art des sons et le système auditif dans un premier temps entend tous les sons qui sont des ondes sonores qui suivent le trajet : oreille, tympan, osselets, cochlée avec ses cellules ciliées, nerf auditif (transmise en impulsion électrique) puis cortex cérébral.
Le musicien stimule son système auditif qui entend, contrôle ce qui permet de modifier en temps réel la production de sons. L’intensité du son (quand on joue fort !) et sa fréquence (hauteur du son) suivent ce parcours et donnent une connotation émotionnelle positive (musique aimée souvent consonante et culturellement écoutée : j’adore ce thème) ou négative (dissonances désagréables, musiques trop différentes de sa culture). Le rythme est aussi essentiel pour le tonus.
Si la musique est familière et les sons vont vers les régions de la mémoire, c’est à dire dans le cortex frontal et l’hippocampe (lieux où sont stockés les souvenirs) cela stimule. C’est fou comme de nombreuses musiques quand on les rechante sont imprimées et datées voire articulées à des événements et des souvenirs précis, voire à un plat. Tout ce processus est réactivé en permanence grâce à une régularité des répétitions ce qui renforce le dynamisme collectif.
La Chorale chante les enfants du Pirée.


8°) « Nous avons des animations, complète une autre choriste mais la chorale rythme notre vie et le mercredi jour de la répétition, malade ou non, nous faisons un effort sur nous mêmes pour dépasser nos maladies et usures du temps et les jours de concerts, nous nous  pouponnons toutes coiffées (le coiffeur fait des affaires !) et habillées pareilles (cela me rappelle ma pension de jeunes filles !)  Nous donnons le maximum et nous rajeunissons momentanément de 20 ou 30 ans et c’est bien agréable ! et puis je suis de bonne humeur après avoir chanté. » Comme le disent Spinoza mais aussi Alain « on ne chante pas parce qu’on est heureux mais on est heureux parce qu’on chante »

Le musicien peut ralentir la maladie et le vieillissement avec son art. C’est le secret du maintien de la jeunesse, un élixir désormais reconnu qui  permet de garder plus longtemps ses facultés d’énergie vitale, de capacités motrices, de mémorisation, et donc de lutter contre le vieillissement cognitif. Le fait d’organiser son emploi du temps est excellent pour le cerveau.
La sérotonine est liée à la bonne humeur et entraine un mieux être.


9°) « Moi ce que je sais, c’est que depuis que je chante en chorale depuis 3 ans, je mémorise mieux. Quand je chante, ma mémoire est stimulée et je me rappelle des souvenirs enfouis que je croyais oubliés". « J’ai eu du mal au début à mémoriser musiques et paroles mais j’ai réveillé ma mémoire qui s’endormait et je réussis mieux mes mots fléchés et questions pour un champion, je suis plus stimulée. »
La musique donne une compétence cognitive, qui développe des activités cérébrales, des connexions entre les synapses des neurones qui améliorent la mémorisation et en fait maintient la plasticité du cerveau, ce qui a été maintes fois démontré. L’évolution de l’homme est due à son cerveau qui s’est développé (3 fois plus gros que notre ancêtre préhistorique). Ce sont les interactions, les connexions qui renforcent les neurones et qui étant de plus en plus gros et rapides font « du haut débit » !

Si les neurones ne servent pas, il sont abandonnés, et à partir de 65 ans leur nombre décline. C’est pourquoi, il faut avoir des émotions raisonnables, et s’en servir par différentes activités intellectuelles, de mémorisation, de concentration, d’anticipation, d’apprentissages différents…Mais il faut que le travail et le plaisir aillent de concert (sans jeux de mots) et que le circuit de récompense soit mobilisé.
Le musicien a une mémoire exceptionnelle notamment procédurale où les doigts reprennent ce qui été travaillé par un exercice quotidien. Ainsi par exemple, la pianiste et responsable de cette chorale, a la DMLA ne peut plus lire la musique mais joue par cœur et entend toujours par contre les fausses notes ! Malgré son grand âge, elle connaît plus d’une centaine de morceaux par cœur ….L’hippocampe siège de la mémoire est vraiment beaucoup sollicité. L’acide glutamique présent dans beaucoup d’aliments notamment les tomates, crustacés, fromages permet d’améliorer la mémorisation et la capacité d’apprendre et est un excitant important des neurones.
Est-ce que le menu donné à la chorale est une clé du dynamisme de cette chorale ?



10°) « Je suis fière de cette chorale qui génère un enthousiasme communicatif dans un foyer de personnes âgées où il n’est pas évident de créer une activité stimulante.
La chorale est devenue un moment fort de nos activités et de notre image »  dira la directrice.  « Lors d’un concert, les enfants découvrent que leurs mères chantent ! des variétés comme du classique et en restent pantois … c’est assez amusant et dynamisant. Souvent notre pianiste joue le matin sur son piano dans le salon du Debussy, Schubert … et tous accourent pour écouter et cela finit en « bœuf » sur des chansons anciennes en véritables apéritifs concerts ! » 
« Ce qui me plait, lui répond une résidente, c’est que notre chorale n’est pas une animation de l’extérieur subie mais une activité interne choisie. Nous avons la chance d’avoir parmi nous une professeure de musique, pianiste, qui nous fait des petits concerts et qui a dirigé des chorales d’enfants et d’adultes toute sa vie… donc une professionnelle rigoureuse mais pédagogue qui tire de nous des choses insoupçonnées et nous fait progresser. En plus sa sœur, ancienne prof de musique aussi, vient nous aider. »
Le fait d’auto-organiser ses activités rend actifs au lieu de consommer des activités imposées de façon passive, et le cerveau est beaucoup plus sollicité en amont : dynamisme, créativité, organisation, communication… bien avant de chanter.



11°) « Peu de choristes connaissent la musique dans cette chorale « indique la fondatrice et responsable de cet ensemble. « Timides, n’ayant pas eu d’éducation musicale, il a fallu peu à peu chanter des choses simples et connues. La musique est subjective et produit de notre culture et de notre écoute permanente. C’est pourquoi nous ne travaillons que des chansons qui ont du sens pour eux : variétés de leur jeunesse ou airs connus classiques. La musique est un langage universel mais surtout culturel quand on se rencontre avec des classes d’enfants dans des rencontres intergénérationnelles, nos vieilles chansons et les tubes classiques célèbres leur sont inconnus". « C’est vrai, indique un choriste, nous avons toujours baigné dans différentes musiques qu’on nous a assénées, qu’on a aussi choisies et comme nous sommes un groupe homogène d’âges comparables avec les mêmes repères, appartenant à la même culture, au même pays, à la même époque, nous avons dans la tête et dans nos cœurs les mêmes mélodies et celles-ci ont du sens pour nous quand on les chante. »
La musique langage universel et culturel.
Tous les peuples de tous temps ont fait de la musique : c’est un langage essentiel pour l’homme et universel. Bien sûr il y a des invariants musicaux de base (des sons qui font des notes différentes qui montent ou qui baissent créant une gamme, un style de mélodies, des fréquences graves et aigues, des rythmes lents et rapides, des rythmes simples ou complexes répétés et connus, la mesure qui donne une pulsation et qui génère le mouvement voire la danse, des sonorités d’instruments, vents, percussions, cordes, chant….) tout ceci est commun à tous les hommes sur terre. Mais une fois cette généralité énoncée, les musiques sont plurielles : tons, demi-tons, quarts de tons, modulations, gammes, harmonie, contrepoint, instruments, traitement du son et les déclinaisons de la musique des hommes sont très différentes et culturelles.
L’acculturation musicale est fondamentale. 
Nous avons tous vécu dans un environnement musical culturel spécifique, nous naissons en tant qu’être humain musical car notre première expérience est d’entendre le rythme d’abord (la voix de nos mères). A un mois de grossesse les neurones apparaissent et le bébé nait avec un capital de 100 milliards de neurones ! Puis viennent les mélodies simples quand on est enfant et qui sont mémorisées donc un premier formatage culturel sur une gamme de sons et de rythme.Toutes les musiques du monde se sont construites différemment, et entrainent un plaisir pour une population donnée . Ainsi un mélisme arabe avec des quarts de tons, une gamme tonale pentatonique asiatique, une harmonie occidentale ou des rythmes africains complexes seront perçus différemment (admirés voire repoussés). Un amateur de jazz moderne admirera un solo basé sur des accords altérés alors qu’un autre musicien trouvera cela inaudible et désagréable.


Ce qui est sûr c’est qu’écouter et voir cette chorale puis entendre les témoignages des choristes donne une leçon de vie bien stimulante. Pour plus de connaissances sur les neurosciences et la musique voir les écrits des professeurs Lemarquis, Bigand etc



Reportage de notre envoyé
Don José.

  










    

samedi 4 décembre 2021

Joseph Dominique BRETON (1814-1874) fabricant d'instruments de musique à vent : dans la continuité de Claude LAURENT spécialiste des flûtes en cristal.

 Si nous connaisons mieux aujourd'hui Claude LAURENT (1774-1849),  facteur exceptionnel de flûtes en cristal, grace à la thése de Montserrat GASCON.........



Il n'en est pas de même pour son successeur Jean Dominique BRETON (1814-1874) également spécialiste de flûtes et d'embouchures en cristal.

Il est né le 7 janvier 1814 à Tilly dans les Yvelines à 20 km de Mantes la Jolie. Son père était marchand épicier dans cette petite ville.

On le retrouve, le 30 août 1835 à Oulins, à quelques km d' Ivry la Bataille pour ses fiançailles avec Marie Félicitée CHARANGER couturière. Il est alors orfèvre bijoutier, habitant Houdan dans les Yvelines. Mais visiblement le mariage n' eut  pas lieu puisqu'une année plus tard, le 12 novembre 1836 il épousa à Pacy sur Eure la fille de son patron, Rosalie Elisa CARPENTIER (1816-1856). Dans l'acte il est précisé : " Ouvrier orfèvre bijoutier demeurant à Pacy sur Eure depuis sept mois chez Mr CARPENTIER ".

Donc il fabriquait des clés d'instruments de musique chez Jean Charles CARPENTIER (1782-1858), lui aussi orfèvre à Passy sur Eure pour les facteurs d'instruments de musique de la Couture-Boussey.
J.C. CARPENTIER avait enregistré son poinçon d'argent au bureau d'Evreux le 22 juillet 1812 et gérait l'ensemble de la production de clés, fabriquées par les clétiers de la région mais visiblement il en fabriquait lui-même, aidé par des ouvriers dans son atelier.



Plaque d'insculpation du bureau de garantie d'Evreux et poinçon de 
J.C. CARPENTIER

Lorsque l'on étudie la formation des clétiers on se rend compte qu'ils étaient plutôt mécaniciens de formation et spécialistes du métal, mais lorsqu'ils travaillaient l'argent ils étaient généralement orfèvres et cela s'accentuera encore lorsqu'il s'agira de réaliser des flûtes en argent. Ceci est valable pour des facteurs comme Bonneville, Rive etc... qui ont commencé leurs activités comme bijoutiers et fabriquaient des clés pour Godfroy ainé et Louis Lot avant de fabriquer des flûtes en métal et en argent. Dans leur métier d'orfèvre ils avaient pris l'habitude de poinçonner leurs ouvrages en argent.

En 1840, il est installé à Paris comme fabricant de clés d'instruments de musique au 28 rue Jean Jacques Rousseau et remporte en 1844 une médaille de bronze pour sa première participation à l'exposition de Paris pour ses flûtes, distinction renouvelée en 1849. "Breton, médaille de bronze 1844, flûtes Boehm grandes et petites, perfectionnées et de différents modèles, flûtes ordinaires, clarinettes et hautbois de tous genres, flageolets, etc….envoie en tous pays, J. J. Rousseau 28". (Bottin 1846)

C'est lui qui réalisera le clétage Boehm en argent de cette formidable flûte en cristal vert :
Flûte Boehm système 32 en cristal et argent de 
Claude LAURENT réalisée en 1844
(Collection Dayton Miller DCM11)
Il avait déposé son poinçon d'argent le 11 novembre 1840 à Paris.


Il existe également une autre flûte en cristal avec un système Boehm en argent. Daté de 1841 cet instrument appartient au Musée de la musique de Rome. Nous serions très intéressé de savoir si le clétage a été réalisé par J. D. BRETON ou par N.P. BELORGEY. Nous n'arrivons pas à contacter ce musée et n'arrivons pas à obtenir l'information. Si vous avez des contacts dans ce musée ou des informations sur cette flûte, vous pouvez nous aider.


Flûte cristal  Boehm de C. LAURENT de 1841 
du Musée de Rome.
Il participe dès 1844 à l'exposition de Paris et y présente  des instruments qu'il fabrique : " grandes et petites flûtes ". Il apparaît dès 1846 dans le Bottin non seulement pour la fabrique de clés d'instruments :  " clefs nouveau et ancien système " mais également pour la fabrication d'instruments : " flûtes Boehm grandes et petites perfectionnées et de différents modèles, flûtes ordinaires, clarinettes et hautbois de tout genres, flageolets, 28 rue J.J. Rousseau ".
Hautbois à 11 clés de Breton.
Coll. MIM de Bruxelles 1984 037

Il est présent à l'exposition de Paris en 1849 et présente une petite flûte Boehm. Il devait à cette période, sans doute plus être clétier que facteur puisqu'il apparaît dans le Bottin comme fabricant de clés. Nous avons répertorié des flûtes de Martin frères et de Thibouville portant un clétage de J. D. BRETON et correspondant à cette période (vers1845). Bien sûr il travaillait également pour Claude LAURENT en tant que clétier.

Il est à noter qu'avant 1850, c'est-à-dire avant le décès de Claude LAURENT (20 juin 1849) il ne mentionne jamais d'instruments ou d'embouchures en cristal dans ses publicités. C'est à partir du Bottin de 1850 que cette fabrication est nommée : " flûtes Boehm , gr et pet, flûtes ordinaires, clarinettes et hautbois, cors anglais, bassons et flageolets perfectionnés etc....garnitures intérieures et extérieures, instruments en cristal, becs de clarinettes et d'instruments de cuivre, flûtes de cristal de tout genre ....."

Nous pensons qu'il est excessif de dire que J.D BRETON a été l'éléve et le successeur de Claude LAURENT. Il a sans doute en collaborant avec lui dans la réalisation de clés, acquit un savoir-faire pour le travail du cristal, mais en fait cela ne devait pas lui poser beaucoup de problème puisqu'à l'origine il était bijoutier et orfèvre. De plus le départ de cette collaboration commence vers 1840, époque où C. LAURENT  avait 66 ans et arrivait à la fin de sa carriére. Trois flûtes de Claude LAURENT portant une date à partir de 1840 (1841 flûte Boehm cristal, 1844 flûte Boehm cristal vert, 1844 flûte cristal à 8 et 9 clés du musée de Barcelone). 

Si on considére cette collaboration entre C. LAURENT et J.D. BRETON  au niveau des flûtes en cristal, on s'aperçoit qu'elle a été de très courte durée et principalement pour adapter un système Boehm sur cette flûte de cristal. Toutes les flûtes de C. LAURENT de 1837-38-39 ont des clés réalisées par Nicolas Paul BELORGEY (1803-1873). Seules les deux flûtes système Boehm en cristal de C. LAURENT semblent être le résultat de cette collaboration. Même si nous ne connaissons pas les poinçons d'argent de l'exemplaire du musée de Rome, les analogies de clétage nous laissent penser que le système Boehm en argent a été réalisé par J.D BRETON.
1841 Flûte Boehm du musée de Rome
1844 Coll DCM
La flûte cristal du musée de Barcelone à 8 et 9 clés, a été réalisé vers 1834, malgré la date 1844 gravée sur le tenon de la tête. La patte de Si comporte le  P. lièvre 1819-1838 et  le poinçon de Chaudier. Un corps main gauche et une patte de ré  ont dû être réalisés vers 1844 par Breton puisque les tenons et les clés de ces deux éléments portent les poinçons tête de sanglier et celui de Breton.  (Museu de la Musica Barcelone)

Flûte du musée de Barcelone
Alors J.D BRETON successeur ou suiveur de Claude LAURENT ? Nous penchons pour la seconde hypothèse. D'ailleurs il n'a jamais fait mention dans ses publicités de la notion " d'éléve ", ni de " successeur", ce qui aurait pu lui apporter une certaine notoriété s'il l'avait été.

Le nombre de flûtes en cristal réalisé par J.D. BRETON est extrêmement limité. Nous en connaissons trois dont cette flûte à 9 clés de la collection Nydahl à Stockholm qui porte bien la marque de J.D Breton sur une bague et dont les clés comportent son poinçon (1840) également dont les bagues portent le poinçon de N.P. Belorgey vertical (1833-1843) et le poinçon tête de lièvre (1819-1838). Donc les bagues ont été faites entre 1833 et 1838. 


Flûte à 9 clés de J.D Breton  (coll. Nydahl de Stockholm)

J.D. BRETON aurait acheté des tubes et du matériel de l'atelier LAURENT  aprés sa mort. Il existe une deuxième flûte en cristal vert dans la collection Dayton MILLER réalisée pour l'exposition universelle de 1862, ainsi qu'un piccolo systéme Boehm en cristal vert dérobé à André Bissonnet.

Flûte à 9 clés argent en cristal vert. (Coll. DCM)

Il avait eu une fille Marie Elisabeth née le 12 avril 1850 à Paris et son épouse est décédée à 39 ans le 28 janvier 1856 à Paris. 

Le 1er octobre 1855 il obtint un brevet de 15 ans pour un Brevet " sur des perfectionnements apportés dans la perce et le mécanisme des flûtes ". 



" Les parties modifiées et améliorées sont noircies, la flûte posséde une patte de Si.
A la modification de la clé de Sib (au pouce) présente un double avantage de mécanisme solide, léger élégant et la facilitéde couler rapidement de Si b au Si naturel. La dite clef de Si b se trouvant placée au dessous de la clé d'Ut ; le touché en est par conséquent plus naturel et plus facile ". etc......


Flûte à perce cylindrique de J.D. BRETON
Avec détails de la nouvelle marque : Bréveté, clé de Dorus 
et clé de Si de pouce conforme au brevet.
Coll. particulière.
Spécialiste d'embouchure de cuivre et de clarinette en cristal, il obtiendra deux nouveaux  brevets de 15 ans : en 1858 pour " des perfectionnements apportés aux embouchures d'instruments à vent en général ". et en 1859 pour des " perfectionnements dans la fabrication de bec de clarinettes ".

Bec de saxhorn en cristal.

Embouchure en cristal bleu. (MIM Bruxelles)


Vers 1868 il déménage au 42 faubourg Saint Martin. A cette époque il vivait avec une certaine Mademoiselle Adéle Ursule DUVAL, célibataire et fabricante d'instruments à vent dont il fera sa légataire universelle dans un testament olographe rédigé le jour de sa mort le 5 octobre 1874 à Paris à son domicile  42 faubourg Saint Germain à Paris.
 
Testament du 5 octobre 1874
Qui était cette demoiselle, peut-être Adéle DUVAL née le 27 juillet 1828 à Pont Sainte Maxence dans l'Oise et décédée à Paris le 23 mai 1880. (à confirmer)

Bien sûr sa fille Marie Elisabeth BRETON, ouvrière en mode, 24 ans habitant 59 rue de Lanoy à Paris est là ainsi que Adéle DUVAL sa légataire universelle. L'appartement qu'il louait est petit : une cuisine (fenêtre sur cour), une pièce au-dessus avec fénêtre sur la rue, un vestibule donnant aussi sur la cour dans lequel on trouve un petit orgue dans une caisse en acajou avec un pupitre à musique,  et une chambre à coucher.

Les experts chargés d'évaluer  " le matériel, agencement du fonds de commerce de fabricant de musique exploité par feu Mr BRETON dans l'atelier éclairé sur la rue par deux fenêtres " furent Mrs Martin THIBOUVILLE " fabricant d'instruments de Musique 69 rue d'Argout à Paris " (Martin (II) THIBOUVILLE (1792-1878) et Louis Emile Jérome THIBOUVILLE (1833-1902) fabricant d'instruments de musique 31 Bd de Montmorency à Paris ".

+ Un poële en fonte et un tuyau en fonte                         3 frs
+ Une meule et sa monture en bois                                 2 frs
+ Un tour avec ses outils et accessoires                          2 frs
+ Un établi à travailler et une presse à marquer
   avec un vieux banc à tirer                                              25 frs
+ Un étau en fer sur un billot en bois, un petit souflet
   de forge, deux lampes à tringles, une fontaine,
   boites et menus objets                                                   12 frs

Marchandises et outils :

+ Deux flûtes en cristal, un flageolet, une clarinette
   et quatre autres flûtes de diverses grandeurs et 
   divers accessoires.                                                         140 frs
+ 5 étuis pour instruments de musique                              3 frs
+ Un instrument en cuivre                                                  12 frs
+ Un lot de tubes en métal et en bois                                12 frs
+ Un lot d'instruments en bois                                            1 frs
+ 4 tubes en verre et parties de vieux instruments
   un lot d'outils                                                                    60 frs
+ Un lot de becs en cristal                                                  15 frs 
+ Un autre lot de becs en cristal                                         50 frs
+ Un lot de tiges en cuivre pour embouchures                   20 frs
+ 13 moules en fer pour embouchures  et autres 
   ustenciles pour la fonte des becs                                     700 frs

Estimation du fond de commerce.
 
Compte tenu du chiffre d'affaire et des clients le fond de commerce est estimé à 0 frs

Visiblement J.B. BRETON  n'avait pas fait " fortune " et vivait sans doute d'expédient à la fin de sa vie. " il n'y avait aucun argent dans la caisse, aucune commandes non payées seulement des dettes (il devait 270.75 frs à Martin THIBOUVILLE) et avait gagé au Mont-de- Piété sa montre en or......Les seuls éléments de valeurs dans cet inventaire sont les moules qui servaient à faire les embouchures ". Effectivement les instruments portant la marque de BRETON sont rares  dans les collections actuelles. 

Flûte en argent massif de Breton
Collection RP
    
Pour la petite histoire sa fille Marie Elisabeth BRETON avait pour compagnon William STAR anglais artiste de cirque. 




Et c'est leur fille Louise Star née en 1871 à Cherbourg qui jouait le rôle de trapéziste dans le numéro fait avec son père.

Lydia Star petite fille de J. D BRETON
en 1914